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Le message de Schleck

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 11/07/2010 à 19:19 GMT+2

La première étape de montagne du Tour 2010 a permis de dessiner une tendance. Andy Schleck, incisif, s'est imposé devant Samuel Sanchez à Avoriaz. Le Luxembourgeois a devancé de quelques secondes un groupe avec Alberto Contador et Cadel Evans, nouveau maillot jaune. Lance Armstrong a explosé.

2010 Tour de France Avoriaz Andy Schleck

Crédit: AFP

Sur le Tour de France, la première grande étape de montagne constitue toujours un rendez-vous à part. Des pages d'histoire s'y écrivent parfois, comme aux Arcs, en 1996, quand Miguel Indurain avait assisté, impuissant, à la fin de son règne. Parfois, elles déçoivent. La première explication en haute altitude de cette 97e édition restera à mi-chemin entre ces deux extrêmes. La grande bagarre n'a pas franchement eu lieu. Elle est remise à plus tard. Mais on ne peut s'empêcher de voir dans cette journée la fin d'une époque. A Morzine-Avoriaz, Andy Schleck a signé sa première victoire d'étape sur le Tour, le jour même où Lance Armstrong, naufragé, a vécu la pire journée de sa carrière sur la Grande Boucle.
S'il ne fallait garder qu'une image de ce dimanche 11 juillet, ce serait sans doute la défaillance de l'Américain. Peut-être a-t-il payé les deux chutes qui l'ont marqué dans sa chair en début d'après-midi. Peut-être sa blessure à l'aine était-elle plus grave que prévu. Peut-être la chaleur, qu'il n'a jamais aimée, était trop forte pour lui. Peut-être, tout simplement, a-t-il été rattrapé par le poids des ans et la réalité de la course. Sans doute y a-t-il un peu de tout ça. En tout cas, Armstrong a lâché prise avant même la mi-pente de la Ramaz, premier col majeur du Tour 2010. Il a cédé au train, même pas sur une attaque. A l'arrivée,  il a fini à près de 12 minutes des meilleurs. Une sale journée.
Les Français à la rue
Celle d'Andy Schleck a été bien meilleure. Aussi facile qu'isolé (il n'avait aucun équipier près de lui dans la dernière ascension), le désormais leader unique de la Saxo Bank est allé chercher sa première victoire sur le Tour. Il lui a suffi d'une attaque, dans le dernier kilomètre, pour l'obtenir. Seul Samuel Sanchez (Euskaltel) a pu l'accompagner, avant de se faire battre au sprint. Tous les autres sont restés derrière, y compris Alberto Contador. Oh, juste derrière, à 10 secondes exactement. Ce n'est pas grand-chose, mais Andy Schleck n'oubliera pas que Contador n'a pas été capable de le suivre quand il a porté l'estocade. L'on aurait d'ailleurs aimé que le maillot blanc tente sa chance d'un peu plus loin, pour voir si le tenant du titre aurait pu l'accompagner. Après avoir beaucoup mis à l'oeuvre ses équipiers d'Astana, dont l'impeccable Daniel Navarro, Contador est resté sage. On le trouvait timoré, peut-être ne pouvait-il simplement pas donner davantage.
Pas de panique toutefois pour Contador. Il était dans le groupe des costauds, composé d'une dizaine d'hommes, au sein duquel figure sans aucun doute le vainqueur de ce Tour 2010. Il y avait là, outre les coureurs cités plus haut, les duettistes de la Rabobank (Menchov et Gesink), ceux de la Liquigas (Basso et Kreuziger, qui fut d'ailleurs le premier à tenter quelque chose dans le final), un ancien vainqueur (Sastre), un rescapé de RadioShack (Leipheimer), un jeune Belge à suivre de très près (Van den Broeck) et, enfin, un certain Cadel Evans. Tout près du bonheur en 2007 et 2008, à la rue l'an dernier, l'Australien revient sur le devant de la scène. Dauphin de Sylvain Chavanel dimanche matin, la défaillance du Français (arrivé juste devant Armstrong) lui a ouvert la porte. Il comptait 30 secondes de marge sur Andy Schleck. Il lui en reste 20. Suffisant pour retrouver le maillot jaune, deux ans après. De l'arc-en-ciel au soleil, Evans ne perd pas au change. Les deux lui vont très bien. Il faudra compter avec lui.
Ce soir, le Tour compte ses victimes. Elles sont nombreuses. Bien sûr, il y a Armstrong. Mais il n'est pas le seul. Bradley Wiggins a perdu 1'45" et Luis Leon Sanchez 3'27". Eux aussi ont affiché leurs limites, même si ce fut dans des proportions plus étroites. Et que dire des Français? Le meilleur d'entre eux au général, ce soir, est Damien Monier. Il est 22e. Christophe Le Mével et Pierre Rolland, les plus attendus, ont concédé respectivement 6 et 8 minutes. Certes, Amaël Moinard ou Christophe Riblon se sont montrés dans l'échappée principale du jour (Moinard a été repris dans la dernière ascension en compagnie de Mario Aerts), mais pour le reste, ils ont été inexistants. Ainsi va le Tour. Implacable. Impitoyable. Sans différence de génération ou de nationalité, il ne tolère pas de faiblesse. Seuls les forts s'en sortent. Les faibles coulent.
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