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Schleck l'a mauvaise

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/07/2010 à 20:33 GMT+2

Malheureux, Andy Schleck a perdu son maillot jaune sur un incident mécanique dans le Port de Balès. Au même moment, Alberto Contador l'a attaqué. Une attitude que le Luxembourgeois déplore. Mais le leader de Saxo Bank, désormais deuxième à 8 secondes de l'Espagnol, promet que le Tour n'est pas fini.

2010 Tour de France Andy Schleck

Crédit: AFP

Visage fermé, il n'a pas desserré les dents. Seul le public lui a arraché un sourire quand il est venu chercher son maillot... blanc sur le podium. Ce même public qui, quelques secondes plus tôt, avait copieusement sifflé le nouveau maillot jaune, Alberto Contador, coupable à ses yeux d'avoir profité des malheurs de son adversaire. Pas sûr que cela suffise toutefois à calmer le Luxembourgeois. Sans se départir de son calme habituel et de son phrasé posé, Andy fait claquer les mots: "Personnellement, je n'aurais pas fait ça. Le maillot mérite d'être honoré. C'est sûr que ces mecs-là n'auraient pas gagné le prix du fair-play aujourd'hui."
Ces mecs-là, c'est Denis Menchov, Samuel Sanchez, et en premier lieu, Alberto Contador. Andy Schleck ne digère pas d'avoir vu son principal adversaire l'attaquer au moment même où il a connu un saut de chaine. En deux secondes, le leader de Saxo Bank a connu mille émotions. L'excitation, d'abord, car c'est bien lui qui avait attaqué le premier. Un démarrage parfaitement senti, sur le côté droit de la route, qui a surpris Contador, lequel n'a pas pu prendre directement sa roue. Puis la frustration quand sa chaîne a sauté, l'obligeant à s'arrêter net. La colère, enfin, de voir le tenant du titre profiter de la situation. Seul contre tous, il a perdu 39 secondes, son beau maillot et peut-être le Tour. L'avenir parlera très vite concernant ce dernier point.
Riis n'en rajoute pas
Attention, Schleck n'est pas naïf. Il n'est pas surpris. Mais il ne digère pas pour autant. "C'est la course, et je sais bien que c'est chacun pour soi. Je suis réaliste, dit-il. Mais c'est dur à avaler. Tout ce que je peux dire, c'est que, dans une situation comparable, je n'aurais pas essayé de profiter de la situation. Si j'avais perdu le maillot normalement, parce que j'étais mal, je l'aurais accepté sans problème. Mais le perdre comme ça, ça me met en colère." D'autant plus qu'il se sentait très, très fort. Il n'y a qu'à voir d'ailleurs avec quelle facilité il est remonté après son incident, dépassant une bonne douzaine de coureurs qui s'étaient retrouvés devant lui suite à son incident mécanique. "Je me sentais fort", assure-t-il.
Chez Saxo Bank, on se montrait un peu moins virulent envers Contador, à l'image du propre père d'Andy, Johnny Schleck. "On dit des choses à chaud que l'on ne dit pas quelques heures après l'arrivée, c'est certain. C'est la course. Alberto a continué à attaquer. Je trouve que c'est de bonne guerre, même si je pense qu'Andy n'aurait pas fait ça", explique-t-il. Bjarne Riis, sous le coup de la déception, n'a pas voulu lui non plus jeter d'huile sur le feu. "Ce sont des choses que je ne peux pas commenter, ce sont des circonstances de course. On est dans le final, c’est comme ça. Est-ce un manque de fair play? C'est difficile à dire." Honnête, le Danois l'est également quand on lui demande s'il aurait demandé à son coureur d'attaquer si le scenario avait été inverse. "Franchement, je n'en sais rien. C'est aux coureurs de décider ce qu'ils doivent faire dans ce genre de circonstances." Bradley McGee, directeur sportif chez Saxo, va encore plus loin. Pour lui, il n'y à rien à dire. "C'était le sommet d'un grand col très important, c'était chaud. C'est la malchance d'Andy, il faut digérer ça. Il n'y a rien à dire contre personne", juge l'ancien rouleur, qui avait remporté le prologue du Tour 2003 en profitant d'un ... saut de chaîne de David Millar.
Entre colère et fatalisme, le clan Schleck a en tout cas pris un sacré coup derrière la calebasse. Avec 31 secondes d'avance, la position du Luxembourgeois paraissait déjà fragile en vue de la victoire finale. Avec désormais 8 secondes de retard, forcément... "Je suis triste, confie encore Bjarne Riis, parce que l'équipe a beaucoup travaillé pour ça. Andy a beaucoup travaillé. C'est dommage de perdre le maillot de cette façon. C'est dommage pour le Tour aussi, je trouve". Mais le principal intéressé est tout sauf résigné. Quelque chose lui dit que le  Tour ne s'est pas arrêté dans le port de Balès. Il fait cette promesse: "Ce n'est pas fini. Ça ne fait même que commencer. Je ne vais pas pleurer parce que j'ai perdu le maillot. J'ai des fourmis dans les jambes. Une scène pareille, ça me motive pour jeudi et l'arrivée au Tourmalet. J'ai vraiment hâte d'avoir une autre opportunité pour attaquer." S'il sait utiliser à bon escient la colère qui est la sienne, Contador va devoir s'accrocher.
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