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Voeckler sort de l'enfer

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/07/2011 à 20:20 GMT+2

Folle journée dimanche sur le Tour, entre drame et bonheur. Drame, avec les multiples chutes qui ont émaillé cette 9e étape, provoquant notamment les abandons de Van den Broeck et Vinokourov. Bonheur, pour Thomas Voeckler, qui a endossé le maillot jaune à St-Flour, où Luis Leon Sanchez s'est imposé.

Thomas Voeckler, maillot jaune, Tour de France 2011

Crédit: AFP

Le Tour de France ne s'est évidemment pas joué dimanche à Saint-Flour, mais nul doute que cette 9e étape restera comme une des plus marquantes de cette 98e édition. Pour le meilleur et pour le pire. Une journée incroyable, marquée par un nombre incalculables de chutes, provoquant des abandons en cascade. On a frôlé la catastrophe, dans le peloton et même dans l'échappée. Pour beaucoup, ce fut donc une journée en enfer. Mais pas pour Luis Leon Sanchez et Thomas Voeckler, les deux grands bénéficiaires de cette étape complètement dingue. L'Espagnol a décroché à Saint-Flour sa troisième victoire d'étape en quatre ans, alors que le Français y a endossé le maillot jaune, sept ans après la folle épopée qui l'avait révélé au grand public.
On savait que cette deuxième étape dans le Massif Central était taillée sur mesure pour les baroudeurs. Mais pas n'importe lesquels. Des baroudeurs de premier ordre. Logiquement, nous les avons retrouvés devant. Voeckler, Sanchez, mais aussi Sandy Casar et Juan Antonio Flecha. Que des anciens vainqueurs d'étape sur le Tour, accompagnés par l'intenable Johnny Hoogerland et Niki Terpstra. Un groupe solide, fait pour aller au bout. Il y est allé, mais au prix de multiples rebondissements. Sans la terrible chute qui a décimé le peloton dans la descente du Pas de Peyrol, à 100 kilomètres de l'arrivée, peut-être ne serait-elle pas allée au bout. A cet instant, l'avance des échappés n'était pas suffisante (trois minutes à peine) pour envisager une issue favorable.
Un invraisemblable accident
Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, c'est bien connu. Et quel malheur... Dans cette chute à mi-pente du Pas de Peyrol, quatre coureurs ont été contraints à l'abandon (voir "Hécatombe sur le Tour"). Parmi eux, deux acteurs potentiellement majeurs de ce Tour, Jurgen Van den Broeck (Omega Pharma) et Alexandre Vinokourov (Astana). Le Belge rêvait du podium à voix haute et son ambition était légitime au regard de sa forme, de son potentiel et de sa 5e place l'an dernier. Vino, lui, ne pensait qu'au maillot jaune. Il l'avait presque effleuré samedi dans le final à Super-Besse. Il ne le verra jamais. Fracture de l'omoplate pour l'un, fracture du fémur pour l'autre. Des images très pénibles, très douloureuses.
Du coup, sérieusement refroidi, le peloton a levé le pied un bon moment, permettant aux hommes de tête de reprendre du champ et de se disputer la victoire. Mais eux aussi allaient connaître leur lot d'émotions et de drames. A 35 kilomètres de l'arrivée, une voiture suiveuse, de façon inexplicable, a heurté Juan Antonio Flecha en voulant dépasser les échappés. L'Espagnol, au sol, a entrainé dans sa chute Johnny Hoogerland, lequel a volé dans le pré. Seuls les barbelés ont freiné le Néerlandais de Vacansoleil, le laissant en sang. Ils n'ont évidemment jamais revu leurs compagnons de route. Et le fait d'avoir été désignés tous deux coureurs les plus combatifs de la journée ne doit pas les consoler. Un "accident horrible", comme l'a dit Hoogerland, heureux d'être en vie après ça.
Cet invraisemblable incident de course a laissé Voeckler, Casar et Sanchez en découdre pour la victoire. Mais il n'y eut aucun suspense. Casar n'en pouvait plus et Voeckler, après avoir roulé pour le maillot jaune, n'était plus en mesure de jouer la gagne. Son bonheur était ailleurs. Luis Leon Sanchez n'avait plus qu'à cueillir cette victoire. La première victoire espagnole sur ce Tour. La première victoire française attendra. Mais le maillot jaune de Voeckler vaut bien des succès. L'Alsacien poursuit sa love story avec la Grande Boucle. Elle lui a beaucoup apporté, mais il lui donne tant. Avec désormais près de deux minutes d'avance au général sur Sanchez, et près de deux minutes trente sur le premier des favoris (qui se sont neutralisés à nouveau dimanche), Cadel Evans, il peut rêver d'un nouveau bail. Sans doute pas aussi long qu'en 2004. Mais il faudra venir lui prendre ce maillot. Il ne le rendra pas comme ça.
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