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Tour de France 2014 : Si le podium est l’objectif, c’est loin d’être acquis pour les Français

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 18/07/2014 à 22:18 GMT+2

Avec Bardet sur le podium au soir de la première étape de haute montagne, une première à la pédale (sans bénéficier d'une échappée) pour un Tricolore depuis 1998 (Jalabert, 3e), les Français ont montré qu’ils étaient à leurs places. Malgré trois coureurs dans le top 6, rien n’est fait pour le podium.

Etape 13 : Romain Bardet, Tour de France 2014

Crédit: AFP

Romain Bardet (AG2R La Mondiale)

Classement général : 3e, à 4’24’’ de Nibali
Comment a-t-il monté Chamrousse ? Mal placé au moment de l’attaque d’Alejandro Valverde, Romain Bardet a vite compris que l’entente ne serait jamais bonne dans le groupe des outsiders. Il a alors tenté à plusieurs reprises de s’en extirper avant d’y parvenir à cinq kilomètres de la fin. Le maillot blanc, accompagné de Tejay Van Garderen (BMC), a fini par limiter les dégâts, bien heureux d’avoir pu creuser les écarts sur la plupart de ses concurrents au podium. "Malgré mon mauvais placement sur le démarrage du duo Pinot-Valverde, je ne suis pas mécontent de ma montée", a-t-il déclaré. Le coureur de l’équipe AG2R La Mondiale a en effet pris la septième place, à 1’23’’ de Nibali.
Où doit-il prendre des risques ? Bon grimpeur, Romain Bardet est un piètre rouleur. Sur le chrono de Chorges de l’an passé, il n’a pas trop perdu (2’20’’ sur Kwiatkowski). Mais, celui de Bergerac sera plus roulant, malgré son relief vallonné. Le Français doit y arriver avec une marge conséquente. Pour cela, il devra passer à l’offensive en montagne. Il a confié avoir souffert de la très grande chaleur ce vendredi ("J'ai eu l'impression d'être dans un four") mais devrait retrouver de la chaleur relative lors des autres étapes. Dans les Pyrénées, le maillot blanc aura des étapes courtes, comme il les aime, qui permettent d’attaquer de loin. Et iI l’a prouvé lors du Dauphiné : ça ne l’effraie pas !
Quelle étape lui correspond le mieux ? La 17e, entre Saint-Gaudens et Saint-Lary Pla d’Adet. Courte de 124,5 km, elle ressemble à celle du Dauphiné se finissant à Courchevel. Ici, Bardet pourra mettre à profit les trois cols de première catégorie (Portillon, Peyresourde et Val Louron Azet) pour tenter sa chance de loin, avant l’ascension finale du Pla d’Adet.
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Romain Bardet (AG2R), dans la montée vers Chamrousse

Crédit: AFP

Thibault Pinot (FDJ.fr)

Classement général : 4e, à 4’40’’ de Nibali
Comment a-t-il monté Chamrousse ? C’est lui qui a dicté une bonne partie de l’ascension. Très offensif, le Franc-Comtois est le premier à être passé à l’attaque parmi les favoris et il a été attentif à l’accélération de Valverde, avec lequel il s’est relayé pour distancer ses autres adversaires. Trop juste sur le démarrage de Nibali à cinq kilomètres de l’arrivée, le Français a eu ensuite quelques difficultés à s’entendre avec Valverde ("Je n'ai pas compris. Il dit qu’il est à bloc, il reste dans ma roue et... il me met une grosse attaque !") avant de parvenir à limiter les dégâts. Cinquième de l’étape, il ne perd "que" 53’’ sur Nibali et 3’’ sur Valverde, en gagnant sur tous les autres. Une vraie bonne opération.
Où doit-il prendre des risques ? Thibault Pinot a fait de gros progrès en chrono, à l’image de son contre-la-montre du Tour de Suisse (neuvième à un peu plus d’une minute de Tony Martin). Malgré tout, il semble inférieur à de solides rouleurs comme Péraud ou Van Garderen. Du coup, Pinot devra adopter la même attitude que ce vendredi à Chamrousse : attaquer. A une petite différence près. : sur la montée iséroise, le Franc-Comtois s’est un peu retrouvé à rouler pour Valverde par moment, ne prenant jamais le temps de se reposer, au contraire du Murcien. Mais, avec ses jambes, Pinot peut viser le podium. Largement.
Quelle est l’étape qui lui correspond le mieux ? On aurait envie de dire toutes. Mais selon lui, il y en a une qui lui est favorable : la 18e étape. Entre Pau et Hautacam, il n’y a certes que 145,5 km, mais le Tourmalet et Hautacam sont au programme, deux cols hors-catégorie. Et la montée finale correspond tout à fait à Pinot, qui l’a repéré en mai en stage. Et il a dit l’apprécier. Ça promet.
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Thibault Pinot (FDJ.fr), dans l'ascension de Chamrousse

Crédit: Panoramic

Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)

Classement général : 6e, à 6’06’’ de Nibali
Comment a-t-il monté Chamrousse ?  "J'ai survécu". Une déclaration qui résume à elle seule la journée vécue par Péraud. En difficulté, le Français est monté à son train, comme d’habitude. Malheureusement pour lui, son tempo était inférieur à celui de Van Garderen et celui du duo Valverde-Pinot. Du coup, l’ancien d’AG2R La Mondiale (37 ans) a perdu pas mal de temps (9e de l’étape, à 1’19’’ de Valverde). Une mauvaise nouvelle pour le Toulousain qui a d’ailleurs avoué en fin d’étape : "C’était une étape très dure, avec une chaleur accablante. J'ai vraiment souffert. J'ai fait ce que j'ai pu, j'avais des crampes".
Où doit-il prendre des risques ? Ce n’est pas vraiment dans le style de Péraud de prendre des risques en montagne. Même s’il se met à attaquer de plus en plus souvent, ce n’est en haute montagne que le Toulousain est supérieur à ses adversaires mais en chrono. Pour lui, un débours de moins de deux minutes sur ses principaux adversaires lui offrirait de bonnes chances d’accrocher le podium. A condition de ne pas avoir Tejay Van Garderen (BMC) dans les pattes, lui aussi très bon dans l’exercice solitaire.
Quelle est l’étape qui lui correspond le mieux ? En spécialiste du chrono et ex-champion de France du contre-la-montre, "Jicé" peut bien entendu faire la différence dans l’avant-dernière étape. Entre Bergerac et Périgueux, le Français aura cinquante-cinq kilomètres pour dépasser ses adversaires et reprendre du temps aux grimpeurs.

Pierre Rolland (Europcar)

Classement général : 13e, à 9’48’’de Nibali
Comment a-t-il monté Chamrousse ? Franchement, on n’en a entendu parler qu’au début de l’ascension lorsque le groupe de 21 coureurs était encore groupé. Ensuite, ça a explosé et on n’a plus eu de nouvelles du coureur Europcar qui avait pourtant fait rouler son équipe dans le Col de Palaquit. Au final, Rolland a pourtant terminé 14e, à 3’01’’ de Nibali. Une bonne montée donc pour l’Orléanais, qui semble bien s’être remis de son Tour d’Italie.
Où doit-il prendre des risques ? On l’a vu sur le Giro, Pierre Rolland a parfois un peu de mal à terminer les Grands Tours et ses efforts parfois incompréhensibles (comme à Sheffield où il attaque sans aucune chance d’y gagner quelque chose) le fatiguent et l’empêchent de viser plus haut. Mais c’est un spécialiste des coups de loin et il faudra au moins ça pour rêver d’un top 5 sur la Grande Boucle. Car il est actuellement à 4’30’’ du cinquième au général, Van Garderen, sur lequel il a un gros désavantage, comme Bardet et Pinot : sa faiblesse face à la montre.
Quelle étape lui correspond le mieux ? On l’a souvent vu depuis le Giro, Pierre Rolland aime attaquer de loin en compagnie d’un ou deux équipiers. Une étape avec de la descente et de la plaine avant une arrivée au sommet : voilà ce qu’il aime. Vers Risoul ce samedi, l’Orléanais pourrait mettre à profit l’Izoard et les trente kilomètres précédant le pied de la montée finale. On lance un équipier à l’avant, Quémeneur en soutien à quelques kilomètres du sommet de l’Izoard ? Réponse samedi aux alentours du km 130.
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Pierre Rolland peut-il encore viser une bonne place au général ?

Crédit: AFP

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