Vincenzo Nibali (Astana) creuse l'écart au général en remportant la 13e étape du Tour de France

Cette fois, Vincenzo Nibali (Astana) a bien été attaqué. Mais, à l’arrivée, le résultat est resté le même et le porteur du maillot a remporté sa troisième victoire d’étape sur ce Tour 2014, devant Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) et Leopold König (NetApp). Dans ces premières étapes de montagne, l’Italien n’a tout simplement pas d’adversaires. Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Alejandro Valverde (Movistar) sont bien passés à l’offensive dans l’ascension finale de Chamrousse, mais ils ont été contrés par le vainqueur du Giro 2013.

Mais, en terminant respectivement cinquième (+53’’) et quatrième (+50’’), les deux hommes ont réalisé une très bonne opération au général. Profitant de la défaillance de Richie Porte (Sky), Alejandro Valverde prend la deuxième place du classement devant un duo français. Romain Bardet (AG2R) occupe la troisième place, juste devant Thibault Pinot. Mais le premier, celui qui est intouchable pour le moment, il est Italien. C’est Vincenzo Nibali. Et il sera dur à déloger.

Pourtant, ses adversaires ont tout tenté. On a senti au pied de Chamrousse que Pinot et Valverde avaient de l’ambition sur cette étape. Les FDJ.fr et les Movistar ont tour à tour fait le forcing une fois le col de Palaquit passé, l’équipe du trèfle accélérant jusqu’aux premiers kilomètres de la montée iséroise. Puis l’équipe espagnole a pris le relais, Rojas, Izagirre et Gadret mettant tout le groupe des favoris dans le rouge.

Ils n’étaient plus qu’une vingtaine quand l’équipier français de Valverde s’est relevé. Et, quelques mètres plus tard, la première surprise de ce Tour : la défaillance de Richie Porte (Sky). Deuxième du général au départ de Saint-Etienne, l’Australien a lâché mètre après mètre pour concéder au final un lourd débours de 8’48’’. Le podium pour lui, c’est fini. En fait, ils ne sont plus que six à pouvoir en rêver, dont trois Français.

C’est un Tricolore d’ailleurs qui a été le premier à faire bouger le groupe des favoris. Très en jambes, Thibaut Pinot a tenté avant de voir Alejandro Valverde placer une vraie grande offensive. L’Espagnol n’a accéléré qu’une seule fois, suffisant pour s’extirper du groupe des favoris avec le Français. Malheureusement pour eux, Vincenzo Nibali a suivi. Tiraillé sans doute entre l’optique de réaliser une bonne opération au général en emmenant l’Italien sur un plateau ou tenter de faire sauter le "Squale", les deux hommes ont privilégié la première option. Avec raison, le vainqueur de la Vuelta 2010 et du Giro 2013 semblant trop fort sur ce Tour 2014. Du moins pour l’instant.

A l’arrivée, les deux hommes ont repris une trentaine de secondes à Van Garderen (BMC) et Bardet (AG2R), plus d’une minute à Péraud (AG2R), Franck Schleck (Trek), Van den Broeck (Lotto-Belisol) et Mollema (Belkin), deux minutes à Costa (Lampre-Merida), trois à Kwiatkowski (OPQS)… Malgré un retard conséquent sur Nibali, les deux hommes peuvent se réjouir : Valverde est deuxième du général à 3’37’’, Pinot est quatre minutes, à seulement seize secondes du podium. De quoi rêver pour la suite.

Partie dans la fin de la montée de la Col de la Croix de Montvieux (km 24), l’échappée du jour n’a jamais vraiment eu l’occasion de croire à la possibilité d’aller au bout. Il lui fallait au moins cinq minutes au pied de Chamrousse, elle n’en a eu au maximum 4’55’’. Insuffisant pour la groupe de neuf coureurs dans l’optique d’un succès d’étape prestigieux malgré plusieurs baroudeurs de renoms comme Visconti (Movistar), Bakelants (OPQS) ou encore De Marchi.

Le grimpeur de la Cannondale, dernier rattrapé à 14 km de l’arrivée, a d’ailleurs profité de sa journée pour prendre les points au sommet de Palaquit (1re catégorie). Mais, si le nouveau meilleur grimpeur est Italien, il ne porte pas le maillot de la Cannondale. Il est chez Astana et sera en jaune ces prochains jours. Sur ce Tour 2014, Vincenzo Nibali est vraiment le plus fort.