Greipel vainqueur, Cancellara en jaune, des favoris lâchés... Quel dimanche de folie !

Il faut toujours se méfier des profils d'étape. Celui de ce deuxième opus du Tour 2015 était une incitation à la monotonie. Pas une bosse, même minime. Mais cette 2e étape avait été concoctée par Christian Prudhomme et son équipe comme une invitation aux bordures et au grand foutoir. Nous n'avons pas été déçus. Le vent et la pluie ont été de la partie, provoquant un émiettement du peloton sur les routes de Zélande. A l'arrivée, beaucoup de vainqueurs et au moins autant de perdants, y compris parmi les favoris.

Au rayon des grands gagnants, il y a bien sûr Andre Greipel. Les occasions seront rares dans cette édition 2015 pour les sprinters et le colosse allemand de la Lotto n'a pas laissé passer sa première occasion. Son Tour est déjà réussi avec ce 7e succès en carrière sur la Grande Boucle. Il a réglé d'un souffle Peter Sagan et Fabian Cancellara. Ce dernier est un autre grand bénéficiaire de cette journée mouvementée. En s'arrachant pour sauter Mark Cavendish sur la ligne, le Suisse a grappillé quatre secondes de bonifications synonymes de maillot jaune devant Tony Martin. Rohan Dennis, vainqueur du chrono inaugural samedi, n'était en effet plus devant.

Comme tant d'autres, l'Australien s'est retrouvé pris au piège des vents bataves. Une première cassure en forme d'avertissement était déjà survenue à plus de 100 kilomètres de l'arrivée. Fausse alerte, la troupe s'était reformée. En revanche, un peu plus tard, quand le peloton s'est à nouveau morcelé à environ 50 bornes de la fin de cette étape, le Tour 2015 a vécu pour de bon son premier grand temps fort. Devant, environ 25 coureurs. Parmi eux, Alberto Contador, Chris Froome ou Tejay Van Garderen (et Warren Barguil). Derrière, Vincenzo Nibali, Nairo Quintana, Alejandro Valverde, Thibaut Pinot ou encore Romain Bardet, pris dans une chute, et Jean-Christophe Péraud.

Tous ceux-là ont vécu une fin d'après-midi bien galère, cherchant vainement à combler un retard longtemps stabilisé autour de la minute, pour se chiffrer finalement à 1'27" sur la ligne. Pas négligeable, à défaut d'être catastrophique. Chris Froome a même profité d'une dernière cassure dans le sprint pour prendre quatre petites secondes à Contador. Peu importe. L'un comme l'autre peuvent se frotter les mains ce dimanche soir. Nous aussi. Ce premier week-end a tenu ses promesses. Et voilà que se profile déjà le Mur de Huy, lundi. La promesse d'une autre journée animée. Ce début de Tour nous plait décidément beaucoup...