Tour de France 2015 - Si tout le monde ratait son Tour comme Bardet…

Vincent Lavenu peut arborer son plus beau sourire et faire couler ses plus chaudes larmes. Après le Jurassien Vuillermoz à Mûr-de-Bretagne, c’est l’Auvergnat Bardet qui a comblé le manager d’AG2R-La Mondiale en Maurienne. Déterminé et toujours aussi ambitieux, le sixième du dernier Tour était dans les bons coups à chaque fois depuis quelques jours. Jusqu’à maintenant, il n’était pas parvenu à viser dans le mille. Mais il ne s’est jamais découragé.

En champion qu’il est, Bardet s’est remis en question après une deuxième étape post-jour de repos compliquée. Et à l’instinct, il a osé. Encore une fois. De loin. De très loin même. Et à Saint-Jean-de-Maurienne, cinq ans après son compatriote Sandy Casar, le Français a transformé l’essai.

C’est dans la descente du Glandon qu’il a pris le large et dessiner les contours de son triomphe futur. Pour certains, il fait partie des meilleurs descendeurs de la planète. Difficile d’affirmer le contraire après sa démonstration du jour. A 24 ans, le Français, qui a ouvert son compteur sur la Grande Boucle, va probablement signer un nouveau top 10 au général après sa 6e place de 2014. Neuvième, Bauke Mollema peut se faire du souci. Le maillot à pois reste également à la portée du Français. Et dire qu’il y a quelques jours, juste après des Pyrénées qui lui avaient mis le moral à zéro, certains avançaient l’idée que le Tour de Bardet était un échec sur toute la ligne…

Le panache d’Alberto Contador. Jusqu’au bout, l’Espagnol va tenter de faire vaciller Chris Froome. Depuis l’entrée dans les Alpes, le leader de la Tinkoff-Saxo ose. Essaye de secouer le cocotier. Si tous les candidats au podium du général pouvaient en faire autant, ce Tour aurait une autre saveur.

Les calories dépensées par Cyril Gautier. Le coéquipier de Pierre Rolland n’a pas ménagé ses efforts pour mettre son leader dans les meilleures dispositions sur le plat puis au début des lacets de Montvernier. Très fort ce jeudi, Gauthier a joué à merveille son rôle de lieutenant. S’il avait été leader de son équipe, il aurait pu espérer un meilleur sort à l’arrivée. Increvable.

L’énorme coup de barre de Thibaut Pinot dans le Glandon. Présent à l’avant depuis deux jours et l’entrée dans les Alpes, le Français n’avait visiblement pas les mêmes jambes que la veille. La répétition des efforts se paie à un moment donné. Sa chute survenue dans la descente d’Allos a visiblement laissé des traces aussi. Encore présent dans l’échappée du jour, le grimpeur de FDJ a été rapidement décramponné dans le Glandon. Puis a vite été abandonné par le groupe maillot jaune, à 47 km de l’arrivée. Espérons qu’il reprenne des forces pour la Toussuire et/ou l’Alpe-d’Huez.

358. Comme le nombre de kilomètres qui restent à parcourir pour le peloton à trois jours de la fin de cette 102e édition. Il y a un siècle, c’était la distance d’une seule étape.

21’13". La différence de temps entre le 15e et le 16e du général, entre Samuel Sanchez et Thibaut Pinot.

35’51". Tony Gallopin a touché le fond ce jeudi. Lâché avant le sommet du Col de la Morte, le coureur de Lotto-Soudal a mangé son pain noir. Encore une fois. Les Alpes sont terribles pour lui et sa fin de Tour ressemble à un calvaire quotidien. Le voilà 23e à 53’ de Froome.