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TOUR DE FRANCE 2016 - Bardet assure, Pinot et Alaphilippe craquent, Rolland et Barguil déçoivent

Julien Chesnais

Mis à jour 10/07/2016 à 12:04 GMT+2

TOUR DE FRANCE - À Bagnères-de-Luchon, la première étape de très haute montagne a livré un constat très mitigé chez les Français. La meilleure chance de podium, Thibaut Pinot, a définitivement tiré un trait sur le général. Tout comme Julian Alaphilippe. Warren Barguil et Pierre Rolland ont évolué un cran en-dessous des meilleurs. Au final, seul Romain Bardet a répondu aux attentes.

Romain Bardet (AG2R La Mondiale)

Crédit: AFP

Romain Bardet (AG2R La Mondiale)

Son classement général : 9e à 23"
"Mon Tour est lancé." Romain Bardet s’est montré satisfait au soir de la huitième étape. Il le peut. Allégrement. L’Auvergnat a pour l’instant signé un sans-faute. Il s'est accroché au bon wagon, celui des tous meilleurs. Le beau tableau s’étend au-delà des valeurs chronométriques. Son attitude en fait un candidat crédible au top 5, si ce n’est au podium. Dans la lignée de sa 2e place au Dauphiné, le natif de Brioude ne fait pas qu’accompagner les cadors. Il les regarde droit dans les yeux. Sans complexe.
A l’offensive au Lioran, il a remis ça dans le dernier kilomètre de Peyresourde en plein milieu d’un échange de marmites où seuls Froome, Quintana et Dan Martin lui ont donné le change. "Il reste beaucoup de route jusqu’à Paris" tempère-t-il. A raison. L’arrivée à Andorre-Arcalis, la première en altitude sur ce Tour de France, apportera un nouvel éclairage, plus puissant encore, sur la valeur du 6e du Tour 2014.
En résumé : Tout va bien jusque-là pour Bardet. Mais le plus dur reste à venir.
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Bardet : "Mon Tour est lancé"

Thibaut Pinot (FDJ)

Son classement général : 33e à 19’02’’
Au lendemain de la désillusion de l’Aspin, Pinot a fait preuve d’une réaction admirable. Pleine d’orgueil. A la hauteur du champion que le 2e du Tour 2014 est assurément. Son offensive par-delà le Tourmalet et la Hourquette d'Ancizan, en compagnie de Rafal Majka et Tony Martin, n’a d'ailleurs pas laissé indifférente la Sky et la Movistar. Elles n'ont jamais laissé plus de 2'30'' au Français, trop conscientes du danger qu'il représentait. "J’ai retrouvé des sensations" jugea Pinot. Avant d’ajouter : "Mais ce n'était pas non plus un truc de fou."
Car si l’entreprise lui a permis de se positionner pour le maillot à pois - il ne lui a échappé que pour un petit point face à Majka ce samedi - elle a achevé ses (légitimes) ambitions de podium. Une fois repris, Pinot a totalement craqué, déboursant un gros quart d'heure à l'arrivée. Le général, c'est terminé. Plié. A moins d'une Pereiro (qui sait ?). Il ne lui reste donc plus que le classement de la montagne pour sauver son Tour. Ou une victoire d'étape. Il avait réussi à le faire l’an passé à l’Alpe d’Huez. "Je retenterai demain" promet-il.
En résumé : La désillusion est réelle. Assez terrible même. Mais on peut compter sur Pinot pour assurer le spectacle. Comme l’an dernier.
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Pinot : "J'ai retrouvé des sensations mais pas un truc de fou"

Warren Barguil (Giant-Alpecin)

Son classement général : 14e à 1’51’’
On attendait mieux du double vainqueur d'étape de la Vuelta 2013. Lâché quand la bagarre s’est déclarée dans les trois derniers kilomètres de Peyresourde, le 14e du Tour de l’an passé a concédé 1’40’’ à Bagnères-de-Luchon, comme Contador et Rolland. "C’est mon premier coup de chaud. Et je l’ai mal vécu" analysait le coureur de 24 ans, qui soulignait le contraste avec les très mauvaises conditions affrontées sur le Tour de Suisse (4e). Il regrettait le temps perdu. Mais aussi, et surtout, l’attitude de ses compagnons d’infortune. Le Breton était même carrément fâché. "Tout le monde n’a pas voulu collaborer. Y’en a ils sont là, ils sont contents, et puis voilà." Wilco Kelderman en a pris pour son grade. "Lui il roule jamais, tout de façon c’est un attentiste. Des mecs, comme ça m’énerve."
En résumé : Premier test un peu décevant. Mais avec son caractère bien trempé, Il devrait pouvoir redresser la barre. Le top 10 reste dans ses cordes.
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L'attitude de certains favoris énerve Barguil et il ne se prive pas pour le dire !

Pierre Rolland (Cannondale - Drapac)

Son classement général : 15e à 1’55’’
L’ancien protégé de Jean-René Bernaudeau a connu une sale journée. Une vraie. Distancé sur le haut de Peyresourde, l’Orléanais a d’abord pu tirer le constat amer qu’il n’était pas parmi les meilleurs. Ensuite, c’est le Tour qu’il a failli perdre. Tout court. Soudainement, au sortir d’un virage, la tenue fluo du coureur est apparue toute déchirée sur le côté gauche (hanche, épaule, main). Pas de chute. Mais c’était tout comme. "J’ai fini dans un mur. J’ai eu la chance de ne pas aller au sol. Mais j’ai vraiment tapé hyper fort." Une crevaison lente de la roue avant serait à l'origine de l'incident.
Si les examens qu’il doit passer ce samedi soir se révèlent rassurants, et qu’il parvient à panser ses plaies, le vainqueur de l’Alpe d’Huez en 2011 peut toujours prétendre à un bon général. Avec moins de deux minutes de retard, il n’y a rien de rédhibitoire. Surtout que le grimpeur du Loiret a pour habitude de finir très fort en troisième semaine.
En résumé : Si cette chute ne laisse pas de séquelle, rien n’est perdu pour Rolland.
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Rolland : "J'ai mes deux bras et mes deux jambes, le Tour continue"

Julian Alaphilippe (Etixx - Quick Step)

Son classement géneral : 39e à 25’58’’
Le néophyte du Tour a touché ses premières limites. Mais cela ne remet pas en cause son potentiel, très prometteur. Lâché dès le Tourmalet, le Montluçonnais a pris plus de 25 minutes dans la musette ce samedi. Le voilà dégringolant de la 3e à la 39e place. Difficile de parler de déception. On le savait : il ne devait, de toute manière, pas s’occuper du général. Pas pour son premier Grand Tour. Le coureur de 24 a tant brillé depuis trois mois (2e de la Flèche Wallonne, vainqueur du Tour de Californie, 6e du Dauphiné) qu’une "journée sans" ne peut lui être reprochée. Elle allait forcément lui tomber dessus. Et elle est arrivée, ce samedi.
En résumé : Alaphilippe va maintenant poursuivre son apprentissage du Tour avec la pression du général en moins. Et s’il lui reste des forces, on pourra compter sur lui pour cueillir une étape.
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Alaphilippe : "Je ne voulais juste pas finir trop loin"

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