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Kittel, Sagan, Cavendish : les sprinteurs sont là… mais pas où on les attendait

Loris Belin

Publié 05/07/2016 à 21:54 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Marcel Kittel s'est imposé dans le faux-plat montant de Limoges, un terrain où il ne comptait pas parmi les principaux favoris. Depuis le début du Tour, les sprinteurs sont dans le coup mais jamais là où pensait les trouver. Une anomalie, qui agrémente de spectacle ce début de Grande Boucle.

Kittel Cavendish Sagan

Crédit: Eurosport

Ce Tour 2016 est qualifié depuis sa présentation d'une édition faite "pour les grimpeurs". La traditionnelle première semaine réservée aux patrons du sprint mondial s'en retrouvant amputée de derniers kilomètres pièges et casse-pattes. Les scénarios des deux dernières étapes à Angers et Limoges, longues et promises à une arrivée massive, semblaient alors comme cousus d'or. Pourtant, les finisseurs en tête du peloton se sont bien gardés de suivre la hiérarchie attendue, nous offrant des finishs haletants et surprenants. Comme si cette entame de Grande Boucle était faite pour déjouer les pronostics

Kittel "le puissant" l'emporte en puncheur

L'arrivée à Limoges mardi offrait au peloton un emballage final sur une montée de 500 mètres à plus de 5%. Le terrain était plus adapté aux coureurs tant puncheurs que purs sprinteurs. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ni Cavendish (8e), ni Matthews (Orica-Bikeexchange) n'ont été en mesure de jouer la gagne. On l'a aussi constaté avec André Greipel à l'arrêt complet à 175 mètres (!) de la ligne, pris par la pente bien plus sévère que ce qu'il escomptait. Parti en même temps que son compatriote allemand à un peu moins de 300 mètres de la ligne, Kittel a, lui, su résister au prix d'un effort, qui l'a lui-même bluffé.
Dans les 100 derniers mètres, j'ai cru que j'allais me faire péter les varices.
Souvent considéré depuis ses débuts chez les pros comme le profil typique du sprinteur "qui ne passe pas un pont", l'Allemand avait déjà démontré cette saison qu'il avait acquis cette capacité à franchir les bosses, à l'image de son succès sur le Tour de Romandie. Certes, sa victoire n'a pu être proclamée qu'à la photo-finish devant un Bryan Coquard qui semblait plus fort. Mais sur le podium, c'est bien l'homme aux désormais 9 victoires sur le Tour qui a ramené le bouquet. Kittel en sourit, "J'ai peut-être gagné parce que j'ai les bras plus longs", mais c'est surtout grâce à son abnégation à son bon placement dans la bosse finale qu'il a pu devancer le reste de la meute.
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Kittel devance Coquard d'un cheveu : Le final de la 4e étape

Cavendish trop fort, même quand le finish monte

On l'aurait presque oublié. Avant le début du Tour, l'homme de l'île de Man ne figurait pas en meilleure place dans les bilans. A 31 ans, un passage décevant sur les routes de juillet après deux années compliquées (1 seule victoire en 2015, abandon dès la deuxième étape en 2014) l'aurait probablement mis en retrait des cadors de la discipline. Et cela aurait été bien dommage. Le Britannique a offert une double piqure de rappel à tout le monde. La première à Utah Beach, un sprint en descente où l'on pensait voir les gros braquets à la Greipel ou Kittel. Finalement, le Cav' et ses tours de pédale incessants l'avait emporté, et sans contestation.
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Cavendish a maté Kittel et Sagan pour s'imposer à Utah Beach

Pour sa deuxième victoire lundi à Angers, le décor était inversé. Cette fois, la route angevine grimpait, aux alentours des 3,0%. Rien d'insurmontable pour les sprinteurs, mais pas nécessairement Cavendish, sur le papier plus court et à nouveau aux profits des "grosses cuisses". Le coureur du Team Dimension Data a offert des réminiscences de son titre de champion du monde de 2011 à Copenhague. Le faux-plat prononcé - comme celui de la capitale danoise il y a cinq ans - ne l'a pas décontenancé, malgré la résistance de Greipel, battu à la photo-finish. Une deuxième petite surprise, par les profils donc, et par la tendance qui voyait l'homme aux 28 victoires d'étapes sur le Tour légèrement en retrait.
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A la photo-finish, Cavendish a battu Greipel : Le final de la 3e étape

Sagan au nez et à la barbe des spécialistes des Ardennaises

Que Peter Sagan sache passer à peu près n'importe quel terrain n'est pas une nouveauté. Qu'il soit capable d'imposer sa puissance et son coup de rein dans les derniers mètres tombe sous le sens. Mais on ne l'avait que rarement vu combiner ses deux qualités à la fois aussi distinctement. A Cherbourg-en-Contentin, la montée finale avec la côte de la Glacerie offrait dès le deuxième jour une étape aux puncheurs, capable de gicler sur des pourcentages intenses mais relativement courts. L'étape avait des allures de classiques ardennaises façon Amstel Gold Race ou Liège-Bastogne-Liège, habituellement le jardin des Valverde, Alaphilippe et autres Rodriguez.
Mais le champion du monde avait à cœur de mettre un terme à sa série de Top 5 sans victoire. L'occasion de remporter une étape sur le Tour et d'empocher son premier maillot jaune était trop grande. Alors, au courage, à l'énergie et aussi à sa capacité à relancer dans les derniers mètres, le Slovaque était allé chercher son succès, pas aussi décontenançant que ceux de Kittel et Cavendish, mais néanmoins difficilement prévisible. Avec cette victoire, Sagan avait confirmé toutes les qualités qu'on lui connait, en les poussant même un peu plus loin qu'à l'accoutumée. La recette gagnante pour briller sur ce début de Tour.
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Sagan prive Alaphilippe d'une grande première

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