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Le Tour en questions : Contador est-il encore capable de gagner l'épreuve ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 30/06/2016 à 10:29 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2016 - Tout au long de la semaine, la rédaction se penche sur les enjeux majeurs de cette 103e Grand Boucle. Jeudi, Jean-Baptiste Duluc, François-Xavier Rallet et Laurent Vergne évoquent le double vainqueur de l'épreuve, Alberto Contador.

Alberto Contador (Tinkoff) en jaune sur la route du Dauphiné, le 8 juin 2016

Crédit: Panoramic

Jean-Baptiste Duluc

Il ne faut jamais enterrer Contador
Voilà désormais sept ans qu'Alberto Contador n'a plus été sur le podium du Tour de France. Depuis son succès en 2009 (même s'il est techniquement monté sur la boîte en 2010), l'Espagnol peine sur les routes françaises au mois de juillet. Alors oui, il s'est imposé sur le Giro l'an passé et sur la Vuelta en 2012 et 2014. Mais, depuis quatre ans, le leader de la Tinkoff se semble plus supérieur en montagne à des hommes comme Christopher Froome ou Nairo Quintana.
La dernière fois que l'on a réellement vu du grand Contador sur un Grand Tour, c'était sans doute le 5 septembre 2012. Lors de cette fameuse étape de Fuente Dé où Alberto Contador avait renversé la Vuelta d'une attaque lointaine. Mais le plus inquiétant, c'est que cette tendance s'est vérifiée et même accentuée sur ce début de saison, sur les courses d'une semaine. Ca ne veut pas tout dire, certes. Mais, en 2014, la seule année où il semblait revenu à un bon niveau, l'Espagnol brillait sur les courses d'une semaine, enchaînant les succès.
Alors qu'en 2016, le "Pistolero" n'a remporté que le Tour du Pays Basque (merci au contre-la-montre d'ailleurs), butant sur Geraint Thomas (Sky) à Paris-Nice, sur Nairo Quintana (Movistar) en Catalogne et sur Froome (Sky) et Bardet (AG2R) au Dauphiné. Bien sûr, il ne faut jamais enterrer Alberto Contador mais l'Espagnol apparait désormais bien inférieur au duo Quintana-Froome. Le voir maillot jaune à paris serait une sacrée surprise.
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Alberto Contador lors du Critérium du Dauphiné 2016

Crédit: Panoramic

François-Xavier Rallet

Ses banderilles n’ont plus la même consistance qu’avant
Le meilleur semble derrière lui. Titré sur la Grande Boucle en 2007 et 2009, et même si lui estime avoir également remporté l’édition 2010, Contador ne possède plus les armes qui ont fait de lui le meilleur coureur de grands Tours de sa génération. 2016 devait être une tournée d’adieu mais finalement l’Espagnol semble s’être ravisé et devrait pousser jusqu’en 2017. L’année de trop ? Alberto Contador, le Kobe Bryant du cyclisme ? N’allons pas jusque-là, car contrairement au basketteur, El Pistolero gagne encore (un peu).
Cette saison, on l’a vu aux avant-postes sur le Tour du Pays basque, qu’il a remporté d’ailleurs, sur Paris-Nice (2e à quelques secondes de Geraint Thomas) et en Catalogne (2e), et dernièrement sur le Dauphiné (5e). Peut-il s’offrir un 3e Grande Boucle ? Les sceptiques sont nombreux. Celui qu’on présente comme le troisième homme derrière Chris Froome et Nairo Quintana n’a plus ses jambes d’antan. Ses banderilles n’ont plus la même consistance qu’avant.
Reposé après avoir zappé le Tour d’Italie cette année, lui se dit au meilleur de sa forme. Vraiment ? Le voir renoncer au championnat d’Espagne il y a quelques jours pour "raisons de santé" n’est pas le genre d’informations qui rassurent.

Laurent Vergne

Quand Contador attaque Froome ou Quintana, il chatouille mais ne mord plus
J'aimerais, vraiment, pouvoir répondre par l'affirmative. Alberto Contador, en dépit du clenbutérol, de sa suspension et de la perte sur tapis vert de quelques maillots jaune ou rose, a fait plus de bien au Tour de France que n'importe quel autre coureur ces dernières années. Contador, c'est un puissant antidote à l'ennui, toujours prêt à oser, à tenter. Il subsiste dans ses gênes un peu de l'esprit chevaleresque d'un Fignon et ils sont peu nombreux à pouvoir arguer d'une telle lignée. C'est un champion aventureux et, je ne le cacherai pas, il me manquera quand il partira.
Maintenant, il y a les sentiments, et la réalité. Celle-ci s'impose à lui : à 33 ans bien tassés, il n'a plus les jambes pour faire mal à un Chris Froome ou un Nairo Quintana. Ses démarrages, jadis dévastateurs, ont perdu de leur tranchant. Aujourd'hui, quand Contador démarre, il fait mal à 90% des coureurs. Mais un Froome ? Un Quintana ? Il chatouille, il picote, mais il ne mord plus vraiment. J'ai beaucoup, beaucoup de mal à envisager un scénario différent de celui de 2015. Bien sûr, Contador avait alors le Giro dans les cannes mais, même sans cela, je doute qu'il puisse se hisser au niveau du duo dominateur de 2013 et 2015.
Evidemment, un Tour, ce sont trois semaines d'aléas et, en fonction des circonstances et des opportunités, si le Britannique et le Colombien défaillent pour une raison ou une autre, Contador peut gagner ce Tour. Froome et Quintana sont les deux seuls à évoluer au-dessus de son niveau plancher aujourd'hui. Mais si ce Tour doit se jouer à la pédale, à la régulière, dans la montagne et les chronos, je serais surpris de trouver le Castillan devant les deux monstres du moment. C'est peu dire que j'aimerais me tromper, mais sur le Tour, le réalisme piétine généralement allègrement le romantisme.
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Alberto Contador (Tinkoff)

Crédit: AFP

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