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Robic, Bartali, couteau et saucisson : Bienvenue dans le col d'Aspin

François-Xavier Rallet

Mis à jour 08/07/2016 à 11:31 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2016 – Le premier opus du triptyque pyrénéen propose 162,5km entre L'Isle-Jourdain et le Lac de Payolle ce vendredi. Au programme, une ascension de 1re catégorie : le col d'Aspin.

Le Col d'Aspin

Crédit: Imago

Nous y voilà. La Grande Boucle, après être passée en un éclair de la Normandie au sud de la France, s'installe trois jours dans les Pyrénées. Trois volets qui devraient permettre aux favoris pour le maillot jaune de s'expliquer, après une mise en bouche de six jours favorable aux arrivées plus ou moins massives. Ce vendredi, le 7e opus propose donc 162,5km entre l'Isle-Jourdain et le Lac de Payolle. Avant la descente "aussi splendide que technique" de ce dernier, selon Christian Prudhomme, le peloton subira à coup sûr une sélection dans le premier col de 1re catégorie de cette édition 2016, le Col d'Aspin.
Ces dernières années, Aspin a souvent été placé en début ou en milieu d'étape. En 2016, il est remis à l'honneur et ne sera pas escamoté. Aspin peut quasiment être considéré comme une arrivée au sommet, la descente vers le Lac de Payolle ne s’étalant que sur 7 kilomètres.

C'est quoi, le Col d'Aspin ?

Ce col vert des Hautes-Pyrénées, situé à 1489m d'altitude, propose 12km d'ascension, depuis Arreau, avec un dénivelé de 779m et un pourcentage moyen de 6,49%, avec des pentes allant jusqu'à 9,5%. Il relie la vallée de la Neste à celle de l'Adour. Ce vendredi, c'est via Arreau, son versant le plus compliqué, que le peloton débutera sa "grimpette". Une montée régulière sans grande difficulté. En bon état, le bitume Mais trois autres montées sont disponibles, via Aspin-Aure, Saint-Marie de Campan et via le Sarrat de Gaye.
Ces dernières années, Aspin, col mythique du massif pyrénéen, a (trop) souvent été placé en début ou en milieu d'étape. En 2016, il est remis à l'honneur et ne sera pas escamoté. Aspin peut quasiment être considéré comme une arrivée au sommet, la descente vers le Lac de Payolle ne s’étalant que sur 7 kilomètres. Il y a longtemps que les organisateurs ne l'avaient pas à ce point mis en valeur.

Son profil en détail

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Le profil du Col d'Aspin (1re catégorie)

Un peu d'histoire

  • Aspin a été franchi pour la première fois sur le Tour de France en 1910. Octave Lapize était passé le premier en tête. Depuis, il a été emprunté à 71 reprises, le dernier passage remontant au 15 juillet 2015, lors de la 11e étape entre Pau et Cauterets. Dan Martin, deuxième à l'arrivée derrière Rafal Majka, était passé le premier au sommet.
  • Jean Robic est passé trois fois en tête au sommet, en 1947, 1948 et 1953. C'est un record. Derrière lui, cinq coureurs figurent avec un doublé : Firmin Lambot en 1958 et 1962, Lucien Van Impe en 1971 et 1975, Claudio Chiapucci en 1990 et 1991 et Richard Virenque en 1994 et 1995.
  • Mais l'édition la plus marquante reste celle de 1950. Celle qui a vu tous les Italiens menés par leur capitaine de route Gino Bartali et du porteur du maillot jaune Fiorenzo Magni abandonner à l'issue d'un énorme coup de théâtre. Dans le col d'Aspin, Bartali avait été rejoint en tête par Jean Robic. Voulant éviter un barrage, l'Italien avait fait chuter le Français. Des heurts avec des spectateurs furieux avaient alors éclaté. Le directeur de l'épreuve Jacques Goddet avait alors supplié Bartali de revenir sur sa décision d'abandonner.
Le refus avait été catégorique : "Je m'en vais car je crains pour ma vie. J'ai été agressé par des spectateurs furieux. L'un d'eux brandissait même un couteau". Dans son ouvrage Petites histoires secrètes du Tour, Jacques Augendre dévoile la précision apportée par Pierre Chany : "J'ai vu ce spectateur, il tenait effectivement un couteau dans la main droite… et un saucisson dans la main gauche…"

Le col d'Aspin en vidéo

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