Chris Froome (Sky) : la victoire et le pouvoir, déjà...

Chris Froome a déjà mis un petit coup derrière la tête de ses concurrents. Dans un style qu'on ne lui connaissait pas, le double vainqueur du Tour de France a remporté la huitième étape à Bagnères-de-Luchon samedi. L'Anglais de la Sky a surpris tous les favoris en prenant la poudre d'escampette au sommet du col de Peyresourde et en faisant la descente seul, à fond.

Froome s'est imposé avec 13 secondes sur Dan Martin (Etixx-Quick Step), Joaquim Rodriguez (Katusha) et un groupe de 12 favoris. Une belle surprise, qui permet au tenant du titre de s'emparer du maillot jaune dès la première (grande) étape de haute montagne. Greg Van Avermaet, jusque-là leader du classement général a été très rapidement lâché. Thibaut Pinot s'est échappé avant d'être repris dans l'avant-dernière difficulté du jour pour terminer l'étape à plus d'un quart d'heure.

Bien malin celui qui avait annoncé un tel coup de filou de la part de Froome, pourtant pas réputé pour ses qualités de descendeur. Mais "Froomey" a bien livré une véritable démonstration entre le flanc de Peyresourde et la ligne d'arrivée. Le leader de l'équipe Sky a concrétisé le bon travail de son équipe, qui a contrôlé le tempo de l'étape. Avec ses treize secondes d'avance et les dix secondes de bonification, le voilà en tête du général avec 16 secondes d'avance sur Adam Yates et Joaquin Rodriguez. Seuls douze hommes ont pu suivre à une petite distance, avec notamment Quintana, Aru, Porte et un seul Français, Romain Bardet. Le coureur d'AG2R a terminé quatrième samedi et prouvé qu'il compte parmi les plus costauds.

Un qualificatif dont on ne peut décidément plus affubler Alberto Contador. L'Espagnol de la Tinkoff a de nouveau été décramponné dans Peyresourde, quand le rythme s'est élevé. Il a perdu 1'40'' au final, tout comme Warren Barguil et Pierre Rolland, qui a heurté un mur sans chuter dans la dernière descente. Repoussé à plus de trois minutes de Froome, Contador a perdu ses dernières illusions, et son statut de leader au détriment de Roman Kreuziger, arrivé avec le groupe Quintana.

L'autre (très) grand perdant de ce samedi se nomme Thibaut Pinot. Le Français a tenté sa chance en début d'étape en partant avec Rafal Majka (Tinkoff) et Tony Martin (Etixx-Quick Step) au pied du Tourmalet, premier col du jour. Il s'est rassuré le temps de deux montées avant d'être repris par un peloton qui ne voulait pas laisser partir un coureur encore dangereux au général. Une fois repris, le leader de la FDJ a complètement explosé et fini à 16 minutes du vainqueur, terminant même à un petit point d'obtenir le maillot à pois. Le Tour, ne tolérant la moindre faiblesse, reste une impitoyable machine à broyer les ambitions.