Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Les débats du Tour : Les sprinteurs peuvent-ils se faire surprendre à Vittel ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/07/2017 à 07:55 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Au menu : le maillot blanc de Pierre Latour, Arnaud Démare et la 4e étape.

Marcel Kittel, Arnaud Démare et la crème du sprint lors de l'arrivée de la 2e étape du Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Pierre Latour peut-il compter sur AG2R pour garder son maillot blanc ?

Jean-Baptiste Duluc
Il n'attendait que cela depuis le contre-la-montre de Düsseldorf. Profiter d'une étape plus vallonnée pour déposséder Stefan Küng de la tunique de leader du classement des meilleurs jeunes. Mais jusqu'où le champion de France du chrono peut-il le garder ? Sur le court terme, c'est une évidence, AG2R ne va pas se priver de la conserver, sans pour autant dévier son objectif majeur : protéger Bardet.
En tant que lieutenant du Drômois, Pierre Latour n'avait déjà pas à travailler avant les moments importants. Mais, désormais, lui aussi fera partie des coureurs protégés par AG2R, comme l'avoue Vincent Lavenu à l'arrivée : "Le maillot blanc c'est quelque chose d'important, explique-t-il. Il aura un petit rôle protégé, les jours à venir." Après, ce sont les jambes qui parleront dans le final. Et vu sa forme et la concurrence "raisonnable" (Buchmann, Meintjes et S. Yates notamment), le Français peut rêver de garder le maillot un bon bout de temps, et pourquoi pas jusqu'au bout. Mais on en saura déjà plus mercredi soir…
picture

Lavenu : "Latour sera protégé les prochains jours"

Loris Belin
Que le grand espoir de l'équipe AG2R soit capable de tenir la distance face aux gros bras du peloton est déjà une très bonne nouvelle en soi. Latour, encore assez méconnu du grand public, va pouvoir profiter de la notoriété de ce maillot distinctif pour se montrer, son équipe avec. Mais même avec des déclarations de circonstances de l'écurie de Vincent Lavenu, ne nous y trompons pas. Nous n'en sommes qu'à trois jours de course et Latour ne compte que 12 secondes d'avance sur son dauphin Alexey Lutsenko (Astana). Il est beaucoup trop tôt pour qu'AG2R - La Mondiale change de stratégie et ne mette ne serait-ce que 10% des moyens normalement alloués à Romain Bardet dans sa quête du général pour une tunique blanche sur les Champs encore beaucoup trop hypothétique.
Griller une cartouche qui aurait dû revenir à Bardet n'a pas de sens alors que l'équipe est destinée à cela depuis maintenant deux ans. Et elle a acquis l'intelligence tactique des grands, alors on l'imagine mal désormais prendre des décisions déraisonnées. Si Latour dure et justifie déjà à la Planche des Belles Filles qu'il peut faire face à Louis Meintjes, Emanuel Buchmann ou encore Simon Yates, alors la question pourra peut-être s'envisager. D'ici là, la protection tiendra sans doute plus du coup d'œil un peu plus appuyé que de véritables gardes du corps.
picture

Pierre Latour, Paris-Nice 2017

Crédit: Getty Images

Arnaud Démare a-t-il changé de dimension ?

Jean-Baptiste Duluc
Le sprinteur de la FDJ était déjà rentré dans une nouvelle dimension lorsqu'il avait décroché Milan-SanRemo en 2016. Celle des grands, celle des vainqueurs de Monuments. Mais le plus dur parfois tient à la régularité au plus haut niveau. Et, là, Arnaud Démare a fait fort ces derniers temps. Vainqueur sur Paris-Nice et sur le Dauphiné, il ne manque plus qu'un succès sur la Grande Boucle au Picard pour intégrer le cercle fermé des tous meilleurs sprinteurs.
Alors, oui, il n'a pas encore gagné sur ce Tour. Mais je crois n'avoir jamais vu Démare aussi fort et aussi serein. On l'avait critiqué sur son choix de grandir loin de la pression du Tour mais son retour doit le conforter dans son choix. Lundi, on l'a vu toujours bien placé, cherchant à jouer la gagne alors même que le final ne lui était pas favorable. Mais, désormais, plus rien ne fait peur au Picard. Ni la concurrence, ni une bosse dans le final.
Loris Belin
Son absence du Tour 2016 et sa présence de plus en plus intéressée sur les classiques auraient pu donner l'impression qu'Arnaud Démare ne comptait plus forcément se mêler à la lutte des gros sprinteurs, des chasseurs d'étape sur le plat et à la cuisse. Son début de Tour a au contraire démontré tout le bien-fondé de la stratégie de développement du sprinteur de la FDJ. Il n'a pas fui le combat, il a appris à en maitriser plus d'éléments.
Je ne saute pas encore au plafond en imaginant en Démare un clone bleu-blanc-rouge de Peter Sagan. Je ne le vois pas encore à vrai dire avoir cet instinct de tueur qu'il faut pour aller chercher les étapes. Et c'est là où il lui reste encore à prouver que le cap a été franchi. Dimanche, il a su tenir son effort pour mourir juste derrière Kittel, et ses efforts de lundi lui valent un nouveau Top 10. Mais pour faire partie du gratin du Tour, il faut savoir aller en claquer une en frottant, en ayant presque un peu de vice. Si Démare parvient à réaliser cela, alors il sera dans le club des grands. D'ici là, il est devenu un vrai client pour le maillot vert à savoir gratter des points dans des arrivées variées. Et c'est déjà une très bonne nouvelle pour la FDJ et le cyclisme français.
picture

Arnaud Démare (FDJ), vainqueur de la 1re étape de Paris-Nice

Crédit: AFP

Les sprinteurs peuvent-ils encore se faire avoir à Vittel ?

Jean-Baptiste Duluc
Lors de la dernière arrivée du Tour à Vittel, en 2009, une échappée avait réussi à surprendre le peloton et Nicki Sörensen en avait profité. Mais les chances que cela se reproduise mardi sont minimes. Pour plusieurs raisons. Déjà, cette étape intervient en première semaine, contrairement à il y a huit ans où elle se situait après la première journée de repos, après le passage des Pyrénées. Donc plus favorable à une fatigue des équipiers des sprinteurs.
Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Les coureurs n'ont que trois étapes dans les jambes, dont un chrono de 14km, disputées en plus à une vitesse modérée. Et si le parcours aurait pu avoir son importance en cas de multiplications des ascensions (8 en 2009), il sera quasi plat (une côte de 4e catégorie) ce mardi. Non, vraiment, sauf endormissement du peloton et vent violent dans le final (ce qui n'est pas prévu), je miserais clairement sur une arrivée bien massive à Vittel.
Loris Belin
Soyons francs, cela tient de l'improbabilité totale. Le parcours, le contexte (première semaine, lendemain d'arrivée au sommet), la météo… rien ne s'y prête. Les sprinteurs ont déjà livré une belle explication dimanche et ne sont ni rassasiés, ni trop émoussés puisque la majorité n'ont pas joué l'étape de lundi, hormis Sagan et Démare.
Mais dans le fond, c'est aussi la beauté de ce sport que de voir ce que personne n'attend. Les attaquants ont été quelque peu frustrés lundi, le peloton ne laissant jamais l'occasion de croire un instant à la victoire d'étape. Mais les audacieux comme Lilian Calmejane ont montré lundi que dans un scénario verrouillé, un peu de culot peut déjà faire bouger les choses et possiblement créer la surprise. Cela promet pour la suite du Tour si, à l'image du coureur de Direct Energie, certains se montrent inspirés dans le rôle de dynamiteur.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité