La Caisse d'Epargne facile

Comme on pouvait s'y attendre au vue de l'armada déployée par la Caisse d'Epargne au départ de ce 36e Tour Méditerranéen, c'est bien l'équipe espagnole qui s'est imposée dans le contre-la-montre par équipe disputé dans l'après-midi entre Narbonne et Gruissan. Sur les 25 kilomètres de cet exercice si spécifique, à la fois esthétique et exigeant physiquement, la belle machinerie des hommes en noir et rouge a fait merveille. De quoi mettre du baume au coeur des hommes d'Eusebio Unzue, très affectés par la convocation de leur leader Alejandro Valverde par le Comité Olympique National Italien. L'implication du Murcian dans l'affaire Puerto étant aujourd'hui quasiment avérée, il est probable que ses coéquipiers soient rapidement dans l'obligation de composer sans lui. Mercredi, sur les routes de l'Aude, les huit coureurs retenus pour disputer la course de Lucien Aimar ont démontré qu'ils en étaient capables.

Bien emmenés par les mobylettes Pereiro et Gutierrez, la Caisse d'Epargne a ainsi triomphé avec aisance dans cette deuxième étape, offrant au très prometteur Luis-Leon Sanchez, 13e de l'étae matinale, l'honneur de revêtir le maillot jaune. "Il y a deux ans, nous avions remporté cette étape sur ce même parcours, mais nous savions d'entrée de jeu que ce ne serait pas facile" , a expliqué le vainqueur d'étape l'an dernier sur le Tour de France à Aurillac, le champion d'Espagne du contre-la-montre affiche une forme avancée en ce début de saison.

Douzième du dernier Tour Down Under sur lequel il passa régulièrement à l'offensive, Sanchez, 25 ans, est un atout maitre dans le jeu de la Caisse d'Epargne. Nouveau leader du classement général, il peut espérer tenir son rang tout au long de cette semaine de course: "Nous allons maintenant défendre le maillot, en espérant qu'il reste dans l'équipe jusqu'à l'arrivée finale au sommet du Mont Faron. Mon objectif principal de ce début de saison reste Paris-Nice mais si nous pouvons déjà gagner ici, ce n'en sera que mieux." Derrière la Caisse d'Epargne, seule l'équipe Garmin (3'') du jeune grimpeur Daniel Martin et la formation Barloworld (5'') de Mauricio Soler ont limité la casse. Pour les Cofidis, l'addition est salée. Relégués à 1'21'', David Moncoutié, Amaël Moinard et Rémy Pauriol ont ainsi certainement laissé s'envoler leurs rêves de victoires finales.

Un peu plus tôt dans la journée, le Biélorusse Yauheni Hutarovich avait précédé le coureur Espagnol sur le podium du "Tour Méd". Déjà vainqueur de la dernière étape de la Tropicale Amissa Bongo, le protégé de Marc Madiot avait ajusté le Français Jimmy Casper (Besson-Chaussures Sojasun) et le Sud-Africain Robert Hunter (Barloworld) sur la chaussée biterroise pour s'adjuger son second succès de la saison Jeudi, la 3e étape emmènera les coureurs à Istres sur des routes offertes au mistral qui obligeront le peloton à beaucoup de vigilance. Pour Sanchez et ses coéquipiers, il faudra faire bonne garde même s'il est vraisemblable que les équipes de sprinter, intéressées par une deuxième arrivée massive, se joignent à eux pour juguler les velléités offensives des baroudeurs.