Astana ferme la porte

Sans doute lassée des rumeurs circulant ces derniers jours, l'équipe Astana a tenu à rappeler une réalité. Alberto Contador, contractuellement, lui appartient. C'est bien joli de vouloir s'en aller, d'émettre le désir de changer d'équipe, de retourner au pays, mais l'employeur du double vainqueur du Tour de France est bien kazakh à ce jour. "Afin de clarifier quelques malentendus circulant dans les médias, la direction d'Astana tient à confirmer qu'Alberto Contador courra pour Astana en 2010", annonce le communiqué de l'équipe kazakhe.

Pour les dirigeants d'Astana, toute l'agitation de ces derniers jours est donc vaine. "Il est clair qu'Alberto Contador sera l'indiscutable leader de l'équipe la saison prochaine", détaille Rinus Wagtmans, porte-parole des autorités kazakhes, dont Astana est une émanation. "Nous sommes surpris de lire que de nombreuses autres équipes auraient fait valoir leur intention de recruter notre vainqueur du Tour, alors qu'il demeure sous contrat. Un transfert n'est pas négociable, et Alberto honorera le contrat qu'il a signé", ajoute-t-il. Difficile de faire plus clair que ce message.

Il s'adresse tout autant à Alberto Contador qu'à toutes les équipes désireuses de l'accueillir. Mercredi, la formation Caisse d'Epargne avait déclaré officiellement son intérêt pour le double vainqueur du Tour. "Signer Contador est faisable, mais c'est aussi difficile. Nous sommes en train de chercher un second sponsor pour nous soutenir afin de pouvoir finaliser l'affaire", avait ainsi confié Eusebio Unzue, le manager du groupe espagnol. 48 heures plus tard, Contador évoquait à son tour cette hypothèse, estimant que ce serait "une excellente option" et que les deux parties devaient maintenant "entamer des discussions." Pour Astana, c'en était trop. En cyclisme, un contrat a autrement plus de valeur qu'en football.

La question est maintenant de savoir si Astana a vraiment l'intention de retenir contre son gré un coureur visiblement arrivé au bout d'un cycle dans une équipe où il ne s'est jamais senti chez lui ces derniers mois. Même après le départ de Lance Armstrong et Johan Bruyneel qui, pour dire les choses poliment, lui ont compliqué la vie, Contador souhaite tourner la page. Il a d'ailleurs refusé une proposition de renouvellement de contrat ahurissante de quatre millions de dollars par saison qu'Astana avait mis sur la table juste après le Tour de France. En tapant du poing sur la table, les Kazakhs reprennent la main. Leur détermination peut faire monter les enchères. Si quelqu'un veut Contador, il devra se montrer très, très persuasif.