Qui peut se payer Gilbert?

Ce sera sans nul doute le feuilleton de l'été sur le marché des transferts. Incontestable star du peloton ces derniers mois, Philippe Gilbert va être la plaque tournante du mercato. Depuis l'annonce de la scission entre les deux sponsors principaux de l'équipe actuelle de Gilbert, Omega Pharma d'un côté, et Lotto de l'autre, l'avenir du coureur liégeois est devenue un sujet de discussion et surtout de rumeurs, diverses et variées. Où évoluera Gilbert en 2012? Même l'intéressé l'ignore à ce jour.

Pour l'heure, Philippe Gilbert n'a rien exclu. Par la voix de son agent, Vincent Wathelet, il a simplement fait savoir qu'il exigeait un contrat de trois ans. "La stabilité est sa priorité. Philippe veut des garanties sur trois ans", a expliqué Vincent Wathelet dans les colonnes de Het Nieuwsblad. Une chose est sûre, il faudra avoir un portefeuille de bonne taille pour s'offrir ses services. A l'exception d'Alberto Contador, pas un coureur ne vaut autant que lui aujourd'hui sur le marché, et contrairement à l'Espagnol, Gilbert n'a pas de casserole. En gros, il est donc potentiellement le coureur le plus cher du monde. Logique, vu ses résultats exceptionnels ces derniers mois.

Son nom circule chez à peu près toutes les grosses écuries du peloton. Chez Quick Step, surtout. Patrick Lefevere serait heureux de piquer le joyau national à Omega et Lotto. Alors que Tom Boonen a de bonnes chances de quitter Quick Step, la venue de Gilbert permettrait de prendre un nouveau départ. Zdenek Bakala, riche investisseur tchèque, a apporté son soutien financier jusqu'en 2013 à la formation de Lefévère. Suffisant pour attirer Gilbert? Possible. Même si Marc Sergeant, le manager d'Omega Pharma-Lotto, a des doutes. "Je me demande vraiment si Lefevere peut se payer Gilbert", dit-il.

Sergeant est en revanche sans grande illusion sur les chances de voir Gilbert poursuivre l'aventure soit avec Omega, soit avec Lotto. "Si les deux étaient restés ensemble, oui, mais ses récentes victoires ont fait monter sa valeur en flèche. C'est le Contador des classiques, il faut bien comprendre ça." Pourtant, Vincent Wathelet assure que Philippe Gilbert reste ouvert à tout. Il aimerait rester en Belgique si cela est possible. "A en croire certains rumeurs, il aurait déjà décidé quel maillot il va porter l'année prochaine. C'est absurde. Nous avons le temps. Et nous voulons aussi savoir ce qu'il en est exactement des projets de Lotto, Omega Pharma et Quick Step. Philippe préfèrerait un projet belge, mais il n'a pris aucune décision. Il ne veut pas faire d'erreurs. C'est une décision importante pour lui."

S'il devait quitter le territoire national, ses destinations les plus souvent citées sont Rabobank, Sky et, depuis quelques jours, BMC. John Lelangue rêve d'associer le Belge à Cadel Evans l'année prochaine et il ne cache pas ses intentions. "Ce serait la meilleure recrue possible. Nous voulons une grand équipe, pour les grands tours et pour les classiques. Et si vous voulez briller dans les classiques aujourd'hui, il n'y a qu'un seul nom: Philippe Gilbert." Voilà qui a le mérite d'être clair. Et Lelangue d'affirmer que BMC a déjà commencé les négociations avec le Belge. Affaire à suivre. Mais la fin du feuilleton n'est probablement pas pour tout de suite. Gilbert veut prendre son temps et il est incontestablement en position de force.