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eSport : "Pro Gamer, c'est 35 à 50h d'entraînement par semaine, du talent et un certain ego"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/05/2015 à 19:18 GMT+2

Il y a ceux qui jouent aux jeux vidéo pour le fun et ceux qui en ont fait leur métier. Entrainés, sponsorisés, encadrés, pour eux pas de doute, le jeu vidéo c’est du sport. Qui sont ces professionnels du jeu vidéo ? A l’occasion de la DreamHack à suivre sur Eurosport.fr du 8 au 10 mai, nous leur avons posé quelques questions.

Gamers

Crédit: Eurosport

La DreamHack n’est pas un évènement comme les autres. C’est un des plus prestigieux, c’est aussi celui qui rassemble le plus de joueurs. 1000 se sont déjà inscrits. Les meilleurs du monde ont donc rendez-vous à Tours, du 8 au 10 mai, pour des tournois à suivre sur Eurosport.fr. S’ils sont peu connus du grand public, certains joueurs pro, ou "pro gamers" sont de véritables stars. Côté français, on attend beaucoup ce week-end de quatre équipes en particulier : Millenium, TeamLDLC, EnVyUs et Titan. Ces 3 dernières sont parmi les favorites du tournoi Counter Strike : Global Offensive, leur objectif, empocher les 40 000 $ en jeu. A quoi ressemble la vie d’un pro ? Leur manager, Jérôme "NiaK" Sudries, nous en a dit un peu plus.
Bonjour Jérôme, tout d’abord, peux-tu nous citer deux choses que l’on ignore sur le quotidien des joueurs ?
Jérôme Sudries : Le jeu vidéo rime pour beaucoup avec détente et plaisir mais à haut-niveau, un joueur s’entraine entre 35h et 50h par semaine. C’est cinq soirées complètes, de 17h à 00h. Être joueur pro est donc beaucoup plus exigeant qu’il n’y parait et demande pas mal de sacrifices.
Quelles sont les qualités essentielles pour être pro sur Counter Strike Global Offensive (CS:GO) ?
J.S : En dehors du talent et du travail, qui sont à la base de la performance, je commencerais par une grande force mentale. Si un joueur flanche, il emmène forcément l’équipe avec lui. Autre élément indispensable : le sens du collectif. Chacun doit être ouvert, comprendre comment fonctionne l’autre, d’un point de vue tactique comme psychologique. Enfin, il faut un certain égo. Dans le sport traditionnel, la condition physique est souvent déterminante. Dans l’eSport, la manière d’aborder une compétition ou un match conditionne au trois quarts le résultat final.
Les membres de l’équipe ont-ils des sportifs "traditionnels" qui leur servent de modèle ?
J.S : Nous sommes tous de grands fans de sport. Toutes les occasions sont bonnes de relancer le débat Ronaldo/Messi, entre Dan et Mathieu qui sont pro Barça et Kenny qui est un inconditionnel du PSG et de Ronaldo.
L’équipe Titan, avec de gauche à droite : Kenny ‘kennyS’ Schrub, Cédric ‘RpK’ Guipouy, Kévin ‘Ex6TenZ’ Droolans, Mathieu ‘Maniac’ Quiquerez et Dan ‘apex’ Madesclaire
Combien d’équipes professionnelles y a-t-il actuellement sur le circuit ?
J.S : Il y a aujourd’hui une petite vingtaine d’équipes professionnelles dans le monde. Pour l’instant, une centaine de joueurs vivent de Counter Strike Global Offensive (CSGO) mais c’est un chiffre en forte augmentation. Ça reste une goutte d’eau parmi les plus de 6 millions de joueurs qui lancent le jeu chaque mois.
A quel moment les joueurs se sont-ils dit "je vais en faire mon métier ?"
J.S : La possibilité de vivre décemment de CSGO date d’à peine quelques mois mais l’ascension des dotations est tellement fulgurante que l’on se demande encore où et quand cela va s’arrêter. Les plus prudents attendent encore quelques mois pour mettre entre parenthèses leurs études ou leur vie professionnelle. Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que le rythme de compétition et d’entrainement sur CSGO en fait aisément une activité à plein temps.
Combien un joueur de votre équipe gagne chaque mois ?
J.S : Aujourd’hui, la majorité des compétitions propose une dotation de plus de 50 000$ (à se partager entre les joueurs, ndlr). Certains tournois, notamment ceux organisés en collaboration avec le développeur du jeu, VALVe, ne proposent pas moins de 250 000$. Pour ce qui est des salaires, un joueur d’une équipe du Top 10 mondial touche entre 2 500 et 4 500 $ par mois.
Votre page Facebook compte 170 000 likes, êtes-vous beaucoup sollicités par les fans ?
J.S : Kenny est l’un des joueurs CSGO les plus populaires. C’est une véritable rockstar sur la planète CS. Il reçoit plus d’une centaine de sollicitations chaque jour à travers les réseaux sociaux et lorsqu’on se déplace sur les événements, il doit prendre plus d’une bonne centaine de photos… Cette "starification" est un phénomène tout nouveau pour les joueurs et il faut savoir le gérer. C’est notre travail d’être vigilant à ce sujet mais en tout cas, c’est très plaisant de se sentir suivi et soutenu de la sorte. J’en profite donc pour remercier tous nos supporters !
Quelle est la plus grosse scène sur laquelle vous avez joué ?
J.S : C’est sur Les "Majors", les événements organisés en collaboration avec VALVe, que l’on retrouve les plus belles scènes avec notamment le stade de Katowice en Pologne qui peut accueillir plus de 11 000 personnes. La finale 2015 s’est jouée à guichets fermés et la victoire des Suédois de Fnatic a dépassé le million de spectateurs simultanés, un record absolu pour CSGO. L’une des plus belles scènes pour nous est celle de l’ESWC tous les ans au Paris Games Week. Jouer devant des milliers de personnes pour un titre de Champion du Monde, ça n’a pas de prix quand on est français !

Rendez-vous ce week-end sur Eurosport.fr pour suivre toute la DreamHack en direct commenté !

Retrouvez plus d’infos sur le site de la DreamHack France, VaKarM.net et sur Millenium.org
Etienne ORIEZ aka Poulpe
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