Les Britanniques champions d’Europe, in extremis !

Des rebondissements à la pelle, du rire, des larmes, des résultats improbables, voilà ce que nous a réservé cette deuxième manche par équipes. Dès les premiers cavaliers, toutes les certitudes ont été bousculées. La Portugaise Luciana Diniz, pourtant en forme depuis le début de la saison et de la compétition a craqué sous la pression et a fait tomber deux barres avec Winningmood. Reléguée à la 15e place, la Lusitanienne participera à la finale de samedi (les 25 premiers sont qualifiés), mais ne pourra pas espérer une place sur le podium. Dans la foulée, l’Espagnol Sergio Alvarez Moya/Carlo a fait 12 points. La pression ? Un excès de confiance ? Difficile à dire, mais le jeune homme et son formidable étalon peuvent déjà tirer un trait sur leur championnat.

Et puis il y a eu des parcours exceptionnels, comme celui de Daniel Deusser et Cornet d’Amour. Le jeune Allemand a fait taire toutes les voix qui estimaient sa sélection injustifiée avec un parcours d’une justesse et d’une précision incroyable. Ben Maher a également fait preuve d’une maitrise parfaite, à l’exception peut-être d’une entrée un peu forte dans une combinaison, bien rattrapée par Cella. A ce stade de la compétition, le podium de la veille (R.-U., France, Suisse) restait inchangé.

Puis Angelica Augustsson et Mic Mac sont arrivées. Métamorphosées ! Remotivée par ses coéquipiers, la jeune Suédoise a tiré un trait sur son tour chaotique de la veille en réussissant un sans-faute (presque) dans le calme, tout comme Jens Fredricson, 20 points mercredi, sans-faute jeudi. Le clan suédois s’est donc mis à espérer de nouveau ! A l’inverse, le tableau s’est assombri pour les Suisses. 4 points de Pius Schwizer et de son inexpérimenté Picsou du Chêne, ajoutés aux 5 de Paul Estermann, ça commençait à sentir le roussi…
Pour l’Allemagne, Christian Ahlmann a « effaçé » les 5 points de Nagel (seuls les trois meilleurs scores de l’équipe comptent) grâce à un sans-faute dans le plus pur style allemand. Dans un genre radicalement différent, le Français Roger-Yves Bost a imité son coéquipier Patrice Delaveau en terminant avec un sans-faute. De quoi effacer le score de De Ponnat mais aussi de quoi mettre la pression sur les épaules du dernier équipier à passer, Kevin Staut.

La pression justement, le Britannique William Funnell l’avait. Moins bon que d’habitude les deux premiers jours, un tour vierge était impératif pour effacer les 5 points de Whitaker et conserver la pole position. Malgré quelques grosses touchettes, aucune barre n’est tombée, le boulot était fait : 0 point. Le Suédois Bengtsson a lui aussi assuré le sans-faute, ce qui a permis à la Suède de finir la manche avec un total de 0. 4e à l’issu du tour de Bengtsson, les Suédois n’avaient plus leur destin entre leurs mains. Juste après lui, le « Kaiser » Ludger Beerbaum a fait de même. A l’inverse, le Français Kevin Staut a complètement craqué avec Silvana en faisant 8 points. Avec des écarts si faibles entre chaque équipe, le score du Tricolore a sorti la France du podium (4e). Idem pour la Suisse, qui a perdu la médaille d’argent suite à la défaillance du champion olympique Steve Guerdat (5e).

Scott Brash, le dernier à passer, avait toutes les cartes en main : 4 points, le Royaume-Uni gardait la médaille d’or, 5, c’était l’argent, 6 le bronze, plus, rien du tout. Très serein, Brash a grillé son joker en faisant tomber une barre. Mais avec un total de 12,18 points, le Royaume-Uni a quand même remporté la médaille d’or. Juste, tout juste, derrière, l’Allemagne qui a totalisé 12,77 points en prenant l’argent, devant la Suède, revenue de loin.

Certes, la météo a été frisquette, le stade à moitié vide (alors que l’organisation avait annoncé l’épreuve « sold out ») et le sol d’une qualité un peu limite vu l’importance de l’événement, mais, quelle épreuve !