Lucenay sort de l'ombre

A 30 ans, Lucenay n'est plus vraiment un espoir de l'escrime tricolore, mais il reste celui qui arrive encore à faire perdre parfois ses moyens à Fabrice Jeannet à l'entraînement. "Quand je me retrouve en face de lui, j'ai des fois l'impression d'être un débutant à qui on a donné une épée pour la première fois. Il est incroyable avec sa prise de poignet unique", explique le champion du monde 2003. Pendant que les frères Fabrice et Jérôme Jeannet, éliminés en 16e de finale, ont abordé, comme la plupart des grands noms de la discipline, le rendez-vous de Kiev comme une épreuve de rodage avant les jeux Olympiques de Pékin, Lucenay a vu l'occasion de valider les changements effectués depuis quelques mois.

"Je suis devenu un bon compétiteur maintenant" , souligne-t-il en prenant comme exemple sa victoire en 8e de finale contre l'Allemand Sven Schmid, médaille de bronze par équipe en 2004 à Athènes. "Je sentais qu'il était dans un grand jour. Cela ma coûté beaucoup physiquement, mais j'ai réussi à le battre alors qu'avant, je n'en aurais sans doute pas été capable" , explique "Jean-Mich", qui a débuté à Fort-de-France.

"Cette médaille est de bon augure pour les prochaines saisons. Je ne sais pas si je vais repartir jusqu'aux prochains JO, mais je veux aller au moins jusqu'aux Mondiaux 2010 à Paris", sourit ce diplômé en management des métiers du sport, à la recherche d'un emploi. A l'image de Lucenay, l'entraîneur de l'équipe de France, Stéphane Riboud, trouve que les performances de ses protégés sont de "bon augure", même si les Jeannet sont passés à la trappe en 16e de finale et Ulrich Robeiri, le 3e qualifié pour Pékin, a cédé en 8e de finale.

"On aurait pu bien sûr mieux faire, mais on est dans les temps de notre phase de préparation pour Pékin", insiste le patron des épéistes, très confiant avant le début des épreuves par équipes mardi, avec un choc d'entrée contre l'Italie pour les fleurettistes et un quart de finale contre l'Allemagne ou l'Espagne pour les sabreurs, vice-champions du monde en titre. Le titre est revenu au Hongrois Geza Imre à l'épée et à la Russe Sophia Velikaia au sabre, épreuve où la meilleure Française Anne-Lise Touya a pris la 7e place après son échec en quarts de finale.

Geza Imre (HUN) bat Martin Schmitt (GER) 15 à 11

Geza Imre (HUN) bat Jean-Michel Lucenay (FRA) 15 à 13

Martin Schmitt (GER) bat Michael Kauter (SUI) 15 à 14

Geza Imre (HUN) bat Normann Ackermann (GER) 15 à 10

Jean-Michel Lucenay (FRA) bat Ignacio Canto (ESP) 15 à 11

Martin Schmitt (GER) bat Gabor Boczko (HUN) 15 à 11

Michael Kauter (SUI) bat Nikolai Novosjolov (EST) 15 à 10

Ulrich Robeiri, éliminé en 8e de finale par Nikolai Novosjolov (14-13)

Fabrice Jeannet, éliminé en 16e de finale par Martin Schmitt (15-12)

Jérôme Jeannet, éliminé en 16e de finale par Nikolai Novosjolov (15-10)

Sophia Velikaia (RUS) bat Ilaria Bianco (ITA) 15 à 10

Ilaria Bianco (ITA) bat Ekaterina Fedorkina (RUS) 15 à 13

Sophia Velikaia (RUS) bat Reka Benko (HUN) 15 à 5

Ekaterina Fedorkina (RUS) bat Galyna Pundyk (GER) 15 à 9

Ilaria Bianco (ITA) bat Anne-Lise Touya (FRA) 15 à 14

Sophia Velikaia (RUS) bat Olena Khomreva (UKR) 15 à 14

Reka Benko (HUN) bat Gioia Marzocca (ITA) 15 à 14

Anne-Lise Touya, éliminée en quarts de finale par Ilaria Bianco (15-14)

Cecilia Berder, éliminée en 8e de finale par la Roumaine Andreea Pelei (15-5)

Solenne Mary, éliminée en 8e de finale par la Russe Ekaterina Diatchenko (15-11)

Carole Vergne, éliminée en 8e de finale par l'Ukrainienne Olga Kharlan (15-13)