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Elles veulent tout casser

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/11/2010 à 22:13 GMT+1

Fatiguées de s'entendre dire qu'elles constituent le maillon faible de l'équipe de France, les membres du groupe de fleuret féminin rêvent de frapper fort lors des mondiaux de Paris, à l'image de Corinne Maitrejean et Astrid Guyart. Il est vrai qu'elles ont quelques arguments à faire valoir.

2010 Fleuret Astrid Guyart

Crédit: AFP

Si vous voulez être certain d'énerver Corinne Maitrejean, demandez-lui pourquoi le fleuret féminin constitue depuis de nombreuses années le maillon faible de l'équipe de France d'escrime. Effet garanti. "J'en ai marre de répondre à cette question. C'est fini cette histoire. Ça fait quand même quelques années qu'on obtient des résultats dans les grandes compétitions internationales.Alors qu'on arrête de nous traiter d'arme faible. C'est insupportable."
Voilà, c'est envoyé. Et n'essayez pas de plaider que vous tentiez simplement d'évoquer une tendance sur 15 ou 20 ans, pas une image de l'instant T. Là encore, ça ne marche pas. "Nous, on était pas là il y a 10, 15 ou 20 ans, reprend la numéro un française. Alors, qu'on nous parle de ce qu'on fait aujourd'hui." On comprend la colère froide de Corinne Maitrejean. C'est vrai, le fleuret féminin a rattrapé son retard ces dernières années. Avec trois filles dans le Top 16 mondial (Maitrejean et Astrid Guyart, la petite soeur de Brice et Virginie Ujlaky), le groupe s'est frayé un chemin au plus haut niveau. Guyart a été quart de finaliste des Mondiaux l'an dernier. Par équipes, les Bleus ont obtenu une médaille, en bronze, lors des mondiaux 2005. La confirmation d'une montée en puissance.
"On a vraiment très envie de bien faire toutes ensemble"
Mais pour sortir définitivement de l'ombre, il manque encore à cette arme l'affirmation incontestable d'un talent au plus haut niveau international, ou bien un sacre collectif. Toutes les armes ont bénéficié de ce moteur ces dernières années. Chez les hommes, le fleuret a eu Brice Guyart, l'épée les frères Jeannet, le sabre Damien Touya, Nicolas Lopez . Quant aux filles, on ne présente plus Laura Flessel, icone de l'épée, et même le sabre, avec Anne-Lise Touya ou Carole Vergne, a davantage fait ses preuves.
Pour toutes ces filles du groupe de fleuret, le Mondial parisien incarne sans doute l'occasion rêvée de mettre un terme définitif au débat. Le contexte est favorable et rarement l'équipe a paru aussi dense. Pour cela, il faudra décrocher une médaille. Au minimum. Le plus beau serait peut-être d'ailleurs de frapper un grand coup dans l'épreuve par équipes, histoire de démontrer, de façon collective, qu'il n'est plus question de parler de maillon faible. "Je ne dirai pas que ça a autant d'importance qu'un podium individuel. Je n'ai jamais fait de médaille individuelle. Mais c'est vrai, on a vraiment très envie de bien faire toutes ensemble", confie Corinne Maitrejean.
Forts caractères
Pourquoi pourraient-elles réussir là où elles ont parfois échoué par le passé? Parce qu'elles vivent aujourd'hui leur histoire. Elles assument leurs ambitions. "Je pense qu'il faut des années pour casser une dynamique négative, explique Astrid Guyart. La génération précédente n'était pas forcément prête. Celle que j'ai connue au Pole France il y a quelques années était vraiment super douée. Mais elle était plombée par cette dynamique négative, parce cette pression, cette absence de résultats. Il a fallu notre génération pour s'en affranchir complètement et tirer à notre vraie valeur. Aujourd'hui, nous sommes sur une dynamique beaucoup plus positive, collectivement et individuellement."
Dans ce changement d'état d'esprit, Franck Boidin, l'entraîneur national des fleurettistes depuis 2008, n'est pas étranger. "Il a changé beaucoup de choses, confirme Guyart. Il a tiré le meilleur parti de chacune d'entre nous en insistant sur nos points forts, en nous laissant nous exprimer. Après, c'est sans doute aussi une histoire de caractère. Il fallait des filles au caractère un peu fort." "Aujourd'hui, on a sans doute la confiance qui nous manquait", ajoute Corinne Maitrejean. Les autres nous regardent différemment aussi." Et avec une ou deux médailles, dans l'enceinte du Grand Palais, ce regard pourrait même devenir envieux. Depuis le temps qu'elles attendent ça...
CHAMPIONNATS DU MONDE (médailles par arme, indiv. et par équipes compris, depuis 2001)
Fleuret M: 9 (3 en or, 2 en argent, 4 en bronze)
Fleuret D: 1 (1 en bronze)
Epée M: 14 (6 en or, 3 en argent, 5 en bronze)
Epée D: 9 (3 en or, 3 en argent, 3 en bronze)
Sabre H: 6 (1 en or, 3 en argent, 2 en bronze)
Sabre D : 8 (4 en or, 1 en argent, 3 en bronze)
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