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Pittsburgh, la référence

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/02/2011 à 16:21 GMT+1

Au même titre que les Celtics, les Lakers ou les Yankees, les Steelers font partie des plus grandes franchises du sport américain. Depuis le début de l'ère moderne de la NFL, pas un club n'a connu plus de réussite au sommet que Pittsburgh. C'est tout sauf un hasard. Explications.

2011 NFL Pittsburgh Steelers Logo

Crédit: From Official Website

Tout là haut, il y a les Steelers. Pittsburgh détient le record de victoires au Super Bowl (6), le record de participations (8) ou encore le record de matches gagnés en playoffs (33). Même dans ses périodes les plus difficiles, comme dans les années 80, l'équipe chère aux Rooney n'a jamais sombré aussi profondément que d'autres. Les Steelers sont ainsi les seuls à avoir toujours remporté au moins 5 victoires par saison depuis 45 ans.
Même l'avènement du free agency, qui a rendu voilà près de deux décennies plus difficile le maintien au plus haut niveau, Pittsburgh fait preuve d'une remarquable régularité. Entre 1995 et 2011, les Steelers ont atteint huit fois la finale de la conférence Américaine et le Super Bowl à quatre reprises. Cette pérennité au sommet ne sort pas de nulle part. Elle prend racine dans une politique durable et constante, où le long terme et la fidélité tiennent lieu de religion. Voici les quatre raisons majeures permettant de comprendre pourquoi les Steelers sont les Steelers.
1. LE CULTE DE LA STABILITE
Il existe peu d'exemples comparables dans l'histoire du sport américain, et même mondial. Dans un contexte aussi mercantile que celui de la NFL, les Steelers ont fait de la stabilité l'élément de base de leur réussite. Depuis leur création en 1932, ils sont la propriété d'une seule famille, les Rooney. Art Rooney, surnommé "The Chief", a acheté ce club pour 2500 dollars voilà près de 80 ans après avoir gagné aux courses. Il en est resté le patron pendant un demi-siècle, avant de passer le flambeau à son fils, Dan. Celui-ci, aujourd'hui ambassadeur des Etats-Unis en Irlande, a à son tour cédé le fauteuil à son fils, Art II, voilà trois ans. Trois patrons en 80 ans, issus de trois générations d'une même famille, on croit rêver.
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2011 NFL Pittsburgh Steelers Dan Rooney

Crédit: AFP

Mais que dire de la stabilité du banc? Depuis 1969, Pittsburgh n'a connu que trois entraîneurs en chef, soit autant que San Franciso en six mois: Chuck Noll (1969-1992), coach légendaire de la grande équipe des années 70, Bill Cowher (1992-2007), et Mike Tomlin (2007 à aujourd'hui). Chez les Steelers, on ne vire pas un coach. Cowher a connu une réussite rapide (il fut le plus jeune coach à coacher au Super Bowl, à 38 ans, en 1996), mais à la fin des années 90, il a connu trois saisons sans playoffs. Ailleurs, il n'aurait peut-être pas fait de vieux os. "Je ne me suis jamais senti en danger alors que n'importe où ailleurs j'aurais eu le sentiment d'être sur la sellette", estime Cowher. Il est resté, avant d'offrir à Dan Rooney un 5e titre, en 2006.
2. LE CULTE DE LA DRAFT
Peu de franchises dans la NFL construisent aussi intelligemment leur roster que Pittsburgh. Plutôt que de dépenser sans compter via le free agency, les Steelers s'appuient sur la draft, année après année. Cela demande de la patience, pas de l'agitation. Mais à long terme, c'est la seule méthode qui paie vraiment dans la Ligue. Ces playoffs viennent encore d'en apporter la preuve. Quel meilleur symbole à cet égard que la victoire face à Baltimore? Les Ravens ont cassé leur tirelire pour se renforcer au poste de receveurs. Résultat, Boldin et Houshmandzadeh ont failli face aux Steelers il y a trois semaines. Pire, le match a basculé sur une réception de 58 yards d'Antonio Brown, un rookie drafté par Pittsburgh au printemps 2010 au… 6e tour. De quoi rendre fou les fans de Baltimore.
Avec un general manager à nul autre pareil, Kevin Colbert, le head office pennsylvanien ne se trompe que très rarement. Il suffit de regarder le premier tour de draft des Steelers depuis 10 ans pour s'en convaincre: Casey Hampton (2001), Troy Polamalu (2003), Ben Roethlisberger (2004), Heath Miller (2005), Lawrence Timmons (2007), Rashard Mendenhall (2008), Evander Hood (2009) et Maurkice Pouncey (2010) sont tous titulaires aujourd'hui. La plupart sont des éléments déterminants de l'équipe. Seulement deux ne font plus partie de l'équipe: Kendall Simmons (2002) et Santonio Holmes (2006), mais ils ont tout de même remporté un Super Bowl chacun avec Pittsburgh. Sans parler des bonnes pioches au deuxième (Lamarr Woodley) ou au troisième tour (Hines Ward, Mike Wallace, Emmanuel Sanders). "Quand on drafte bien, explique Kevin Colbert, on n'a pas besoin du free agency, ou alors simplement pour compléter un effectif, mais certainement pas pour aller chercher les stars. Les stars doivent devenir des stars chez vous, pas ailleurs. Cela coûte moins cher". Cela parait si simple qu'on peut s'étonner que tant de franchises s'acharnent encore à penser (ou en tout cas agir) autrement.
3. LE CULTE DE LA VICTOIRE
Ike Taylor, le cornerback des Steelers, a une formule intéressante: "dans beaucoup d'équipes, dit-il, quand la saison commence, on espère gagner. Ici, on s'attend à gagner. " La réussite appelle l'exigence et la victoire la victoire. Les standards ne sont pas les mêmes à Pittsburgh qu'ailleurs. James Walker, qui suit l'équipe pour le site ESPN, se souvient du désespoir des joueurs et du staff l'an dernier quand ils ont manqué d'un cheveu les playoffs. "Ils avaient fini avec 9 victoires et 7 défaites. C'était une déception, mais pas déshonorant non plus. Mais on avait le sentiment qu'ils avaient fini avec une fiche de 1-15." "Les joueurs qui sont draftés par Pittsburgh et ceux qui rejoignent le club via le free agency savent qu'ils rejoignent un groupe fait pour gagner. Parce que l'histoire de la franchise depuis 40 ans ne peut tolérer autre chose", explique pour sa part Terry Bradshaw, le quarterback de la grande équipe des années 70, qui avait remporté quatre Super Bowls entre 1975 et 1980. "Cette permanence au plus haut niveau donne de la confiance à tout le monde. Certains joueurs se sentent plus fort grâce à eux, juste parce qu'ils appartiennent à une équipe qui sait gagner", juge Steve Young, l'ex QB des 49ers.
4. LE CULTE DE LA FAMILLE
L'expression peut faire sourire, mais tous ceux qui ont connu autre chose que Pittsburgh, avant ou après, sont unanimes: il existe ici une atmosphère et un esprit uniques. Un véritable "Steelers spirit". Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que tant de joueurs aiment revenir à Pittsburgh après s'en être éloigné. Antwaan Randle El et Larry Foote, après une escapade à Washington et Detroit, ont resigné l'été dernier, acceptant un rôle et un salaire moindres, mais avec le sourire. "Nous sommes une famille, assure Mike Tomlin. Et ça commence au sommet, avec les Rooney. Ces gens ont une mentalité, une éthique et façon de considérer les gens qui font que tout le monde a envie de se battre pour eux".
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2011 NFL Playoffs Pittsburgh Steelers Roethlisberger Tomlin

Crédit: Reuters

Et cela rejaillit sur l'équipe, à en croire Ben Roethlisberger: "Il y a une solidarité à tous les niveaux chez les Steelers, des dirigeants aux joueurs. Sur le terrain, ça joue, et ça nous aide à surmonter beaucoup de choses." Après une série de blessures et en l'absence de Roethlisberger, suspendu pour les quatre premiers matches, Pittsburgh aurait pu imploser. Il n'en a rien été. Au contraire. Ces difficultés ont encore resserré les liens du groupe et l'ont rendu plus fort. Attention, il ne s'agit pas d'éidéaliser les Steelers. Comme toute famille, elle a ses côtés sombres. Quand Roethlisberger a été accusé de viol au printemps dernier (aucune charge n'a finalement été retenue contre lui au plan judiciaire, mais son comportement a été stigmatisé), l'image de la franchise, par ricochet, a été écornée. Mais les Rooney ont fait corps derrière Big Ben. Malgré tout. Mike Tomlin témoigne: "comme dans toute vraie famille, on soutient ses fils, même quand ils font des bêtises."
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