Le Super Bowl en questions

Oui et non. New England comptait parmi les principaux favoris en début de saison. Les Patriots avaient dominé la Conférence américaine la saison dernière, avant de disparaitre brutalement en playoffs face aux Jets. Cette saison, ils ont à nouveau terminé avec le meilleur bilan dans l'AFC (13-3) mais, cette fois, ils ont tenu bon, notamment lors d'une finale de conférence tendue face à Baltimore. Voir New England au Super Bowl est donc tout sauf une surprise.

Le cas des Giants est différent. Leur parcours a été beaucoup plus chaotique. Ils ont dû batailler jusqu'au bout pour remporter leur division devant Philadelphie et Dallas, avec un bilan tout juste positif (9-7). Par ailleurs, dans la NFC, Green Bay, tenant du titre et presque intouchable en saison régulière (15-1), faisait logiquement office de favori. Mais les New Yorkais sont arrivés lancés en remportant leurs deux derniers matches, contre les Jets, le voisin de Big Apple, et Dallas. Ils ont ensuite enchainé en playoffs en battant Atlanta, puis en allant gagner à Green Bay et San Francisco, les deux meilleures équipes de la NFC cette saison. La trajectoire des Giants rappelle un peu celle de Green Bay l'an dernier. La saison est longue et l'important est d'être au top au bon moment.

Ça vaut ce que ça vaut, mais à Las Vegas, New England est donné gagnant avec trois points d'avance en moyenne. L'an dernier, les books du Nevada avaient également vu juste en désignant Green Bay vainqueur contre Pittsburgh. Plus sérieusement, sur le papier, les deux équipes semblent très proches. C'est sans doute un des Super Bowls les plus ouverts de ces dernières années. D'autant que Giants et Patriots débarquent à Indianapolis avec une énorme confiance. Les Pats restent sur dix victoires consécutives. Ils n'ont plus perdu depuis le début du mois de novembre et une défaite à domicile contre... les Giants.

Ces derniers sauront s'en souvenir, d'autant que New England venait d'aligner 20 victoires consécutives à domicile ! Cette victoire là compte plus dans le rapport de force entre les deux formations que celle du Super Bowl 2008 (il ne reste que sept joueurs du côté de New England, et quinze chez les Giants). Le gros atout de la bande à Eli Manning, qui reste "seulement" sur cinq victoires de rang, c'est d'avoir été chercher sa place au Super Bowl dans un contexte plus difficile, avec deux victoires en déplacement. Et New England a montré des signes de vulnérabilité face à Baltimore...

Ces deux-là appartiennent au gratin de la NFL. Tom Brady est un futur hall of famer. Il compte déjà parmi les plus grands quarterbacks de l'histoire du jeu. Détenteur du plus grand nombre victoires en playoffs (16, à égalité avec Joe Montana), il rejoindra Joe Cool et Terry Bradshaw avec quatre Super Bowls en poche si New England s'impose dimanche. Brady ne joue pas sa place dans l'histoire. Il l'a déjà. Eli Manning a connu une trajectoire plus sinusoïdale depuis ses débuts en 2004.

Numéro un d'une sacrée cuvée (Philipp Rivers et Ben Roethlisberger avaient également été draftés cette année-l), Eli a connu son heure de gloire en remportant le Super Bowl en 2008 face à New England. La suite a été plus pénible. Mais cette saison, il est sorti pour de bon de l'ombre si imposante de son grand frère, Peyton, véritable légende vivante du jeu. Mine de rien, le cadet n'est plus qu'à une victoire de compter deux fois plus de bague de champions que son ainé. Brady et Manning ont tous les deux réussi une saison de rêve. Mais lors des playoffs, si Manning a poursuivi sur sa lancée, Brady a peut-être livré un de ses plus mauvais matches en après-saison face à Baltimore, avec deux interceptions et un rating de 57.5.

. Le pass rush des Giants: Pour battre New England, il faut impérativement que Tom Brady ne joue pas dans un fauteuil. Sinon, la journée sera longue pour la défense des Giants. Mais la ligne défensive de New York a tout à fait les moyens de mettre une pression constante sur le QB des Pats. C'est indispensable si les Giants veulent soulever le trophée Vince Lombardi.

. Le secondary: C'est un point faible commun aux deux équipes, même si le secondary des patriots a agréablement surpris depuis le début des playoffs. Face à des quarterbacks comme Brady et Manning, les défenses aériennes risquent de souffrir. Celle qui parviendra à tenir le choc offrira un énorme plus à son équipe.

. L'état de santé de Rob Gronkowski: Blessé à la cheville face à Baltimore, Gronkowski a longtemps laissé planer le doute sur sa participation au Super Bowl. Il devrait être là. A 22 ans, il est en train de révolutionner le jeu du tight-end avec son compère Aaron Hernandez. Sa présence est déterminante tant il est devenue une pièce essentielle de l'attaque des Pats. Brady a besoin de lui.

. Les pertes de balle: dans un match aussi accroché que celui-ci risque de l'être, l'équipe victorieuse est souvent celle qui sait le mieux protéger le ballon. Au Super Bowl, les pertes de balle sont fatales. L'an dernier, c'est là et pas ailleurs que Pittsburgh a perdu face à Green Bay, avec les deux interceptions de Roethlisberger en début de match et le fumble de Mendenhall en 4e quart-temps, alors que les Steelers avaient une possession pour prendre la tête.