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Challenges, foot féminin, confiance, "Rooney Rule"… voilà ce que Ginola voulait changer à la FIFA

Vincent Bregevin

Mis à jour 30/01/2015 à 19:44 GMT+1

Ex-candidat à la présidence de la FIFA, David Ginola avait détaillé les points principaux de son programme dans un manifeste adressé aux 209 pays de l'association. En voici les grandes lignes.

David Ginola.

Crédit: Panoramic

Une volonté d'ouverture. C'est ce qui ressortait du programme de candidature à la présidence de la FIFA de David Ginola, qui a dû renoncer vendredi, faute d'avoir obtenu les cinq parrainages nécessaires à l'enregistrement de son dossier. L'ancien joueur du PSG avait auparavant expliqué dans un communiqué de presse qu'il avait fait parvenir un manifeste aux 209 pays affiliés à la FIFA ainsi qu'à Sepp Blatter, président de l'institution, et à celui de l'UEFA, Michel Platini.
En neuf points, Ginola détaillait son programme de campagne, avec l'objectif de "partager ses idées avec la communauté globale du football pour, au moins, ouvrir un débat au sujet de la manière d'améliorer ce sport." Les voici, point par point.

1. Ginola souhaitait doubler les allocations liées au développement pour les membres de la FIFA afin de promouvoir la stabilité financière et le développement du jeu

  • Son constat
Les membres de l'association sont confrontés à une fluctuation des aides liés aux programmes de développement de la FIFA, ce qui rend les prévisions de revenus et de dépenses impossibles à court terme. Notamment pour les structures les plus petites, déjà en difficulté pour assurer les services de base. La baisse des aides liées au développement accordées par la FIFA depuis trois ans, de 10,4% en 2011 à 7,8% en 2013, n'a fait qu'empirer cette situation.
  • Ce qu'il comptait faire
Apporter un soutien plus fort aux structures de base en doublant les allocations pour trois programmes spécifiques : Football Assistance Programme (FAP), Goal Programme et Football for Hope.
En ciblant ces trois programmes, il est possible d'avoir un impact énorme sur le développement du football mondial et sur le développement social, et cela nécessiterait seulement un ajustement de 8% des revenus de la FIFA.

2. Il souhaitait apporter son soutien aux membres de l'association et récompenser les bonnes gouvernances

  • Son constat
Certains membres de l'association manquent des éléments les plus basiques de staff, d'équipements et d'infrastructures. Certaines structures ne sont même pas en mesure d'ouvrir pendant les heures de bureau, et doivent même utiliser des adresses mail privées.
  • Ce qu'il comptait faire
Faire des dons spécifiques pour professionnaliser ces membres de l'association avec de la technologie de pointe, des infrastructures, des ordinateurs, des équipements, et un personnel de qualité. Et récompenser les structures administratives performantes en augmentant leurs fonds pour le développement.
Il n'y a rien de plus vital dans un monde de plus en plus connectés et régi par la communication que de doter les administrateurs des outils nécessaires pour faire avancer le football dans leur pays.

3. Il voulait encourager les candidatures d'organisation à la Coupe du monde des pays utilisant des stades déjà existants

  • Son constat
Trop de Coupes du monde laissent des stades inutilisés qui plombent les communautés avec des dettes sur le long terme, des infrastructures stagnantes, des dommages environnementaux et des troubles sociaux. Les Coupes du monde en Corée du Sud et au Japon, ainsi qu'en Afrique du Sud sont citées.
  • Ce qu'il comptait faire
Accepter les candidatures d'un pays ou de plusieurs pays voisins utilisant des stades déjà existants (neuf stades ou plus).
"Cela ouvrira la possibilité d'accueillir le plus grand événement sportif mondial pour de nouveaux territoires du monde, et créera un système plus égalitaire, efficace en terme de coûts, et supportable sur le plan environnemental."
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Trophée de la Coupe du monde

Crédit: AFP

4. Ginola souhaitait adopter une nouvelle politique d'ouverture pour des membres publics à travers le monde

  • Son constat
La FIFA empêche aux médias et aux observateurs publics d'assister aux réunions de son Comité exécutif et aux votes. Ce qui la dessert, car cela a entraîné le manque de confiance et la suspicion du public.
  • Ce qu'il comptait faire
Adopter une politique d'ouverture afin d'autoriser des membres publics et des médias du monde entier à assister aux votes et aux réunions du Comité exécutif. Et organiser ces réunions dans différents endroits, et plus seulement au siège de la FIFA à Zurich.
Cette nouvelle structure sera organisée sur le modèle d'un gouvernement local démocratique, où le public pourra non seulement observer les événements, mais aussi avoir un moment pour les commenter.

5. Il voulait s'assurer que la présidence de la FIFA sera ouverte à toutes les nations du monde

  • Son constat
Il n'y a pour le moment aucune mesure pour s'assurer que le leadership de la FIFA soit partagé régulièrement par l'ensemble des nations.
  • Ce qu'il comptait faire
Adopter une loi pour limiter le temps du mandat à la présidence de la FIFA à des périodes de deux à quatre ans maximum.
Parce que le football appartient à tous, de façon égalitaire, à travers le monde, cela devrait être la même chose pour son leadership.
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Joseph Blatter

Crédit: AFP

6. Ginola voulait se battre pour que chaque membre de l'association soit obligé d'adopter la "règle Rooney"

("The Rooney Rule" est une loi adoptée en NFL depuis 2003 obligeant les équipes à faire passer des entretiens à toutes les minorités pour tous les postes de la franchise, y compris le poste d'entraîneur. C'est une forme de discrimination positive, sans quota de minorités pour les personnes embauchées, NDLR)
  • Son constat
Dans le football, comme dans la société en général, la discrimination raciale affecte tous les aspects du jeu.
  • Ce qu'il comptait faire
Donner à toutes les minorités la possibilité d'obtenir un poste à n'importe quel niveau de l'association en adoptant une version de la "règle Rooney".
La diversité raciale est l'une des plus grandes forces et l'une des plus belles chose du jeu, et cette politique est destinée à renforcer cela. L'idée est aussi de promouvoir l'implication des femmes à tous les niveaux, des racines à la présidence et au-delà.

7. Ginola voulait donner au football féminin la scène mondiale qu'il mérite

  • Son constat actuel
Les Coupes du monde masculines sont organisées à des périodes et dans des pays différents que la Coupe du monde féminine, ce qui prive le football féminin de l'importance qu'il mérite au niveau global.
  • Ce qu'il comptait faire
Organiser les Coupes du monde masculines et féminines ensemble, l'une après l'autre, selon le même modèle que celui des Jeux Olympiques et Paralympiques, qui a prouvé son succès.
Le football féminin continue d'être limité par une discrimination à la fois financière et comportementale. A cette époque, ce n'est juste pas acceptable.

8. Ginola voulait se faire l'avocat d'un changement majeur dans les règles du jeu, l'introduction d'un système de "challenges"

  • Son constat
La FIFA a toujours été très conservatrice au moment de promouvoir des changements de règles positifs, ce qui a entraîné la frustration d'une communauté assez large qui souhaite l'introduction des nouvelles technologies pour aider les arbitres à prendre des décisions importantes qui peuvent avoir un impact important sur les matches.
  • Ce qu'il comptait faire
Un système de "challenges" selon la manière suivante. Chaque équipe pourrait demander deux "challenges" par match, en utilisant la vidéo, et la décision finale serait prise par un cinquième arbitre sur la base d'une information fournie par la nouvelle technologie. Un autre "challenge" serait accordé à chaque équipe en cas de prolongation, mais pas pour les tirs au but. 
Ginola veut chercher à améliorer la situation pour les arbitres, les entraîneurs, les joueurs et les fans en introduisant un système de "challenges",  à l'image de ce qui se fait actuellement en tennis et en cricket.

9. Ginola voulait améliorer l'image et l'héritage de la Coupe du monde pour les communautés locales

  • Son constat
La FIFA ne paie pas de taxes sur des revenus conséquents générés par les Coupe du monde. Les membres de l'instance gouvernante reçoivent des millions, sans avoir à payer de taxes, alors que les pays hôtes sont plombés par des dettes sur le long terme et des coûts importants liés à l'héritage de l'épreuve. Exemple : Le Brésil a dépensé environ 12 milliards de dollars pour l'organisation de la dernière Coupe du monde, la FIFA a encaissé 4 milliards de dollars de bénéfice, selon certains rapports, évitant ainsi de payer environ 250 millions de dollars de taxe.
  • Ce qu'il comptait faire
Supprimer l'exonération de taxes actuellement demandée par la FIFA aux pays hôtes de la Coupe du monde et s'assurer que la FIFA remet cet argent dans le football local est le circuit économique du pays qui accueille le tournoi.
En gagnant des sommes massives générées par le plus grand événement sportif mondial, le moins que la FIFA puisse faire est de payer son dû et d'améliorer de manière très vase l'héritage que le tournoi laisse derrière lui.
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