Non à la L1 à 18 clubs

Les représentants des clubs de L1 et L2, réunis en séminaire dans un hôtel parisien, ont répondu non en masse à la consultation organisée sur la L1 à 18: 31 ont voté contre et 7 pour (tous des clubs de L1), selon plusieurs participants. Cette consultation n'avait pas de caractère officiel mais visait à prendre l'avis des clubs avant un éventuel vote au Conseil d'administration de la LFP, qui n'aura finalement pas lieu étant donnée l'opposition des clubs à cette mesure.

"Ma conviction, c'est que 18 en L1, c'est mieux", a commenté le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, qui avait personnellement milité pour cette solution. "Mais les clubs ont répondu non. Nous ne reviendrons donc pas à 18, ce dossier est clos car on ne réforme pas contre les gens. Je ne vois pas cela comme une défaite personnelle car je me suis toujours refusé à passer en force. Et ce même si je pense que tôt ou tard, il faudra revenir à 18", a-t-il conclu.

Selon lui, un retour à 18 clubs en L1 avait pour avantage d'alléger le calendrier et de "renforcer la compétitivité de l'élite" puisque les clubs auraient été moins à se partager les ressources provenant notamment des droits télévisés. De son côté, le président de Lyon (L1), Jean-Michel Aulas, a affirmé avoir voté contre la L1 à 18, préférant mettre l'accent sur une répartition des droits télévisés plus favorable aux clubs classés dans le haut du championnat. Cette solution a cependant été écartée par le séminaire des représentants de clubs.

Metz (L1), par la voix de son directeur général, Patrick Razurel, s'est également prononcé pour le statu quo: "On ne peut changer tous les trois ans", a-t-il estimé, rappelant que le passage à une L1 à 20 avait été décidé en 2001. "Le calendrier à 20 est cohérent et donc le championnat à 20 clubs se justifie. En plus, cette saison, les clubs français ont de bons résultats en Coupes d'Europe, malgré la L1 à 20 clubs".

Pour sa part, le président de Lens (L1) et de l'Union des clubs professionnels (UCPF), Gervais Martel, a voté pour le passage à 18: "Cela me semblait préférable pour des raisons de calendrier. Mais je respecte ce vote. A mon avis, on n'est pas près de revenir sur ce dossier".

Autre partisan de la L1 à 18, le président de Marseille (L1), Christophe Bouchet. "C'est super! C'est une victoire de la démocratie directe", a-t-il ironiquement commenté. L'éventualité d'un retour à 18 clubs en L1 (et donc d'une L2 à 22 pour respecter un total de 40 clubs sur les deux divisions comme le réclamait l'UNFP, le syndicat des joueurs) avait déjà été repoussée par l'UCPF en juin 2003, en marge de l'assemblée générale de la LFP à Marseille.

Un groupe de travail avait alors été mis en place et avait rédigé un rapport intitulé "FootPro 2008", qui abordait notamment ce thème ainsi que d'autres questions touchant aux évolutions du football professionnel. La consultation de jeudi a été organisée après la présentation de ce rapport aux clubs. La L1, disputée par 18 équipes depuis 1997-98, était repassée à 20 pour la saison 2002-2003, selon une décision prise en mai 2001, pendant l'affaire des faux passeports de joueurs et alors que le prédécesseur de M. Thiriez, Gérard Bourgoin, était encore président de la Ligue.