Italie-Brésil et Japon-Mexique : pourquoi il ne faut pas les manquer

Un Italie-Japon programmé à minuit et comptant pour le premier tour de la Coupe des Confédérations, sur le papier, l’affiche ne faisait pas rêver. Et pourtant, tous ceux qui ont choisi de faire l’impasse s’en mordent encore les doigts. Buts à gogo, scenario à rebondissements, suspense total de bout en bout, match ouvert et équipes portées sur l’offensive : cette confrontation a accouché d’une rencontre de haut niveau, enlevée par l’Italie (4-3). La compétition offre néanmoins une séance de rattrapage ce samedi. Déjà qualifiée pour les demi-finales du tournoi, la Nazionale affrontera le Brésil dans un match pour l’attribution de la première place du groupe. Le Japon tentera, contre le Mexique, de sauver l’honneur après deux défaites en autant de rencontres. Deux matches sans enjeux majeurs, mais à ne rater sous aucun prétexte pour ne pas le regretter lundi à la machine à café.

DU SPECTACLE GARANTI

Sept buts dans un match de Coupe des Confédérations, ce total est loin d’être anodin. Dans l’histoire de la compétition, seules deux rencontres en ont offert davantage : Brésil-Arabie Saoudite en 1999 (8-2) et Espagne-Tahiti jeudi (10-0). Il est de coutume de dire que, pour assister à un beau match, il faut deux belles équipes et cette condition était remplie mercredi à Recife. Elles se sont livrées sans retenue dans cette rencontre, de la première à la dernière minute, offrant l’opportunité de vivre ce grand moment de football. Avec une quinzaine d’occasions franches, les spectateurs n’ont pas eu le temps de s’ennuyer. Entre les exploits des gardiens, notamment Gianluigi Buffon pour l’Italie, et les gestes de classe des joueurs offensifs, le show était assuré sur la pelouse. Parfois décousu, voire complètement fou par instants, le match restera comme l’un des plus beaux de cette édition 2013. Si ce n’est le plus beau… Sur leur lancée, les deux formations devraient nous offrir de nouvelles occasions de nous enflammer samedi.

LA METAMORPHOSE DE L’ITALIE

Sa victoire face aux Nippons l’a encore démontré, l’Italie a bien changé. Réputée pour son ‘’Catenaccio’’ et son pragmatisme, la Squadra Azzurra a évolué sous l’impulsion de Cesare Prandelli. Le sélectionneur italien depuis juillet 2010 a donné une réelle identité à son équipe, avec  un style séduisant et offensif. Avec six buts marqués en deux rencontres, l’Italie est la troisième meilleure attaque de la Coupe des Confédérations, derrière l’Espagne et le Nigeria, qui ont eu l’avantage d’affronter Tahiti, petit Poucet de la compétition. Face au Japon, elle a néanmoins montré ses failles défensives en encaissant trois buts. Bousculés comme rarement dans la première demi-heure, les partenaires de Giorgio Cheillini ont souffert avant de pouvoir mettre en place leur jeu. Mais leurs errements ont été compensés par leur formidable potentiel offensif, symbolisé par Mario Balotelli. Sept buts en un match dans une phase finale de grande compétition, ce n’était plus arrivé à l’Italie depuis la demi-finale d’anthologie remportée aux dépens de l’Allemagne et en prolongation lors du Mondial 1970 (4-3).

LE JAPON N’ARRETE JAMAIS

C’est ce qu’on appelle avoir le défaut de ses qualités. Emballant par moments, le Japon n’a pas trouvé le moyen de réfréner ses pulsions offensives dans un match qu’il maîtrisait. Au cours des trente premières minutes, ils ont donné une leçon à des Italiens ballotés de toutes parts. Dans le sillage du duo Keisuke Honda - Shinji Kagawa, ils se sont régalés et ont mené 2-0 à la demi-heure de jeu. Après avoir fait le break, les Japonais auraient pu se recroqueviller dans leur camp. Mais ce n’est pas dans leur culture et les joueurs d’Alberto Zaccheroni n’ont jamais cessé d’attaquer, quitte à fragiliser leur équilibre défensif.  Avec neuf tirs cadrés, ils détenaient le record de la compétition jusqu’à la balade de l’Espagne face à Tahiti. A force de jouer avec le feu, ils ont fini par craquer dans les dernières minutes, sur un but de Sebastian Giovinco venu sceller leur défaite et leur élimination du tournoi après seulement deux rencontres. Un signe de la marge de progression encore importante du Japon.

RIEN A PERDRE SUR LE DERNIER MATCH

L’Italie et le Japon auront toutes les raisons de se libérer pour leur ultime match de poule. La Nazionale a déjà composté son billet pour les demi-finales de la Coupe des Confédérations. Avant de défier le Brésil, l’unique suspense consiste à savoir à quelle place elle terminera dans le groupe A et si elle évitera l’Espagne au prochain tour. Ce serait mieux, mais pour gagner le tournoi, il faudra certainement croiser la Roja à un moment ou à un autre. Le match contre la sélection auriverde se présente comme l’occasion idéale de se lâcher, même si Prandelli réclame "plus d'organisation et d'attention" de ses joueurs. Entre deux équipes aux talents offensifs exceptionnels, le match devrait faire des étincelles.

Les Japonais auront, eux, pour ambition face au Mexique de ne pas rentrer fanny au pays et de concrétiser les intentions affichées depuis le début du tournoi. Ils voudront surtout confirmer leur nouveau statut, après avoir marqué les esprits devant l’Italie. La réputation des Nippons a franchi les frontières du continent asiatique et les coéquipiers de Yuto Nagatomo ont confirmé leurs constants progrès. Cette nation pourrait bien être l’une des curiosités à suivre lors du prochain Mondial. Premier pays qualifié pour la Coupe du monde 2014 par le biais des éliminatoires, le Brésil l’étant d’office en tant que pays organisateur, le Japon pourrait bien y faire mieux que de la figuration. Ce qu’un bon résultat contre le Mexique viendrait confirmer pour de bon.