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Dunga transforme le Brésil

Eurosport
ParEurosport

Publié 17/07/2007 à 09:00 GMT+2

Pour sa première grande compétition à la tête du Brésil, Dunga a imposé sa patte pour métamorphoser le jeu de la Seleçao. Le nouveau sélectionneur auriverde prône le résultat et la labeur. En clair, il prend à contre-pied tout le football brésilien. Une s

Carlos Caetano "Dunga" peut avoir le sourire. En s'offrant la Copa America pour son premier tournoi à la tête du Brésil malgré les absences de marque (Ronaldino, Kaka, Ronaldo, Adriano...), l'ancien glorieux capitaine de la Seleçao 1994 et 1998 a fait taire ses détracteurs. A sa manière ! En ramenant un trophée. Une marque de fabrique pour ce gagneur invétéré. "Nous avons joué avec notre style. Nous connaissions le jeu de nos rivaux, leurs faiblesses, et nous avons su en tirer profit. En finale, l'Argentine était favorite après la manière avec laquelle ils ont joué depuis le début de la compétition. Mais sur les 90 minutes du match, notre équipe a tout simplement mieux joué et remporté une victoire logique. C'est une grande satisfaction", explique-t-il.
Dunga savoure. Sa collection de trophée va encore s'enrichir. Mais surtout, le sélectionneur auriverde, pour sa première expérience sur le banc d'une équipe, a marqué de son empreinte cette 42e édition de la Copa America. Retenu par les instances du football brésilien pour apporter un peu de rigueur à un groupe qui en manquait cruellement, il a parfaitement réussi sa mission. Fidèle à ses principes de joueur, privilégiant l'efficacité et la rigueur défensive au spectacle, l'homme aux 91 sélections a imposé sa patte. Sous sa coupe et en l'espace de quelques semaines, les mentalités brésiliennes ont commencé à changer.
Une Seleção version Dunga
La Seleçao, habituellement réputée pour ses individualités, a gagné cette compétition avec son jeu collectif. On était habitué à voir le Brésil évoluer avec le sourire. Assurant le spectacle avec Ronaldinho comme chef d'orchestre. Avec Dunga, ce temps semble révolu. Les quintuples champions du monde ont presque dit adieu aux roulettes, aux gestes spectaculaires, aux fantaisies diverses. Au Venezuela, le Brésil a joué plus à l'italienne. Un jeu posé, une défense de fer et des contre-attaques bien placées ont fait le succès de la sélection brésilienne. On est bien loin de la tradition débutée avec Pelé.
Faisant fi des critiques, Dunga a métamorphosé le Brésil. En imposant son style. Un style à l'opposé de celui du Brésil traditionnel. Joueur nourri au lait du Calcio à Pise, la Fiorentina et Pescara, celui qui est surnommé l'Allemand par ses compatriotes a donc retenu les leçons du passé. Et il est bien décidé à faire passer le message. "Cette fois-ci et contrairement au Mondial, chaque joueur a travaillé pour le Brésil et les résultats ont suivi. On a voulu redonné un peu d'orgueil à nos fans. Ceux qui se lèvent tôt le matin, reviennent tard le soir et qui ne veulent que la victoire de la Selaçao", estime-t-il.
Et maintenant Ronnie et consorts...
Pourtant et malgré cette 8e Copa America décrochée, le nouveau sélectionneur est très critiqué. La philosophie de Dunga tient en deux mots : résultat et labeur. Conclusion : dans un pays habitué au beau jeu, il ne fait pas l'unanimité. Nombreux sont ceux qui regrettent l'abandon du fameux jogo bonito. Mais voilà, le principal est là: le Brésil a relevé la tête après son échec cinglant en quarts de finale de la Coupe du monde contre le France. Et en plus, il s'est mis les joueurs dans la poche : "Il y avait beaucoup de méfiance dans le travail de Dunga," avoue Gilberto Silva. "La presse le critiquait sans arrêt. Mais les joueurs ont tout de suite adhéré à son discours. Avec lui, on savait où on allait."
Avec cette Copa America, Dunga, qui refuse de parler du Mondial 2010, s'offre un premier succès sur ses détracteurs. Il va pourvoir continuer son travail sereinement. Du moins pendant quelques temps... Car si le technicien a démontré qu'il y avait une vie en dehors du "carré magique" (Ronaldo, Adriano, Ronaldinho, Kaka), il va maintenant devoir réussir à incorporer à son projet ce fameux quatuor de magiciens. Pas une mince affaire... Mais bon quand on voit ce qu'il a réussi à faire avec Robinho, le meilleur buteur de la compétition avec six buts, qui ne rechigne pas dans le travail défensif, on se dit que tout est possible... "Je suis ravi car on a décroché le titre. En finale, je n'arrivais pas à trouver le chemin des filets mais je me suis concentré pour apporter mon aide en défense", s'est réjouit le buteur du Real Madrid. Un discours que Dunga aimerait bien entendre dans la bouche de Ronnie...
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