Lille fait le travail

Lanterne rouge de son groupe de CFA, Sainte-Geneviève-des-Bois n'avait pas les faveurs des pronostics au moment de défier le LOSC, 6e de Ligue 1. Malgré la différence de niveau indéniable entre les deux formations, Emmanuel Dorado, l'entraineur des Franciliens, vainqueur de la Scottish Cup, aux commandes de Livingstone en 2004, voulait croire en un possible exploit de ses troupes. "Je veux les convaincre qu'on peut battre Lille". Portés par les espoirs de leur coach, les Essonniens abordent le match sans le moindre complexe et signent une première demi-heure pleine de promesses. Nullement impressionné par le pedigree de son hôte, Sainte-Geneviève ne se contente pas de défendre à onze mais met à plusieurs reprises Butelle à contribution, notamment sur des coups de pied arrêtés, parfaitement distillés par Diagouraga. Présents dans les duels, n'hésitant pas à imprimer un pressing très haut pour gêner la relance et construction adverses, les joueurs de CFA font jeu égal en début de rencontre. Courage et bonne volonté ne suffisent cependant pas face à des formations de Ligue 1. Réalisme et réussite sont souvent indispensables pour créer l'exploit.

Incapables d'accélérer, le plus souvent restreints à expédier de longs centres par l'intermédiaire de Bastos et Obraniak, les hommes de Garcia ne font pas vraiment honneur à leur statut de membres de l'élite. Un incident de jeu va cependant totalement les relancer. A la suite d'une récupération plein axe, Mavuba s'en va seul au but avant d'être stoppé irrégulièrement par Lunda, dernier défenseur. S'en suit une expulsion logique qui signe la fin définitive des espoirs essonniens. Réduits à dix, Sainte-Geneviève, déstabilisé par la sortie de son défenseur central et diminué par la blessure de son portier Caleiras, ne résiste qu'une dizaine de minute aux vagues lilloises. Sur corner, Debuchy glace de la tête le Parc des Sports (44e, 0-1).

Lille ne sera plus jamais mis en danger. Rassurés par cette ouverture du score, les hommes de Garcia signent 45 dernières minutes à sens unique. Alors que les joueurs de Sainte-Geneviève paient tous les efforts consentis depuis le début du match, le LOSC donne le sentiment de monter en puissance au fil des minutes et profite des espaces libérés en milieu de terrain pour faire le siège du but adverse. Dans le sillage d'Obraniak et Bastos, très utiles sur leur aile, de Debuchy et Emerson qui n'hésitent désormais plus à apporter le surnombre, les Nordistes, dominateurs physiquement, confisquent le ballon et font preuve d'un froid réalisme pour composter sans frayeur leur ticket pour les 16es de finale. El-Othmani, mis sous pression, trompe ainsi son propre gardien (72e, 0-2) de la tête, avant que Vittek (90e, 0-3) ne donne en fin de match une plus large ampleur au score. Un scénario sévère pour des Essonniens courageux mais froidement logique.