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C'est le caractère du PSG

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 14/05/2011 à 11:09 GMT+2

Pourquoi le PSG a-t-il autant de réussite en Coupe de France ? Alain Cayzac, dirigeant historique du club de la capitale, ex-président (2006-2008) et membre du conseil de surveillance, nous explique avant la finale contre Lille que son le club a plus l'ADN d'un sprinteur que d'un coureur de fond.

FOOTBALL 2008 PSG - Alain Cayzac

Crédit: AFP

ALAIN CAYZAC, le PSG vise un neuvième succès en Coupe de France face à Lille. C'est une vraie histoire d'amour !
A.C. : C'est une histoire d'amour qui dure depuis longtemps. C'est dans les gênes du Paris Saint-Germain d'être performant en Coupe de France. Du temps de Francis Borelli, la légende du PSG a démarré par des victoires en Coupe. Ça fait vraiment partie de l'histoire du club. On a également été performant en Coupe d'Europe. On a gagné une Coupe d'Europe (1996), il ne faut pas l'oublier. C'est aussi la Coupe. Il y a aussi un beau palmarès en Ligue des Champions où on a été souvent atteint demi-finalistes du temps de Michel Denisot. Ça n'est pas un hasard. Par bonheur, ça dure.
Comment expliquez-vous cette culture de la Coupe à Paris ?
A.C. : C'est difficile. A ma connaissance, il n'y a pas de recette. D'abord, on n'a pas eu que des succès. C'est vrai qu'il y a un formidable palmarès. Même à mon époque de président, même si on n'était pas très heureux en championnat - c'est le moins que l'on puisse dire -, on a réussi à gagner la Coupe de la Ligue (2008). Il y a aussi d'autres années, comme la dernière saison de Michel Denisot, où on avait beaucoup de mal en championnat et on a réussi à faire le doublé Coupe de France-Coupe de la Ligue (1998). C'est vrai qu'on est vraiment performant dans cette discipline.
La Coupe de France, c'est le premier trophée de l'histoire du club en 1982. Ça peut aussi expliquer ce lien particulier ?
A.C. : Depuis la création du PSG, toutes compétitions confondues, je crois qu'on a le plus gros palmarès du football français. Dans ce palmarès, il faut reconnaître qu'il y a beaucoup de victoires en Coupe. Le PSG est un club qui a été inconstant - je parle au passé car c'est en train de se corriger - et capable de grands exploits puis de se relâcher dans des matches dits de moindre importance alors qu'ils ne le sont pas. La Coupe, ça n'est pas ça. La Coupe, on la joue à fond et on sait que ça nous réussit bien.
C'est un format qui convient mieux au PSG ?
A.C. : Pour moi, la Coupe c'est le sprint et le championnat c'est une course de fond. Et le PSG a toujours été plus à l'aise dans les épreuves éliminatoires. C'est un peu le caractère du PSG qui est un club de passion, qui joue parfois dans l'euphorie, qui sait se surpasser dans les moments difficiles. Ça fait partie de la culture du Paris Saint-Germain, de ne pas être toujours régulier, malheureusement, mais d'avoir des périodes euphoriques. La Coupe, c'est un peu ça. On se surpasse, on joue sa peau sur une heure et demi ou parfois plus. Ça colle bien avec la culture du PSG. Par bonheur, cette saison, on combine les deux puisqu'on est en finale de la Coupe et qu'on a une certaine régularité en championnat.
Pourtant, comme vous l'évoquiez, les coupes ont souvent été un moyen de sauver des saisons difficiles...
A.C. : A Paris, en championnat, il y a parfois eu des crises, sportives ou extra-sportives. En Coupe, on ne se pose pas de questions, on gamberge moins. Et la ferveur du public est là. Tout le monde oublie les mésaventures du championnat, quand il y en a car ça n'est pas le cas cette année. Cela dit, on a aussi eu des déceptions. Il y a eu Clermont Foot (1997) ou la défaite en finale de la Coupe de la Ligue contre Gueugnon (2000), donc il ne faut pas non plus trop la ramener. La Coupe n'est pas notre propriété. Mais c'est vrai que le PSG sait se surpasser dans les moments clés.
Le PSG serait donc surtout une équipe de Coupe ?
A.C. : Il vaut mieux être équipe de Coupe que rien du tout. C'est ce qui nous a permis d'avoir un très beau palmarès. Et vous savez, c'est parfois le plus court chemin pour disputer une Coupe d'Europe. Mais il y a quand même eu également des bons moments en championnat. Il y a eu deux titres de champion de France (1986,1994), des deuxièmes places (1989, 1993, 1996, 1997, 20000, 2004)... Evidemment, c'est mieux d'être une équipe de Coupe et de championnat mais on ne peut pas dire qu'on soit seulement une équipe de Coupe. Cette saison, par exemple, on n'a pas à rougir de notre parcours en championnat. Je dirais plutôt que, dans les mauvaises années, on oubliait le championnat l'espace d'un match pour faire l'union sacrée autour d'un match de Coupe en disant : "Ça va nous sauver la saison". Cette année, ça n'est pas le cas car on n'a pas de saison à sauver.
Vous l'avez vécu lorsque vous étiez président du club (2006-2008) ?
A.C. : Je m'en souviens encore bien. C'était difficile en championnat. On avait un vrai problème de confiance. Il y avait une sorte d'engrenage des mauvais résultats, surtout au Parc des Princes, qui faisait qu'une défaite en entraînait une autre. Mais, en Coupe, c'est match après match. Il n'y a pas cette espèce d'irrégularité. J'avais l'impression de voir une autre équipe, presque un autre club. Je prenais l'analogie avec l'athlétisme : on est peut-être plus des sprinteurs que des coureurs de fonds. Mais je sens que c'est en train de changer. Il faut que l'on reste sprinteurs mais que l'on tienne aussi sur la distance.
Cette image d'équipe de Coupe reste toutefois fortement attachée au club...
A.C. : Je pense que ça nous donne un avantage psychologique par rapport à d'autres adversaires. Ils savent que jouer le PSG en Coupe, ça n'est pas facile. Peut-être que la même équipe qui nous joue en Coupe est moins confiante que lorsqu'elle nous joue en championnat. Comme on a cette réputation, ça peut éventuellement impressionner un peu. L'adversaire le sent. J'espère que Lille va le sentir. Je dis tout ça mais j'aurai l'air malin si ça ne se passe pas bien... En face, on aura une très belle équipe. Et c'est aussi une équipe qui a un beau palmarès en Coupe. C'est la finale idéale.
On dit souvent que Paris a de la chance, notamment lors des tirages au sort...
A.C. : Je ne sais pas trop. Il faudrait comparer avec les autres équipes. On a sans doute eu parfois un peu de chance mais, quand on joue Lens en finale, ça n'est pas forcement un match facile. Monaco en finale l'année dernière, on ne peut pas dire que c'était un match facile... Idem pour Marseille à l'époque de Pierre Blayau. Peut-être qu'on a parfois eu de la chance dans les tours préliminaires où on jouait plutôt sur notre terrain. L'année où l'on gagne la Coupe de la Ligue avec moi, on avait effectivement joué en Coupe de France contre des équipes comme Carquefou qui n'était pas professionnelle. Mais ils avaient quand même battu Marseille et Nancy. Donc je ne crois pas trop au facteur chance. On peut l'avoir sur certains tours mais, à un moment, on se retrouve en finale face à des très belles équipes comme Marseille, Monaco, Lille, Lens ou Bordeaux.
Cette saison, le PSG est enfin présent sur les deux tableaux...
A.C. : On ne sera pas champion mais on est tout de même bien placé au classement. On est quatrièmes et en finale de la Coupe. On va attendre encore un mois pour voir si ça peut être encore mieux. Ça peut être très important, notamment se qualifier pour la Ligue des Champions. Que ce soit d'un point de vue sportif, financier ou image, c'est important. Cette année, on réussit quand même sur les deux disciplines qui sont très différentes. On peut d'ores et déjà dire que c'est une saison réussie. Il n'y a pas de doute.
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