Terminus pour les Verts

"Il serait dangereux pour nous de se retrouver en quarts de finale de l'UEFA. La Coupe d'Europe est une corvée, on ne va pas jouer pour se qualifier contre Brême". L'ancien entraîneur de Sochaux et de Marseille avait annoncé la couleur. L'Europe, fort peu pour lui et son équipe, qui avait pourtant trouvé toute la saison dans la C3 un peu de baume au coeur. Un discours réaliste et raisonnable qui n'a pas du tout plus aux supporters et également aux dirigeants, ces derniers ayant forcé le coach à corriger le tir par le biais d'un communiqué. D'autant que la fin du match aller laissait un espoir plus que légitime. Le retour, lui, a laissé un goût amer aux Verts car ils ont été loin d'être ridicules.

Chacun pourra alors se faire sa propre opinion sur le discours d'Alain Perrin mais une chose est certaine : les Verts ont été sortis honorablement de la Coupe de l'UEFA, à l'issue de leur match nul contre le Werder Brême (2-2). La tête haute car le Werder reste une grande équipe, pas aussi réputée que celle du Milan AC, équipe que l'ASSE espérait rencontrer à ce stade des huitièmes de finale. Une formation certes loin de sa forme étincelante des années Micoud puisqu'elle ne pointe qu'à la dixième place de son championnat mais qui reste sur une prestation de haut vol en Bundesliga face à Stuttgart (4-0).

A l'impact physique inhérent à l'effectif qu'il propose, le club septuple champion d'Allemagne a su, malheureusement pour les Verts, ajouter un très bon pressing. Claudio Pizarro, Markus Rosenberg et Diego sont allés harceler Yohan Hautcoeur et ses compères et ont coupé au mieux les transmissions vers l'avant. On a ainsi très peu vu Bafétimbi Gomis au cours de la première période alors que les erreurs, à l'arrière, du trio Yohan Benalouane-"Stathis" Tavlaridis-Moustapha Bayal ont été payées au prix fort. Avec deux buts de retard à la demi-heure de jeu, les Foréziens devaient marquer au moins quatre fois. Surpassés dans tous les compartiments du jeu, les Verts ont fait le dos rond et il a fallu attendre le second acte pour que Geoffroy-Guichard commence à vibrer.

Avec plus de combativité, la réduction du score de Benalouane en fut la preuve (1-2, 64e), plus de justesse dans le jeu et plus de percussion, les Stéphanois ont tenté de remuer le bloc équipe proposé à eux. Malheureusement, leurs efforts furent vains. D'autant plus que les très bonnes dernières minutes de Dimitri Payet, entré en jeu dans le dernier quart d'heure, ont laissé une légère pointe de regret. Celle de ne pas avoir suffisamment cru à la qualification. La faute à Alain Perrin ? Aux joueurs ? On ne le saura peut-être jamais. Car entre les frissons des joutes européennes et le combat pour assurer l'avenir dans l'élite, Saint-Etienne a clairement dévoilé son choix.