OM, la manière sans l'art

La sérénité affichée par les Marseillais cette semaine ne s'est pas toujours vue sur le terrain samedi soir, malgré la victoire dans cette Coupe de la Ligue contre Montpellier (1-0). Dans une finale fermée, hachée et truffée de déchets, les Olympiens ne sont pas parvenus à hisser leur niveau de jeu au Stade de France, ce niveau qui suscite le débat depuis plusieurs semaines autour des champions de France. Evidemment, ils n'ont pas été aidés par des Montpelliérains fidèles à leur jeu dur. Mais cela ne suffit pas complètement pour expliquer les nombreuses passes ratées et les approximations tactiques. Sur ce coup là, Didier Deschamps n'a d'ailleurs pas vraiment eu de chance en étant privé de Stéphane M'Bia sur blessure dès la 6e minute. Mais l'entraîneur de l'OM ne pourra pas non plus s'en servir comme excuse, Charles Kaboré s'étant montré tout à fait à la hauteur, et même parmi les meilleurs Marseillais. Analyse, ligne par ligne.

Didier Deschamps pourra en revanche maudire l'absence de Loïc Rémy, suspendu pour sa gifle dimanche dernier. André Pierre Gignac, replacé sur le côté gauche, n'a pesé que par éclairs et Andre Ayew s'est lui éteint au fil de la rencontre. Seul Mathieu Valbuena a fait preuve d'un engagement de tous les instants, peut-être boosté par un rôle d'avant-centre assez neuf. "Ce n'était pas une surprise, s'est défendu Deschamps sur OMTV. On en avait discuté depuis un petit moment. Je voulais créer des problèmes à Montpellier même si au début, ça bougeait trop. Je trouve qu'après c'était un très bon choix. Ça jouait de manière plus fluide". Valbuena, qui se disait "fatigué" en cette fin de saison, s'est contredit à Saint-Denis. Mais dans l'ensemble, les incessantes permutations du trident offensif n'ont pas déstabilisé plus que ça les Héraultais.

A leur décharge, on ne peut pas dire que les milieux marseillais leur ont offert de bons ballons. Plus occupés à batailler et à se sortir des griffes montpelliéraines que créer, Lucho Gonzalez s'est montré indigent avec à peine plus de 60% de passes réussies. L'Argentin n'a été que l'ombre de lui-même, dans la lignée de ses dernières performances. C'est moins le cas pour Benoit Cheyrou, lui aussi au combat de la récupération, et qui a déçu. Ses longs ballons en avant ont ressemblé à de l'impuissance face au rideau du MHSC.

C'est en partie grâce à son rayonnement que l'OM a remporté son quatrième titre depuis un an. Il le doit aussi à la baisse de régime des hommes de René Girard à l'heure de jeu, à Steve Mandanda, impeccable dans le peu de sollicitations qu'il a eues et à cette défense solide, même si Souleymane Diawara a alterné le chaud et le froid. Gabriel Heinze n'a jamais failli et est d'ailleurs venu apporter à plusieurs reprises son soutien offensif, comme Rod Fanni. Et que dire de Taye Taiwo, sur le départ, mais héros de tout un peuple en raison de sa frappe à ras de terre victorieuse à la 80e. Une fois de plus, c'est Marseille le solide qui s'est imposé. Sera-ce suffisant pour rester champion de France? C'est une autre question...