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Les Bleus de Didider Deschamps iront au Mondial 2014 avec l'Euro 2016 dans un coin de la tête

Laurent Vergne

Publié 21/11/2013 à 16:54 GMT+1

Si le Mondial brésilien constituera évidemment un rendez-vous majeur pour les Bleus de Deschamps, il s'inscrira, aussi, dans le cadre de l'échéance 2016.

2013 Barrages France Ukraine Varane

Crédit: Panoramic

D'un coup, d'un seul, l'équipe de France de Didier Deschamps s'est inventée un avenir mardi soir. Un double avenir, même. Elle s'est évidemment qualifiée pour la Coupe du monde 2014 mais, dès la fin de cette rencontre face à l'Ukraine, la sélection s'est déjà inscrite dans un projet plus global, sur près de trois ans, jusqu'à l'Euro 2016 en France. Ce n'est pas un hasard si Noël Le Graet, président de la FFF, a annoncé quelques minutes après la "libération", la prolongation du contrat de son sélectionneur jusqu'à l'été 2016. Une façon de signifier que, pour ce groupe, désormais, il s'agit de travailler sur la durée.
Qu'on ne s'y trompe pas. Il n'est bien entendu pas question de faire du Mondial 2014 un laboratoire, une sorte de grand n'importe quoi expérimental. Une Coupe du monde, c'est une Coupe du monde. Ça ne se galvaude pas. "On ne va pas à une Coupe du monde juste pour participer", a rappelé, comme une évidence, Didier Deschamps. "Dire qu'on va au Brésil pour préparer l'Euro 2016 n'a pas de sens", a lui aussi martelé le président Le Graet. Par définition, cette préparation débutera au lendemain du rendez-vous brésilien, avec les deux années de matches amicaux qui mèneront les Bleus à leur Euro à domicile. "Après le Brésil, on n'aura plus que des matches amicaux. C'est sympa mais ce n'est pas la même chose que la compétition", souligne le patron de la 3F.
A compétence égale, privilégier la jeunesse ?
Et c'est justement pour cette raison que le Mondial 2014 est primordial dans l'optique de l'Euro. Surtout pour les plus jeunes. Il marquera leur dernière expérience de la compétition officielle avant l'Euro. Si Deschamps ne bâtira pas son groupe de 23 pour le Brésil en fonction du prochain Championnat d'Europe, il l'aura dans un coin de la tête. Il l'a en tout cas clairement laissé entendre dès mardi soir. "Il y a des jeunes comme Varane ou Pogba, a-t-il argumenté, qui n'ont pas de vécu dans une grande compétition internationale. Il y en a plusieurs dans notre groupe et il y en aura peut-être d'autres d'ici le mois de juin. Cette Coupe du monde leur servira à ça. On devra prendre des jeunes pour penser à l'Euro 2016 et des joueurs plus expérimentés. Ce sera un équilibre." Ne pas brader 2014 tout en gardant 2016 à l'esprit. Subtil numéro de funambule…
Didier Deschamps ne construira pas son groupe de 23 pour le Brésil par rapport à l'Euro 2016. Il réunira le groupe le plus compétitif possible. En revanche, à la marge, pas sur des titulaires indiscutables, il pourrait sur un ou deux choix privilégier à compétence égale la jeunesse en tenant compte de l'échéance 2016. Un Florian Thauvin, un Antoine Griezmann ou un Lucas Digne, par exemple, pourrait s'inscrire dans cette logique, même s'il ne s'agit pour l'heure que de football fiction. Mais ces trois joueurs, comme d'autres, entrent clairement dans l'horizon 2016. DD pourrait être tenté de faire une petite place à ce type de profils.
Le rapprochement 1982-2014
Il n'est pas rare d'utiliser une grande compétition pour s'aguerrir dans l'optique de la suivante. En général, c'est évidemment l'Euro qui sert à préparer le terrain pour un Mondial. Comme l'Italie en 1988 par exemple. Le sélectionneur Azeglio Vicini avait considérablement rajeuni son groupe pour l'Euro allemand après l'échec de la vieillissante Squadra Azzurra de 1986. Les Italiens avaient atteint les demi-finales et ils avaient utilisé ce Championnat d'Europe comme un tremplin pour leur "Mondiale" 1990 à la maison. Aimé Jacquet suivra un peu la même stratégie lors de l'Euro 1996, deux ans avant ce que vous savez. Toutefois, le cas de l'équipe de Didier Deschamps n'est pas unique, y compris dans l'histoire du football français. On peut le rapprocher du début des années 80. Les Bleus avaient abordé la Coupe du monde 1982 avec la volonté d'obtenir le meilleur résultat possible mais aussi, et même surtout, avec le désir de s'aguerrir pour de bon avant l'Euro 1984, si important, à domicile.
On peut penser que ce sera à nouveau l'état d'esprit tricolore dans les 30 prochains mois. Car s'il n'y a pas photo en termes d'importance entre un Mondial et un Euro, entre un Mondial et un Euro à domicile, la différence est déjà plus ténue. La pression est même incontestablement plus forte à partir du moment où on évolue à domicile, indépendamment de la nature de l'évènement. Au Brésil, les Bleus ne seront pas (trop) attendus. La manière comptera presque autant que le résultat. Franchir le premier tour sera un objectif minimal mais, au-delà, tout sera du bonus pour un groupe revenu de si loin. D'Amérique du Sud, Deschamps tentera de revenir avec un projet de jeu significatif, une ossature aguerrie et si possible quelques points d'ancrages, susceptibles de préparer au mieux 2016. Car si le prochain Mondial est un rendez-vous majeur, l'Euro 2016 sera l'objectif essentiel pour le football français.
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