Après France-Islande - Bleus - Giroud, l'ancien recours devenu incontournable machine à marquer

En 2014, face aux Allemands, il n'avait pas vraiment eu sa chance. Entré à cinq minutes de la fin en quart de finale de la Coupe du monde, il avait achevé son aventure brésilienne sur une apparition que tout le monde a oubliée. Son Mondial s'est fini en eau de boudin malgré des promesses immenses semées lors de la préparation ou face à la Suisse en poule. Karim Benzema voulait jouer dans l'axe, il a fini par condamner Giroud au banc de touche. Deux ans plus tard, le Gunner goûte sa revanche. Il ne le dira évidemment pas avec ces mots. "Je n’en fais pas un cas personnel, Karim est un joueur de l’équipe, il sera amené à revenir", a-t-il évacué ce lundi à Clairefontaine.

Avant la mise à l'écart du Madrilène, Giroud n'avait jamais été un incontournable du onze de départ. Il était l'éternelle doublure. Celle qui ne cachait pas son envie de bousculer la hiérarchie mais qui restait dans l'ombre. Pourtant, Giroud n'a jamais exposé son mal-être et il a toujours fait le job en Bleu. Cet Euro est la première compétition internationale qu'il débute dans la peau d'un titulaire après 32 minutes jouées à l'Euro 2012 et un Mondial brésilien frustrant. Malgré les sifflets, les doutes émis à son sujet lors de la préparation, il démontre qu'il a les épaules pour épouser à merveille les coutures d'un costume qu'il convoitait depuis quelques années déjà.

Giroud signe un Euro, jusqu'ici, absolument parfait. Deux passes décisives, trois buts et tellement plus. En 8e de finale puis en quart, il fut absolument essentiel dans le succès des Bleus. Son profil colle à merveille à ce onze. Il est parfait pour capter les centres gavés au caviar de Payet et dans les remises pour la technique en mouvement d'Antoine Griezmann : "Je suis épanoui dans cette équipe de France", a-t-il modestement noté ce lundi.

Son état de grâce réhabilite un profil d'attaquant suranné. Celui des avant-centres de surface. Ce sont ces caractéristiques qui l'ont longtemps desservi. Face à un Karim Benzema beaucoup plus élégant et à l'aise balle au pied, il a souffert d'une certaine forme de caricature. Longtemps, il fut réduit à un point de fixation pas maladroit dans les airs. Sa prestation face à l'Islande a démontré tout le contraire. Il a inscrit un but après avoir été lancé dans le dos de la défense et offert une passe décisive à Griezmann sur une talonnade pleine d'inspiration. Bien sûr, c'est avant tout son efficacité (10 buts lors de ses 9 dernières titularisations) qui l'a aidé à éteindre les sifflets. "Les statistiques parlent d’elles-mêmes", a répété Giroud à Clairefontaine. Mais elles ne disent pas tout.

Giroud n'a pas encore définitivement enterré sa caricature. Lui, comme toute l'équipe de France, sera attendu face à l'Allemagne. En cas de prestation ratée, il sait que son Euro ne laissera pas la même trace dans les esprits. Cette fois-ci, a priori, il aura un peu plus de cinq minutes pour briller.