Bleus - Griezmann : "Le plus dur, c’était le samedi soir en rentrant à la maison…"

Coïncidence ? A peine Antoine Griezmann a-t-il posé le pied à Neustift im Stubaital, lieu de stage des Bleus en Autriche que la pluie, incessante jusque-là, s’est arrêtée. Au milieu du brouillard qui entoure son avenir, l’équipe de France a retrouvé celui qui détient une partie de la solution entre ses pieds. Griezmann n’était pas attendu comme le sauveur mais son arrivée dans le groupe a un peu détendu un climat franchement pesant. Et c’est d’ailleurs le nouvel arrivant qui s’est présenté devant la presse ce mercredi.

Le joueur de l’Atlético a joué une finale de Ligue des champions samedi dernier. Alors la cascade de forfaits, la polémique Benzema et tout ce qui enquiquine les Bleus depuis mi-mai ne polluent pas son esprit. Lui a un autre souci. C’est cette fichue finale perdue face à l’ennemi madrilène. La pilule est d’autant plus difficile à avaler que "Grizou", comme le surnomme Patrice Evra, a raté un penalty.

Fatalement, les premières heures ont été compliquées à gérer : "Le plus dur, c’était le soir même en rentrant à la maison et le jour d’après", a-t-il confié ce mercredi. "Mais il y avait du monde à la maison."

Heureusement, la nouvelle coqueluche de l’équipe de France n’a pas le temps de cogiter. Il a rapidement basculé vers une autre compétition. "Maintenant, je suis concentré sur l’objectif Euro", promet-il. Didier Deschamps a connu la même mésaventure en 1998. Après avoir perdu la finale de C1 avec la Juve face… au Real (0-1), l’ancien capitaine des Bleus a enchaîné avec une Coupe du monde plutôt bien négociée.

Un exemple qui résonne aux oreilles de Griezmann : "Il m’en a parlé", témoigne-t-il. "Jouer pour son pays, ça fait oublier beaucoup de choses. Je suis prêt à tout donner à nouveau. Et avec l’ambiance qu’il y a dans le vestiaire, je suis bien, à 100%." Les Bleus comptaient déjà énormément sur lui. Mais avec les forfaits combinés de Sakho, Varane, deux vice-capitaines, et Diarra, ils cherchent de nouveaux leaders. L’avant-centre des Colchoneros a pris une nouvelle dimension ces derniers mois en sélection mais surtout en club (32 buts en 54 matches cette saison).

"Je suis agréablement surpris de le voir à un tel niveau", a confié Blaise Matuidi ce mercredi. Diego Simeone en fait même aujourd’hui l’un des trois meilleurs joueurs du monde. Les attentes sont énormes autour des frêles épaules d’un jeune garçon qui semble un peu dépassé par ce qu’il suscite. D’autant qu’il est un homme de peu de mots. Ne comptez pas sur lui pour s’épancher et rentrer dans les détails. Il préfère se réfugier derrière des lieux communs plutôt que d’assumer son nouveau statut : "La star, c’est l’équipe, le collectif", a-t-il répété de sa petite voix avec son regard fuyant. "On a un bon groupe, les joueurs et les qualités pour gagner l’Euro. Ce n’est pas un joueur qui le fera gagner seul." Certes. Mais ce qui est désormais certain, c’est que sans un grand Griezmann, la France aura bien du mal à aller au bout.