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Euro 2016 : Avec l'Irlande, rien n'est jamais simple, rien n'est jamais donné

Maxime Dupuis

Mis à jour 24/06/2016 à 13:53 GMT+2

L’Irlande n’est pas une grande nation du football. Mais les Verts ont une tradition de don de soi assez unique. Les Français, qui les défient dimanche à Lyon en huitièmes de finale du Championnat d’Europe (15 heures), peuvent s’attendre à un combat. Un vrai.

Robbie Brady fêté par ses partenaires

Crédit: Panoramic

Comme le "French Flair" pour le XV de France, le "Fighting Spirit" est le poncif qui colle le mieux à l'Irlande. Sauf que, dans le cas des Verts, il est tout sauf éculé. Parce que l'Irlande, c'est un peu plus que du football. Le jeu est un combat livré dans la générosité et la douleur. Pour l'Eire, rien n'est jamais simple. Rien ne se fait avec le sourire. En mai 1940, Winston Churchill n'avait rien d'autre à offrir à l'Angleterre que "du sang, du labeur, des larmes et de la sueur". Sur le terrain, l'Irlande n'a pas souvent beaucoup plus à promettre. Mercredi, c'est au courage et à bout de forces que les joueurs de Martin O'Neill sont allés décrocher leur qualification pour leur premier huitième de finale à l'Euro.
Le succès décroché face à l’Italie (1-0) grâce à Robbie Brady et son coup de tête victorieux est le premier de l'Irlande à l'Euro depuis… 28 ans ! Avant le succès de Lille, la dernière fois que les Irlandais avaient gagné un match de Championnat d'Europe, c'était face aux Anglais (1-0) et les hommes de Jacky Charlton, sélectionneur d'alors, disputaient tout simplement leur premier match en compétition internationale après une attente interminable. Et pour cause, à cette date, tous ses voisins britanniques avaient déjà traîné leurs guêtres en Coupe du monde ou en Championnat d'Europe.

1990, le sommet irlandais

Cette période a été la meilleure du football irlandais avec, en point d'orgue, une formidable Coupe du monde 1990 conclue en quart de finale face au pays hôte, l'Italie. Pat Bonner et ses partenaires avaient apporté de la fraicheur à un tournoi qui en manquait sérieusement. A Rome, les Verts, qui jouaient en blanc ce jour-là, avaient cédé sur un but de l'étoile filante Toto Schillaci. Quatre ans plus tard, c'est en 8es de finale que les Irlandais avaient chuté, battus par les Pays-Bas (2-0).
Depuis cette date, l'histoire s'est écrite en pointillés pour l'Eire qui n'a croisé le fer avec la crème de la crème qu'en 2002, 2012 et 2016. Sur ces trois tournois, seul l'Euro 2012 s'est terminé au premier tour. Mais la poule dans laquelle étaient tombés les Irlandais ne présageait rien de bon : Espagne, Irlande, Croatie…
L'Espagne avait moins rigolé à Suwon, dix ans plus tôt. Les Ibères, qui étaient à l'époque champions de pas grand-chose, étaient passés à deux doigts de la correctionnelle. Menée depuis la 8e minute, l'Irlande avait égalisé en toute fin de match par Robbie Keane, déjà lui, et fait passer quelques frissons dans les dos espagnols avant de céder aux tirs au but (1-1, 3 tab à 2). "On ne méritait pas de perdre comme ça", avait lancé Mick McCarthy après la rencontre. Avec l'Irlande, c'est souvent le cas.
Quand ils sont se retrouvent dans la peau d’un outsider, ils se libèrent
"L'Irlande a toujours été travailleuse et bien organisée défensivement. Cette équipe n'est pas différente de ses devancières, nous a confié Frank McNally, journaliste au Irish Times, grand quotidien irlandais. Historiquement, il est vrai que l’Irlande est difficile à jouer même si la défaite de samedi dernier face à la Belgique (3-0) a plutôt ressemblé à ce qu'il lui était arrivée en 2012", tempère-t-il. Avant de reprendre : "En qualifications, cette équipe est allée chercher un point en Allemagne et l'a battue (1-1, 1-0). Dimanche, je suis certain que l’Irlande va défendre bas et tenter de rester dans le match le plus longtemps possible afin de frustrer les Bleus."
"L’Irlande possède une cohésion et un esprit d’équipe qui ressemble plus à celui que vous retrouvez dans les clubs habituellement, nous explique Miguel Delaney, journaliste collaborant au Sunday Independent et ESPN. Quand ils sont se retrouvent dans la peau d’un outsider, ils se libèrent. Le match face aux Bleus en 2009 est peut-être le parfait exemple de cet état de fait. Leur réponse, après la défaite de l’aller, avait été sensationnelle. Ils n’avaient rien à perdre et sont passés si près de la victoire…" Aux premières loges, les Bleus pourraient confirmer. Avec les Boys in Green, rien n’est jamais simple.
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Ireland's midfielder Robert Brady greets his partner Kerrie Harris after the Euro 2016 group E football match between Italy and Ireland

Crédit: AFP

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