Keane, Lloris, pression : Que reste-t-il des barrages de 2009 ?

Le souvenir n'est plus très frais mais la blessure sans doute encore vivace. Le 18 novembre 2009, les Bleus se qualifiaient pour la Coupe du monde sud-africaine après un nul décroché au Stade de France face à l'Eire (1-1). La victoire de l'aller (0-1) permet à la bande à Raymond Domenech de s'en sortir in extremis. Mais on ne retiendra que la main de Thierry Henry ce soir-là. Sept ans après, les retrouvailles seront forcément partielles. L’avant-centre des Bleus n'est plus là, William Gallas, le buteur, non plus.

Ils seront tout de même dix à avoir "survécu" aux sept années qui séparent les deux rencontres. Sur ce terrain, c'est l'égalité parfaite. Cinq Français (Lloris, Sagna, Evra, Sissoko, Gignac) et cinq Irlandais (Given, O'Shea, Keane, McGeady, Whelan) seront susceptibles de jouer le 8e de finale de l'Euro après avoir disputé le barrage pour le Mondial sud-africain. Tous n'ont pas laissé la même trace en 2009 et n'auront pas le même rôle dimanche.

Celui d'Hugo Lloris fut central lors des barrages. Excellent à l'aller, décisif au retour sur un duel face à Robbie Keane, il fut le meilleur Bleu de cette double confrontation. Dimanche, il battra le record du nombre de capitanats en équipe de France et son début d'Euro, notamment sa parade face au Roumain Stancu, rappelle à quel point il reste fondamental pour l'équipe de France. Bacary Sagna et Patrice Evra, bien qu'en difficulté lors de la phase de poules, seront, eux-aussi, fidèles au poste. Alors qu'André-Pierre Gignac et Moussa Sissoko débuteront la rencontre sur le banc.

Incontournables leaders de l'Eire en 2009, les légendaires Shay Given et Robbie Keane sont peu à peu sortis du onze de départ. Malgré ses 67 buts en 145 sélections, Keane débutera ce 8e de finale sur le banc et cet Euro ressemble à un tour d'honneur à l'image du Mondial 2010 pour Thierry Henry. Shay Given (40 ans, 133 sélections) ressent lui aussi le poids des ans et c'est Darren Randolph, le portier remplaçant de de West Ham, qu'il l'a suppléé dans le but irlandais.

John O'Shea, le dernier membre de la sainte Trinité irlandaise, reste, à 35 ans, un titulaire, certes de plus en plus discutable, de la défense verte. Titulaire lors des deux premiers matches, l'ancien Mancunien est resté sur le banc face à l'Italie. L'Irlande a bien changé. Ses légendes ont pris de l'âge mais l'équation restera la même qu'en 2009 : résister à l'ogre français et le faire gamberger.

Le contexte n'a pas tellement varié. La pression de la qualification reposera sur les épaules des Bleus et les Irlandais n'ont pas grand-chose à perdre à Lyon. Lors du barrage retour en 2009, les jambes tricolores avaient tremblé. C'est encore cette pression du match couperet à domicile et l’étiquette de grand favori qui font peser le plus gros danger sur le groupe de Didier Deschamps. Saura-t-il cette fois s'en défaire ?