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Bleus : instants fragiles

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ParEurosport

Mis à jour 08/09/2010 à 18:50 GMT+2

Laurent Blanc reste prudent après a défaite contre la Biélorussie (0-1) et la victoire en Bosnie (2-0), même s’il retient beaucoup de choses positives, comme le 4-3-3 ou la défense centrale. Le sélectionneur a insisté, mercredi, sur le fait que le manque d’expérience restait d'actualité.

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Crédit: Eurosport

"PAS DE QUOI SAUTER AU PLAFOND"
Avec une défaite et une victoire, le bilan comptable des débuts officiels de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France est forcement mitigé. "Ce qui ne m'a pas déplu, c'est la défaite contre la Biélorussie. Surtout le manque de points contre un adversaire à notre portée. On ne méritait pas de gagner ce match mais on ne méritait pas non plus de perdre", regrette le sélectionneur. Mais il fait une nette distinction entre le résultat et le contenu de ces deux premières rencontres. Sur le second point, il retient des choses positives, notamment en Bosnie (2-0). "Outre la victoire chez un adversaire coriace, la manière m'a plu. On a été dominateur dans tous les secteurs, souligne Blanc. Le comportement individuel des joueurs m'a vraiment rassuré, cela a confirmé le potentiel de ce groupe". Mais il ne faut pas compter sur lui pour tomber dans l'euphorie. "Il n'y a pas à sauter au plafond comme il n'y avait pas à descendre aux enfers vendredi", a-t-il rappelé. Même s'il avoue que ce succès est "peut-être le début de quelque chose", il n'ose pas parler de match fondateur. "On le saura par la suite", dit prudemment l'ancien entraîneur des Girondins.
LA VICTOIRE DU 4-3-3 ?
En deux matches, Laurent Blanc a essayé deux systèmes différents. Un 4-4-2 face à la Biélorussie et un 4-3-3 en Bosnie-Herzégovine. Avec les résultats que l'on sait. Le schéma avec trois milieux défensifs (Diarra, Diaby, Mvila) et un seul attaquant de pointe (Benzema) est-il amené à être reconduit ? C'est fort possible à entendre le patron des Bleus. "Si tu perds la bataille du milieu, tu perds le match. Un système à deux pointes est intéressant, mais présente une fragilité défensive avec une seule sentinelle. Ca peut passer contre une équipe moyenne Mais, contre des équipes solides, il faudra muscler le milieu. C'est une évidence", a-t-il expliqué. Les adversaires conditionneront donc le système utilisé. Les joueurs sélectionnés également. "Les joueurs à disposition, les joueurs performants avec leurs clubs feront en sorte de dessiner le système", a rappelé Blanc. Mais, dans son analyse, il nuance l’importance du système : "Le plus important, c'est l'animation. Hier, on a joué avec un seul attaquant et on s'est procuré une multitude d'occasions. Ce n'est pas parce qu'on joue avec beaucoup d'attaquants qu'on va se créer plus d'occasions".
LES ABSENTS ONT TOUJOURS TORT
Outre le système, Laurent Blanc va devoir trancher sur le choix des joueurs. En octobre, face à la Roumanie et au Luxembourg, plusieurs seront susceptibles d'effectuer leur retour. Parce qu'ils étaient sanctionnés (Ribéry, Toulalan), suspendus (Gourcuff), blessés (Nasri, L. Diarra) ou écartés (Gallas, Squillaci, Abidal), ils seront nombreux à postuler. Mais comment leur faire une place ? "C'est très français: on parle plus des absents que des présents, c'est fou !, a réagi mercredi le technicien. Les présents hier ont fait un grand match, ils ont marqué des points dans l'esprit de tout le monde". Le message est clair, ils devront regagner leur place. "Les performances en club sont importantes, mais les performances en sélection sont très importantes, a expliqué Blanc. Certains, pour certaines raisons, n'étaient pas disponibles. Le groupe m'a donné satisfaction, il mérite d'être revu. D'ici octobre, il va se passer certainement des choses, on n'est jamais à l'abri de blessures et de méformes, il y a des joueurs qui vont devenir resélectionnables... Peut-être que les choix s'imposeront à moi, on en parlera en octobre".
UN GROUPE QUI GRANDIT
Laurent Blanc avait déjà pointait le problème du doigt après la défaite face à la Biélorussie : en pleine reconstruction, qu'elle soit volontaire ou subie, cette équipe manque cruellement d'expérience à ce niveau. La victoire à Sarajevo n'a pas changé grand chose. "Entre la défaite de vendredi et la victoire d'hier, trois jours se sont écoulés, mais on n'a pas trouvé d'expérience internationale (durant ce laps de temps)", rappelle le sélectionneur. Tout juste concède-t-il qu'un succès va permettre à son groupe d'apprendre plus vite. "On n'a pas pour autant plus de certitudes, les joueurs sont âgés de trois jours de plus seulement. Mais c'est ce genre de matches à l'extérieur qui va nous permettre d'acquérir de l'expérience", se réjouit-il. Le rôle de Blanc, c'est de faire en sorte que ses joueurs prennent confiance en leur potentiel. C'est ce qu'il a expliqué en s'appuyant sur les cas de Diaby, brillant en Bosnie mais seulement 10 sélections au compteur : "Beaucoup de joueurs avaient peu de sélections. Ils avaient peu d'expérience internationale. Mais, hier, j'ai vu une équipe conquérante. Notre boulot, c'est de donner de la confiance à ses joueurs. Ils ont du potentiel."
BENZEMA, L'ATTAQUANT N°1
Dans un secteur en chantier, Karim Benzema s'est sans doute imposé comme l'attaquant numéro un des Bleus. Sur le banc au Stade de France, il aura fallu un seul match pour prendre une longueur d'avance sur la concurrence. Blanc ne s'en cache pas : "Oui, parce qu'il a une plus grande expérience. Il a 29 sélections et 9 buts. Il a une qualité de se procurer des occasions que peu de joueurs ont, à lui et à nous d'en profiter". Buteur, Benzema profite du changement de système et de ses performances.  "Sur son match hier, il s'est créé beaucoup d'occasions, le gardien a joué son rôle, et il a ouvert la marque sur une action individuelle, très belle", retient Blanc qui se montre un peu gourmand : "J'aurais bien aimé qu'il fasse un doublé, parce qu'il a une occasion en fin de match beaucoup plus facile. Il faut qu'il soit un buteur". Reste à régler sa situation au Real Madrid.
RAMI – MEXES, ON CONTINUE…
L'autre grand chantier des Bleus avant le début de la campagne de qualification concernait la défense, et plus particulièrement la charnière centrale. Et là aussi, Blanc peut être rassuré. Son choix d'aligner un Adil Rami et Philippe Mexès s'est finalement avéré payant. Le Lillois et le Romain devraient donc encore être associés à l'avenir. "Je n'ai pas de raison de ne pas vouloir revoir cette défense centrale. C'est moi qui l'ai choisie", annonce Blanc. Avant la Bosnie, il fallait remonter à octobre 2009 et un match gagné à domicile contre les Iles Féroé (5-0), pour trouver la trace d'un succès des Bleus sans encaisser de but. En connaisseur, Blanc se félicite de la bonne progression de son duo : "Quand une équipe prene des buts, vous êtes là pour appuyer sur les points sensibles, à savoir la défense. C'est une charnière nouvelle. Elle a été critiquée. Depuis hier, ça va mieux. Il va falloir qu'ils renouvellent ce genre de match". Là aussi, la route est encore longue.
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