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L'Allemagne a le choix

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ParEurosport

Mis à jour 05/09/2011 à 15:46 GMT+2

Première équipe qualifiée, mis à part les deux pays organisateurs à savoir l'Ukraine et la Pologne, l'Allemagne se présente comme une des prétendantes pour l'Euro 2012. Une évidence si l'on s'arrête sur sa dernière prestation. Encore que…

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Crédit: Eurosport

6-2 ! A l'image de cette dernière fois où l'Autriche est venue poser ses crampons en terre germanique, en 2002 à Leverkusen. Klose, seul rescapé de l'opposition de l'époque, y réalise alors un triplé. Trop de respect, trop d'émotions côté autrichien avant de rentrer sur le terrain, la rencontre était pliée bien avant le coup de sifflet initial de l'arbitre entre la Nationalmannschaft et la ÖFB-Fremdenlegion (la légion étrangère autrichienne) un peu comme si les salariés de la Bundesliga (sept titulaires autrichiens évoluent en Buli au début de la rencontre) ne voulaient pas offusquer leurs patrons.
Royer : "nous voulons répéter Cordoba !"
Les relations entre l'Allemagne et l'Autriche ont toujours été compliquées bien loin de l'image d'Epinal entretenue abusivement. En France par exemple, longtemps pays où "l'ugly Germany" a prédominé (il persiste je vous rassure !), on se plait à remémorer (commémorer est peut-être le terme le plus exact) la parodie de football entre les deux nations lors de la coupe du Monde 1982, en évoquant cet arrangement qui élimina l'Algérie, sans mentionner, bien évidemment, que dans ce cas de figure, toute nation réaliste (n'employons pas le mot censée ici) aurait fait exactement la même chose.
Sans remonter aux années 30 et l'opposition du fabuleux "Mozart du ballon rond" Matthias Sindelar à l'Anschluss et au régime nazi, force est de constater que les rencontres de football entre les deux nations sont souvent connotées. Au moins sont-elles toujours présentes dans les esprits : au mois de juin, l'hymne allemand fut sifflé à l'Ernst Happel Stadion et lors de la rencontre de vendredi, l'Autrichien Royer déclame : "nous voulons répéter Cordoba !" écho à la déclaration de l'ancien Chancelier fédéral, Gusenbauer, datant du tirage au sort de l'Euro 2008 : "ce n'est peut-être pas ce que nous aurions souhaité, mais le match contre l'Allemagne aura lieu exactement le jour du 30e anniversaire du miracle de Cordoba. J'espère que la passion et que ce souvenir nous aideront. L'espoir fait vivre".
La ville de Cordoba donc ! Une honte, une infamie pour les uns et un miracle pour les autres au point de pénétrer dans le langage courant, c'est-à-dire le lexique populaire de ces deux pays. Souvenez-vous ! 1978, deuxième tour de la phase de groupe de la coupe du Monde, la RFA doit absolument vaincre et on prédit un "Kantersieg", une raclée ! D'autant plus que les Autrichiens sont déjà éliminés et n'ont qu'une envie, rentrer au pays et fuir l'Argentine de la junte militaire. Mais Krankl, en partance pour le FC Barcelone et futur Pichichi, passe par là…David terrasse Goliath et le peuple autrichien trouve dans cette victoire un moyen de s'émanciper du géant allemand tout en se reconstruisant un mythe pour la mémoire collective.
Özil, Podolski, Klose, Müller, …et compagnie
Emmené par un Özil des grands jours, la puissance offensive allemande fait parler la poudre ! Mais qui peut aujourd'hui affirmer que les titulaires de vendredi seront ceux de demain ? Si Löw fait toujours confiance au trio d'attaquants Podolski-Klose-Müller, le premier nommé est sous la menace du remplaçant de luxe Schürrle, lequel vient de marquer lors de ses trois dernières entrées en jeu. Le sélectionneur a prévenu le joueur de Cologne et souhaite que le "Prinz Poldi" soit plus constant. Lui qui n'avait plus marqué depuis près d'un an s'est acheté du temps. Quant à Klose, il n'est donc plus qu'à six buts du record absolu de Gerd Müller et l'on voit mal le Bundestrainer lui préférer à court terme Gomez. A moins d'associer les deux, une hypothèse que Löw n'a jamais écartée. Enfin l'Allemagne en raffole et tout le monde désire voir l'association Özil-Götze. "C'est envisageable dans un avenir proche" répond sur le ton de l'humour le Bundestrainer qui rappelle aussi que Götze est encore dans une phase d'apprentissage…lorsque l'on voit le but du nouveau "Super Mario" contre l'Autriche, on peut pourtant estimer qu'il a déjà sauté quelques classes…
Une défense toujours en chantier
Les Autrichiens ne peuvent pas défendre et les Allemands ne veulent pas défendre ! C'est un peu ce qu'il faut retenir de cette rencontre. Il est cependant bien difficile de dire si les deux buts encaissés sont anecdotiques ou non puisque l'Allemagne mène déjà 3-0 à la demi-heure de jeu. Le relâchement du marquage de Lahm sur Klein et la passivité de Badstuber, lequel se fait griller la politesse par Arnautovic, sur la réduction du score, montrent cependant qu'il reste encore des progrès à faire. En tout cas la prise de pouvoir d'Hummels en charnière centrale au détriment du nouveau joueur d'Arsenal, Mertesacker, est actée. A droite, Löw fait plaisir au public de Gelsenkirchen en titularisant Höwedes, le capitaine de Schalke 04. Il le remplace à la mi-temps par Boateng, deux défenseurs centraux de formation au poste d'arrière latéral, et Träsch dans les tribunes…Quant à la possibilité de refaire basculer le capitaine Lahm à droite et de titulariser Schmelzer à gauche, elle est restée lettre morte. On n'a pas avancé depuis la dernière coupe du Monde et comprendre Löw est parfois au dessus de mes forces. A moins que le Bundestrainer nous envoie un message subliminal : "il reste des places à prendre"…ce qui expliquerait les appels du pied médiatiques d'un Gonzalo Castro par exemple, soucieux de retrouver le Nationalelf et qui s'est fixé cette saison au Bayer Leverkusen au poste d'arrière droit.
Lorsque l'on interroge Thomas Müller sur les objectifs de la sélection, ce qui impressionne le plus, c'est la décontraction affichée dans sa réponse : "sans se prendre la tête, on veut écrire une page de l'histoire du football allemand, gagner les deux derniers matchs de qualification, ce qui n'a encore jamais été réalisé et gagner l'Euro". Mardi, la Nationalmannschaft rencontre la Pologne non sans avoir renvoyé à la maison Neuer son gardien n°1, Özil son stratège et Schweinsteiger son capitaine en second, histoire de faire tourner l'effectif et d'exacerber la concurrence : Mertesacker, Wiese et Götze devraient être alignés d'entrée. Finalement, l'Allemagne, c'est la force tranquille à moins d'un an de l'élection européenne.
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