Le Portugal facile

Posté devant la petite porte de l'Euro, celle des barrages, le Portugal est entré dans le rang des qualifiés en mettant un grand coup de pied. Au passage, il s'est essuyé les pieds sur la Bosnie, ou en tout cas une pâle copie (6-2). Solide à l'aller à Zenica (0-0), les hommes de Paulo Bento ont pris les choses en mains dans ce match retour notamment Cristiano Ronaldo à qui l'on a souvent reproché de ne pas évoluer en sélection au même niveau qu'au Real Madrid. Le capitaine de la Selecçao a montré la voie d'un superbe coup franc de 35 mètres (8e) avant que Nani ne lui conteste la palme du plus beau but de la soirée d'une superbe frappe en dehors de la surface (24e). A cet instant, les Lusitaniens dominent outrageusement mais un but sur penalty de Misimovic (41e) refroidit les ardeurs de la Luz à la pause (2-1).

Au retour des vestiaires, les Portugais ne relâchent pas la pression et squattent le camp bosnien. Cristiano Ronaldo trouve une nouvelle fois la faille après un service à la limite du hors-jeu et un dribble sur le gardien (3-1, 53e). Dans la foulée, Lulic prend un carton rouge et laisse ses partenaires à dix. Ca n'empêche pas Spahic, sur une erreur de marquage, de laisser planer le doute en marquant à nouveau (65e, 3-2). Le Portugal, qui est encore qualifié à ce moment, ne blinde pas et continue d'attaquer. Helder Postiga profite d'un contre pour redonner de l'avance aux Lusitaniens (72e). Veloso sur coup franc (79e) et encore Postiga, de la tête (82e), donnent au tableau d'affichage une ampleur étonnante et surtout un billet pour la Pologne et l'Ukraine.

Le match retour présentait peu de suspense après la démonstration de l'équipe à damier à Istanbul à l'aller et n'a pas été trépidant, à de rares séquences près. Les Croates ont paru un peu empruntés en première période. Etait-ce la peur de mal faire en dépit du large avantage acquis à l'aller à Istanbul? Il a fallu attendre la 36e minute pour voir Mario Mandzukic, bien servi par Ivica Olic, manquer une belle occasion pour la Croatie. L'attaquant de Wolfsburg s'est montré trop gourmand sur cette action, alors que Luka Modric était sans doute mieux placé que lui pour tenter d'ouvrir le score.

La seconde période fut un peu plus vivante. Darijo Srna a vu un coup franc intéressant finir tristement, sans être exploité à sa juste valeur par ses attaquants (54). Ivan Rakitic fut lui tout près de marquer (78). En vain, mais cela ne va pas gâcher la fête de la Croatie qui prend une belle revanche sur une Turquie qui les avaient éliminés en quarts de finale de l'Euro 2008. Sur les bancs des sélectionneurs, les situations sont évidemment diamétralement opposées. Slaven Bilic, le Croate, est bien sûr aux anges et prend une revanche personnelle sur les médias de son pays. De l'autre côté, la claque est cinglante pour le Néerlandais Guus Hiddink, déjà "lynché" dans la presse turque. Son temps est compté à son poste.

Vainqueurs 2 à 0 à l'aller, les partenaires de Petr Cech valident ainsi leur ticket pour leur cinquième Euro d'affilée. Ils ont su résister à l'ambiance bouillante du stade de Podgorica, rempli de plus de 12.000 supporters espérant assister à la première qualification de leur pays à une compétition internationale, depuis l'indépendance en 2006. Les Monténégrins entamaient d'ailleurs le match avec beaucoup d'enthousiasme et se montraient entreprenants mais maladroits. Ils ne concrétisaient pas en première période leur nette domination, avec 64% de possession de balle.

Il aura fallu attendre la 40e minute pour voir un tir réellement inquiéter Cech: Damjanovic dans la surface de réparation décochait un puissant tir du gauche qui passait à côté du poteau. En seconde période les Monténégrins se ruaient de plus belle vers le but tchèque, Dzudovic puis Vucinic échouant de peu après un corner à la 55e minute. Vucinic à la 70e voyait d'abord son tir repoussé par Cech puis sa reprise passait à côté. Les Tchèques saisissaient à la 81e minute leur unique occasion du match sur un contre conclu par Jiracek qui crucifiait les rêves d'Euro des Monténégrins.

Comme la Croatie et la République tchèque, l'Irlande avait fait le plus gros du travail à l'aller en Estonie (0-4). Les Verts ont confirmé à Dublin malgré un match nul (1-1) concédé après un but de Vassiljev (57e) alors que Ward avait ouvert le score (31e). Robbie Keane et les siens, écartés du Mondial 2010 par la France, verront donc l'Ukraine et la Pologne cet été. Les Irlandais n'ont plus participé à un grand tournoi depuis 2002 et le Mondial au Japon et en Corée du Sud.