Y a comme un Eire de 2009

L'Eire s'est offert une belle polémique. Cette fois-ci, elle ne figure plus dans le box de la victime mais dans celui de l'accusé. Deux ans après la main de Thierry Henry qui les avait sortis de la course au Mondial, les Irlandais ont goûté leur revanche avec un succès à peine moins litigieux face à l'Arménie (2-1) qui leur offre une place de barragiste pour l'Euro 2012. En cause, le tournant du match. 26e minute de jeu à Croke Park, les deux formations sont dos-à-dos (0-0) alors qu'un succès permettrait aux visiteurs de décrocher la précieuse place de barragiste au détriment de leurs hôtes.

L'attaquant irlandais Simon Cox contrôle le ballon du bras. Son tir est stoppé par la poitrine de Roman Berezowski, le portier arménien, sorti hors de sa surface. Eduardo Gonzalez n'hésite pas : carton rouge. L'arbitre espagnol sanctionne la main imaginaire et oublie celle de Cox. A 10, la tâche fut trop lourde à supporter et l'Arménie s'est inclinée sur deux grossières erreurs. Après la rencontre, Cox a démenti dans un grand éclat de rire qui supposait le contraire, qu'il n'avait pas contrôlé le ballon de la main. "Le ballon est venu par dessus mon épaule, j'ai essayé de le contrôler. En revanche, je ne pense pas que le gardien ait touché le ballon de la main", a poursuivi Cox qui ne peut dire autre chose tant les images sont sans équivoque. Et parce qu'il n'est pas à une provocation près : "J'aurais préféré que cela arrive en barrages."

Si remonté en 2009 après la main d'Henry, l'Eire, hormis Cox, fait profil bas deux ans plus tard. "Leur gardien de but est sorti de sa surface lorsqu'il a touché le ballon ce qui explique pourquoi il a été expulsé", se contente d'analyser le si sulfureux Giovanni Trapattoni, comme une parade à la polémique. Le sélectionneur de l'Eire ne crie plus au scandale. En novembre 2009, la pilule avait eu bien du mal à passer : "Vous avez vu le match et tous les gens qui l’ont vu savent très bien ce qu’il s’est passé.Ce n’est pas facile d’accepter cela." C'est visiblement beaucoup plus simple d'être de l'autre côté de la barrière.