Nasri: "Pas le gratin"

Souvenez-vous. Déjà en 2008, lors de l'Euro, l'ambiance n'était pas au beau fixe chez les Bleus. Un conflit dit générationnel entre les cadres et la génération 87 de Benzema et Ben Arfa après l'épisode du bus - déjà - où Nasri aurait pris la place réservée à Henry. Gallas avait alors traité le joueur d'Arsenal de "petit con" dans son livre (Parole à la défense). Un épisode qui fait bien sourire Nasri aujourd'hui. "Ceux qui me traitaient de petit con après l'Euro 2008 se sont aperçu cet été que certains avec qui j'ai eu des petits problèmes à l'époque ont foutu, entre guillemets, la merde en Afrique Sud. Et là ils se sont dit: Finalement, ils ne sont peut-être pas des petits cons, la génération 87. Le respect doit être réciproque. Ce n'est pas parce que je suis jeune que je dois fermer ma gueule et dire amen à tout".

Toujours en relation avec cet épisode, Nasri explique que cela ne le "dérangerait pas" d'évoluer avec Gallas chez les Bleus, même s'il y a peu de chance de l'y revoir. "L'intérêt de l'équipe de France passe avant nos intérêts personnels. On ne se parle pas mais on a joué un an ensemble sans se parler (à Arsenal l'an dernier, ndlr) ." Dans le jeu, le meneur ne cache pas qu'il apprécie d'évoluer aux côtés de Franck Ribéry, un des "leaders techniques" et "indiscutable à son meilleur niveau. J'aime bien jouer avec lui, on se trouve les yeux fermés". Nasri n'oublie pas non plus Yoann Gourcuff. La possibilité de les voir évoluer ensemble, en même temps, chez les Bleus a soulevé des interrogations. "J'ai des affinités avec les joueurs qui ont cette sensibilité technique. Comme Fabregas à Arsenal", ajoute-t-il. Après, il y a les choix du coach, la façon dont on joue".

Samir Nasri est conscient que l'équipe de France a reculé sur l'échelle internationale (18e au classement FIFA, ndlr). "Il y a du talent mais on ne fait plus partie du gratin mondial. On peut devenir une équipe de niveau mondial mais on en est encore loin. Pour moi, on ne fait pas partie des dix meilleures sélections. On est juste derrière. Le match de mercredi contre l'Angleterre et celui contre le Brésil serviront à nous étalonner. Après on saura à quelle hauteur est la marche."

L'arrivée de Laurent Blanc et son staff a apporté son lot de changements en équipe de France. Samir Nasri l'évoque, à commencer par l'ambiance. "Il y a une vraie vie de groupe, beaucoup plus de contacts avec le staff. Jean-LouisGasset parle beaucoup. Il blague. Avant on ne discutait pas comme ça. Aujourd'hui, même quand on joue à la Playstation, le coach vient nous voir pour nous chambrer. Il regarde nos matchs et dit: "Si seulement vous pouviez faire ça sur le terrain". Le joueur d'Arsenal avoue aussi que le cadre est plus "carré" notamment au niveau de l'alimentation. "Il n'y a plus de coca, ni une dizaine de desserts. On est revenu à des choses plus saines."