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La guerre entre la FIFA et les fonds d’investissement: un dossier épineux pour le prochain président

Loïc Tanzi

Mis à jour 30/07/2015 à 15:19 GMT+2

FIFA – Depuis l’interdiction officielle de la TPO par la FIFA depuis le 1er janvier 2015, certains fonds d’investissements ont lancé une guerre juridique contre l’instance dirigeante du football mondial. Doyen Sports en fait partie et compte avant tout défendre "l’intérêt des clubs".

Falcao en tribunes avec Jorge Mendes lors d'un Monaco - Lille

Crédit: AFP

Vous n’avez pas fini d’entendre parler de la TPO (third-party ownership). Ce mouvement, qui a pris de l’ampleur depuis plusieurs années dans le football, permet à des clubs de partager des droits économiques et fédératifs avec des tiers. Depuis le 1er janvier 2015, la FIFA a pris des mesures pour interdire cette pratique. Mais les entreprises et parfois même les ligues nationales ayant fait du business avec la TPO n’ont pas dit leur dernier mot. En Belgique, Espagne, France et devant la commission européenne, des actions en justice sont menées pour faire annuler les décisions de l’instance.

Platini, une menace de plus

Depuis mercredi, Michel Platini est officiellement candidat à la présidence de la FIFA. Un homme farouchement opposé à de telles pratiques.  "J’ai fait grève en 1972 pour que les joueurs soient libres, a-t-il lancé en mars dernier pour répondre à une question de Laurent Blanc sur le sujet. Aujourd’hui de voir que le joueur appartient à plusieurs personnes, je trouve ça honteux. On est retourné à des formes d’esclavagisme moderne.
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Michel Platini, candidat à la présidence de la FIFA

Crédit: AFP

Au sein de Doyen Sports, structure la plus connue ayant fait appel à la TPO, on sait que l’élection de Michel Platini ne serait pas une bonne nouvelle. "Surtout pour les clubs, assure-t-on. Nous, au pire, on a plusieurs activités parallèles et on s’en sortira." Depuis l’annonce de la fin - provisoire ? -  des contrats passés avec des entreprises extérieures au football, Doyen Sports a développé d’autres sources de revenus. Agence de Marketing (Bolt, Beckham et Becker comme clients notamment), représentation de joueurs lors de transferts, ou banque pour certains clubs,  le fonds d’investissement basé à Malte n’a pas de mal à faire tourner la machine.

L’interdiction touche plus les clubs que les entreprises

Pour les clubs en revanche, cette interdiction est un véritable casse-tête. "Les ligues espagnole ou portugaise, par exemple, ont déposé un recours devant la commission européenne pour contester le fondement d’une telle interdiction, avoue-t-on à Doyen Sports. Certains clubs dépendaient beaucoup de nos services pour pouvoir réaliser des transferts. C’était une méthode de financement pour eux." En Espagne, cette mesure a même été déclarée anticonstitutionnelle par  l’autorité de la concurrence.
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Eliaquim Mangala sous le maillot du FC Porto

Crédit: AFP

En soit, si un club le voulait vraiment, rien ne pourrait - juridiquement - l’empêcher de pratiquer de la TPO. Seules les fédérations nationales seraient alors en mesure d’appliquer des sanctions (amendes, retraits de points…). La FIFA n’aurait le pouvoir que d’interdire un club de participer à la Coupe du monde des clubs. Mince affaire pour la seule équipe européenne qui y participe chaque année.
Pour se défendre, Doyen Sports et les ligues concernées ont mis en place une armada d’attaque en justice. Toujours bien ciblée. C’est comme ça qu’à Bruxelles vendredi dernier, un tribunal a statué contre une mesure suspensive de la décision de la FIFA. Pas de quoi baisser les armes. Le tribunal commercial de la même ville doit rendre son verdict dans les semaines qui arrivent. Avec une décision à portée européenne cette fois-ci.

La TPO existe encore

La tierce propriété n’est pas encore totalement absente du football. Tous les contrats passés avant le 1er janvier 2015 sont encore valides et autorisés par la FIFA. C’est le cas de Charles Aranguiz (Internacional). Son transfert en Europe est rendu compliqué par la TPO. Delcir Sonda (société brésilienne) possède 70% des droits du joueur quand le club de Porto Alegre doit se contenter des 30% restants. Le fonds d’investissement se pose la question alors de savoir si le moment de le transférer est venu, les droits du joueur devant être maintenant détenus à 100% par le club. Le Chilien pourrait alors être retenu au Brésil. Contre son gré. C’est aussi là, la limite du TPO.
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Konkurrenz für Leverkusen im Werben um Charles Aranguiz

Crédit: Imago

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