Valence est de retour

L'Espagne a ses habitudes. Sur la péninsule, le Real Madrid et le FC Barcelone vampirisent l'attention médiatique. Ce n'est pas un cas unique. Nombreux sont ceux qui reprochent aux médias français d'en faire trop sur Marseille, Lyon et le PSG. Le phénomène est d'ailleurs comparable à ce qui se passe en Angleterre avec le Big Four, ou en Italie avec l'Inter, le Milan et la Juve. Pendant ce temps là, un bon paquet d'équipes brillent dans l'ombre. A l'image du FC Séville ces dernières saisons, de l'autre côté des Pyrénées. Le club andalous n'est plus le seul à tenir ce rôle cette année. Il a été rejoint par Valence. Et on pourrait bien entendre parler de plus en plus fort de David Villa et compagnie dans les semaines et les mois à venir.

Les pensionnaires de Mestalla réalisent en effet un début de saison remarquable, leur meilleur depuis 2001/2002. Troisième au classement, l'équipe d'Unai Emery aura même l'occasion de revenir à la hauteur du Real Madrid en cas de succès devant son public sur les Madrilènes samedi. Son bilan depuis le mois d'août force le respect. En 22 rencontres, toutes compétitions confondues, Valence n'a été battu qu'une fois et reste sur une série de 15 matches sans défaite. Son seul et unique revers de la saison remonte au 23 septembre dernier, sur le terrain de Getafe (3-1). Et la forme affichée par les partenaires de David Villa ne s'arrête pas aux frontières espagnoles, puisqu'ils occupent aussi la première place du groupe B de la Ligue Europa. Un nul sur le terrain du Genoa la semaine prochaine leur suffira pour accéder aux 16es de finale de l'épreuve. L'Europe pourra alors se remettre à trembler devant une équipe plutôt discrète depuis le dernier de ses six titres nationaux, en 2004.

Et les Valencians ont définitivement de quoi faire peur. On ne présente plus David Villa, l'un des meilleurs attaquants au monde et actuellement en tête du classement des buteurs de la Liga avec 11 réalisations, ni David Silva, malheureusement out jusqu'en 2010 en raison d'une entorse à un genou. On a appris à connaitre Mata et Pablo Hernandez, les deux autres jeunes et talentueux animateurs offensif du club "Ché" qui n'arrêtent pas de martyriser les défenses espagnoles. Mine de rien, les deux internationaux ont su faire oublier Joaquin et Vicente, plus souvent sur le banc des remplaçants ou à l'infirmerie désormais... Avec Carlos Marchena, Valence compte d'ailleurs pas moins de cinq représentants de la Roja. Mais plus que les noms ou les sélections, c'est bien par le jeu que la bande à Emery est arrivée là où elle est. Sa défense reste l'une des plus solides de la Liga et son attaque, qui allie vitesse, créativité et efficacité, est dévastatrice.

Reste à savoir si Valence saura confirmer son renouveau en épinglant un des deux cadors de la Liga. Le public de Mestalla était resté sur sa faim en voyant ses protégés buter sur la défense de Barcelone (0-0) le 17 octobre. Il espère que son équipe saura saisir l'occasion de faire tomber un Real Madrid privé de ses deux stars, Kakà, blessé, et Cristiano Ronaldo, suspendu. "Le fait qu'ils ne jouent pas va nous faciliter les choses, confie David Villa. Mais il ne faut pas trop parler des absents et plutôt de ceux qui seront sur le terrain. D'ailleurs, nous avons aussi un grand absent en la personne de David Silva", ajoute "El Guaje". L'Asturien est en pleine forme après avoir trouvé les filets à chacune des quatre dernières sorties de son équipe en championnat. Un cinquième pourrait faire tomber ce Real qui était prêt à tout pour le faire venir cet été avant de se rabattre sur Karim Benzema. Il viendrait attiser à la fois les regrets merengue et les ambitions d'une équipe de Valence dont on reparlera certainement.