Après Real-Barça (3-1), notre antisèche : Contre cette défense, le Real ne pouvait que se régaler

C'est déjà compliqué de défendre face à ce Real. Mais le Barça, pourtant bien parti en ouvrant le score sur sa première offensive, ne s'est pas vraiment facilité la tâche. L'organisation mise en place par Luis Enrique n'est pas étrangère à ce phénomène. En alignant un trio Alves-Pique-Xavi pour contrôler le flanc gauche du Real, le côté fort du club merengue, l'entraîneur blaugrana a tenté un pari risqué. Et suicidaire. L'équipe madrilène a largement insisté sur cette aile grâce aux montées de Marcelo, prenant systématiquement la défense adverse de vitesse. L'une d'entre elles a d'ailleurs abouti au but égalisateur du Real sur penalty.

Luis Enrique n'a pas modifié ses plans en seconde période, et le Real a continué à martyriser la défense catalane. Avec un bloc positionné assez bas et une agressivité supérieure dans les duels, à l'image de son deuxième but inscrit sur coup de pied arrêté, l'équipe madrilène a été efficace à la récupération et tranchante sur ses contres. C'est sur l'un d'entre eux qu'elle s'est mise à l'abri pour de bon. Et ce n'est que justice. En adressant 18 tirs sur la cage de Claudio Bravo, qui n'avait pas encore encaissé de but jusqu'ici, le Real a affiché toute sa force de frappe offensive dans ce Clasico. Mais le Barça ne s'est pas vraiment donné les moyens de l'enrayer.

Karim Benzema passe rarement à côté d'un Clasico. Le Français n'a pas failli à sa réputation. Omniprésent et inspiré, il a été récompensé de sa remarquable prestation en inscrivant le troisième but du Real. Iker Casillas a lui aussi été décisif avec deux parades importantes à des moments clés. Marcelo a été intenable sur un côté gauche où il a été remarquablement bien épaulé par Isco. Pepe a connu une entame délicate avant de monter en puissance et de réaliser une seconde période impeccable aux côtés d'un Sergio Ramos solide, malgré son manque de rythme. Toni Kroos et Luka Modric ont eu un impact important dans l'entrejeu, surtout en seconde période, tandis que James Rodriguez a su être présent au rendez-vous pour son premier Clasico.

Cristiano Ronaldo n'a finalement pas été l'individualité la plus en vue au Real, malgré son penalty. Comme Lionel Messi au Barça. L'Argentin a eu quelques éclairs, mais il a été loin de son rendement habituel. Gerard Piqué, fautif sur le penalty madrilène, et Andres Iniesta, peu inspiré et coupable d'une erreur qui a abouti au troisième but merengue, sont passés à côté de l'événement. Dani Alves n'a pas été brillant lui non plus. Luis Suarez a réussi une belle entame avant de s'éteindre, comme Neymar. Sergio Busquets et Javier Mascherano ont globalement tenu leur rang, comme Jérémy Mathieu, mais ce n'était pas suffisant pour résister aux vagues madrilènes.

23e minute : Le Barça a l'avantage depuis vingt minutes et résiste encore aux vagues madrilènes. Mieux, il se crée une très belle opportunité de prendre un break d'avance. Côté droit, Luis Suarez adresse un centre à ras de terre pour Lionel Messi, laissé libre et en excellente position pour ajuster Iker Casillas. Mais le gardien du Real sort rapidement de son but pour se jeter devant l'Argentin et détourner sa reprise en corner. Le club merengue ne se serait peut-être pas remis d'un break catalan. Il égalisera dix minutes plus tard, avant de faire basculer la rencontre en sa faveur en seconde période.

L'attaque du Real continue de mitrailler à tout va avec ces trois buts passés au Barça. Elle en est désormais à 33 réalisations en 9 matches de Liga. Il faut remonter à… 1959 pour retrouver la trace d'une attaque aussi prolifique à ce stade de la saison. C'était déjà celle du club merengue.

Et encore, le Real n'avait pas toutes ses armes…

L'époque où le Barça exerçait un pressing si efficace qu'il étouffait trop rapidement les contres de l'adversaire pour pouvoir les subir est révolue. Ça marche encore contre la plupart de ses adversaires, mais de plus en plus rarement quand le niveau s'élève. C'est un constat qui dure depuis l'humiliation subie face au Bayern Munich il y a un an et demi en Ligue des champions (0-4, 0-3). Il s'est confirmé la saison passée, au cours de laquelle Barcelone n'a pas remporté de titre majeur pour la première fois depuis 2008. L'arrivée de Luis Enrique devait marquer une évolution sans révolution pour le club catalan. C'est bel et bien le cas, mais pas dans le sens voulu par les Catalans.

Cela peut paraitre sévère. Barcelone est toujours leader de Liga, et il n'avait pas concédé le moindre but en championnat jusqu'à son déplacement à Santiago-Bernabeu. Mais le Barça a subi une défaite des plus logiques à Madrid, où il a été dominé dans tous les compartiments du jeu comme jamais ces dernières saisons face à son rival merengue. L'équipe de Luis Enrique a surtout affiché ce manque d'intensité défensive qui lui avait déjà coûté une défaite face au PSG en Ligue des champions (3-2). A l'heure actuelle, elle semble trop vulnérable dans ce secteur pour atteindre ses objectifs de reconquête.