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Cette Liga 2016-2017 n’a pas été à la hauteur des attentes

François-Miguel Boudet

Mis à jour 24/05/2017 à 08:30 GMT+2

LIGA - Le chapitre 2016-2017 de Liga se referme avec un grand sentiment d’inachevé. Le Real Madrid a mérité son titre mais on espérait davantage de spectacle dans un championnat réputé comme étant le meilleur du monde.

Barcelona's Argentinian forward Lionel Messi (L) and Barcelona's Uruguayan forward Luis Suarez (R) gesture during the Spanish league football match FC Barcelona vs SD Eibar at the Camp Nou stadium in Barcelona on May 21, 2017.

Crédit: Getty Images

Les cris de célébration des supporters madridistes résonnent encore Plaza de Cibeles, le Real Madrid a enfin remporté cette Liga qui se refusait à lui depuis 2012. Si ce retour au sommet de l’Espagne est forcément un événement, cette saison post-Euro laisse un goût d’inachevé. Inachevé car les attentes étaient immenses en août dernier. De nouveaux entraîneurs, de nouveaux projets sportifs dans des clubs majeurs : la lutte pour le podium, l’Europe et le maintien promettaient d’être épique. Ce fut loin d’être le cas. Les positions se sont figées très rapidement, si bien que dès le mois de février, le dénouement était encore plus prévisible que celui d’un téléfilm de Louis la Brocante. Osons le carrément : malgré de belles découvertes, on s’est pas mal ennuyé.

Le Real Madrid seul à la hauteur de son statut

Pour Zinedine Zidane, c’était l’épreuve de vérité. Gagner la Undécima après seulement 6 mois d’exercice pouvait relever de la chance. Cette première saison complète devait révéler de quel bois était fait le technicien. Nous avons une grande partie de la réponse. Non, Zidane n’est pas une escroquerie. Un record d’invincibilité, des modifications tactiques, une Liga et une nouvelle finale de C1 : "son" Real a été à la hauteur de son statut.
Cela a moins été le cas au Barça. Une saison à 90 points, c’est évidemment loin d’être le déshonneur mais le contenu n’a pas été au niveau des attentes. Dans une Liga aussi peu compétitive que cette année, la déception est immense et les carences ont été béantes en Ligue des Champions. Le mandat de Luis Enrique s’achève, les Culés se remettent en question, preuve que le club ne compte pas se reposer uniquement sur le génie de sa MSN. A l’image des Blaugrana, l’Atlético va opérer un lifting à l’intersaison, sous réserve de pouvoir recruter. Les Colchoneros ont perdu trop de points pour lutter pour le titre et ont tout joué sur la Ligue des Champions. Mais que faire face à ce Real-là ?
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Stefan Savic (Atlético Madrid vs. Real Madrid)

Crédit: Getty Images

Séville, Las Palmas, Espanyol... Un manque de régularité coupable

Pour mettre du piment, on espérait un twist, un coup de théâtre inédit. Le Séville de Jorge Sampaoli était à une portée de tir de la tête du championnat. Mais en février, il s’est écroulé, victime d’un coup de fringale lors du huitième de finale aller de Ligue des Champions contre Leicester et dont il ne s’est jamais remis. Pis, il a attendu presque fatalement que l’Atlético, loin d’être flamboyant, lui prenne la troisième place. On passera sur le feuilleton Sampaoli, mauvaise telenovela qui a définitivement plombé le dernier trimestre des Palanganas.
A l’image de Séville, beaucoup de clubs n’ont pas su être régulier pour viser mieux. Contraint de changer de coach avant la première journée, Villarreal aurait pu accrocher une qualification en barrage de Ligue des Champions si le Sous-marin jaune y avait cru davantage. Remarquable jusqu’en janvier (surtout à domicile), Las Palmas s’est délité, à cause d’un mercato d’hiver discutable (Jesé, Halilović) qui a déréglé la belle machine. Comme à Séville, les circonvolutions de Quique Setién sur son départ des Canaries ont gâché les promesses affichées. Attention à la saison d’après pour les Pio-Pio… L’Espanyol a fait l’inverse, du negative split. En dépit d’un début d’exercice franchement inquiétant, les Pericos terminent dans le haut du tableau. Dans certains clubs, Quique Sánchez Flores aurait sauté au bout de quelques mois. Ça n’a pas été le cas et c’était un bon calcul.

Les bonnes recettes basques

L’éclaircie est venue du Pays basque et cette saison 2016-2017 restera marquée par le beau tir groupé des équipes euskotar. Sans faire de bruit, la Real Sociedad a été une des plus belles équipes à voir évoluer, avec une mention spéciale pour l’entraîneur Eusebio Sacristán, le vétéran Xabi Prieto et le novice Mikel Oyarzabal dont on entendra parler un bon moment. Contrairement aux Txurri-urdin, Éibar ne s’est pas qualifié pour la Ligue Europa mais, sous les ordres du trop méconnu José Lui Mendilibar, les Armeros ont proposé du jeu, collé quelques raclées mémorables et mis sur le devant de la scène des joueurs comme Florian Lejeune, Ander Capa ou Sergi Enrich. La très bonne gestion et la clarté de son projet sportif : Éibar est un modèle à suivre, et pas uniquement en Espagne. Reste à savoir comment sera son mercato, dans la mesure où de nombreux cadres sont suivis de très près par de grosses écuries.
A l’image d’Éibar, Alavés a aussi été une belle surprise. Promu, qualifié pour la finale de la Copa del Rey samedi, les Babazorros ont déjoué les pronostics les plus pessimistes et, contrairement au Celta qui a tout misé sur les coupes, ont été consistants en championnat. El Flaco Pellegrino a réussi son retour en Espagne, après son passage éclair à Valencia. En fait, la vraie déception basque, c’est l’Athletic. Souverains à domicile (cinquièmes de Liga à la maison, à 5 points du Barça), les Leones ont perdu beaucoup trop de points hors de leurs bases. Un défaut majeur qu’Ernesto Valverde devra gommer s’il devient, comme annoncé, le nouveau coach du Barça.
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Alavés-Celta

Crédit: EFE

Grenade, en dépit du bon sens

Et puis il y a les catastrophes ambulantes. Une saison plus accrochée, Valencia aurait vraiment pu finir dans la charrette. Il s’en est fallu de peu. Une nouvelle fois, Voro a mis du valencianisme dans le sang de ses joueurs pour éviter la catastrophe. Le bonhomme mérite assurément un monument à Mestalla. Pourtant, les Murciélagos ne sont pas sur la plus haute marche des accidents industriels. Un an après avoir fait table rase, le Betis Séville s’est une nouvelle fois vautré dans les grandes largeurs. Ni Guga Poyet, ni Victor Sánchez del Amo ne sont parvenus à redonner aux Verdiblancos le lustre qu’ils méritent. Ils n’ont même pas fait illusion lors des deux Granderbi. Un jour où l’autre, ça peut finir en Segunda, comme pour le Deportivo de La Corogne, qui flirte depuis trop longtemps avec la 18e place.
Mais la palme du n’importe quoi est attribuée à Grenade. Vraie-fausse arrivée de Sampaoli, échec complet de Paco Jémez avec un effectif remplis de joueurs tout simplement pas au niveau, arrivée de Lucas Alcaraz au sein d’un groupe moribond et, pour finir, Tony Adams sorti du chapeau : les propriétaires rêvaient d’accrocher une qualification pour la Ligue Europa. Ce sera la Segunda. L’afición nazarí, l’une des plus ferventes d’Espagne ne méritait pas ça.
Pour terminer sur une bonne note, le prix orange est décerné à Leganés. Outre ses affiches de matches pleines d’humour et ses excellents bocadillos au lomo de la buvette, le club de la banlieue sud de Madrid n’a pas changé en accédant à la Liga. Butarque est toujours aussi accueillant, y compris pour les journalistes. Une vraie bouffée d’air frais dans une saison post-Euro qu’on aurait voulu plus palpitante.
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