Aulas monte au créneau

Le paradoxe lyonnais. En tête de Ligue 1 avec quatre points d'avance sur le deuxième, demi-finaliste de le Coupe de France : la situation sportive de Lyon a rarement été aussi enviable au mois de mai. Le doublé est encore possible. Pourtant, le climat qui entoure les sextuples champions de France est pour le moins tendu. L'OL ne baigne pas dans la sérénité. Dernière preuve de cette nervosité ambiante ? Ce mercredi, son président Jean-Michel Aulas a tiré à boulets rouges sur la FFF qu'il accuse de vouloir fausser la lutte pour le titre. Lyon doit affronter Sedan le mercredi 7 mai en demi-finale de la Coupe de France soit trois jours avant la réception de Nancy à Gerland. Un calendrier qui, selon un communiqué officiel de l'OL, témoigne d'un " manque d"équité (...) puisque l"Olympique Lyonnais est défavorisé par rapport à Bordeaux dans son match contre le 3ème du championnat, Nancy. "

Et Lyon de brandir la menace de boycotter la demi-finale : " Si la décision de maintenir la rencontre au mercredi se confirmait, l'Olympique Lyonnais serait prêt à envisager de faire l'impasse sur cette demi-finale, soit en s'abstenant, soit en alignant son équipe réserve", précise le communiqué du club. Un argument difficilement recevable quand on sait que Lyon a fait de la Coupe de France un objectif prioritaire pour sa fin de saison. D'autant que les Rhodaniens ont le talent et l'effectif nécessaire pour enchaîner deux rencontres à trois jours d'intervalle. Ils l'ont déjà fait. Deux fois cette saison en enchaînant matchs de C1 et de L1.

Lyon doit assumer son statut de plus grand club français. Un rang qui engendre la répétition des matchs à enjeux. Problème pour l'OL, Bordeaux, qui a grignoté cinq des neuf points qui les séparaient des champions de France en titre, offre une résistance inédite ces dernières saisons à un club qui avait pour habitude de terminer ces saisons en roue libre. Une fragilité nouvelle que l'élimination en 8es de finale de la C1 n'a fait que renforcer. Résultat, la presse spécule sur l'avenir d'Alain Perrin, s'interroge sur les capacités de l'OL à franchir un palier notamment sur la scène continentale.

JMA n'apprécie pas les critiques qui égratignent son club et le fait savoir dans les colonnes du Progrès : " S'exprimer sur les probabilités de départ d'un entraîneur qui est premier en L1, encore qualifié en Coupe, voilà qui n'est pas opportun. C'est intéressant, c'est serré entre Lyon et Bordeaux, mais il y a des règles à respecter. On gère le club pour gagner devant Caen. On crée des réflexions qui ne sont pas prouvées et pas légitimes. C'est déloyal. Qu'on nous laisse tranquille !"

Et le président lyonnais de rajouter : "J'ai pris le club il y a 21 ans, le budget était de 3 millions d'euros, et on a maintenant l'un des plus grands clubs d'Europe (NDLR : quart de finaliste en C1 pour meilleure performance européenne).. Plutôt que d'essayer de nous tirer vers le bas, il vaudrait mieux analyser notre réussite. C'est très dur en ce moment pour les joueurs, alors je vais continuer de les protéger." Fragilisé par la ténacité de Bordeaux, le club lyonnais veut mobiliser toute son énergie dans une fin de saison où il peut perdre gros. C'est dans cette optique que son président a rendu visite à ses joueurs ce mercredi à Tola Vologe. "Il a demandé une forte concentration sur les prochains matches de Championnat et de Coupe de France durant un mois décisif au cours duquel il faut tout donner", a ainsi expliqué Fred. La politique de communication de Jean-Michel Aulas est donc claire en cette fin d'exercice. La thèse de la cabale contre Lyon vise avant tout à protéger son club en attendant le verdict final. L'heure sera alors aux décisions.