L'OM méritait mieux

A quoi tient un résultat ? Dans le cas du FC Nantes, à une frappe venue d'ailleurs. Grâce à un but exceptionnel de Rémi Maréval juste avant la pause, les Canaris ont arraché un bon point à domicile. Inespéré, tant les hommes d'Elie Baup ont subi face à l'OM mercredi soir, à la Beaujoire. Le score de parité peut sembler injuste pour des Marseillais ultra-dominateurs. Il vient en fait sanctionner un manque de réalisme flagrant. Les protégés d'Eric Gerets peuvent nourrir des regrets : à la faveur de la victoire toulousaine au Parc des Princes, les voilà quatrièmes du classement, à quatre longueurs du leader lyonnais. Mais ils peuvent également s'estimer heureux de ne pas avoir concédé leur troisième défaite de rang toutes compétitions confondues.

Leur prestation a longtemps ressemblé à du déjà-vu : Marseille monopolise le ballon (66% de possession), Marseille se créé des opportunités (9 tirs cadrés sur 16), mais Marseille ne marque pas. La première période ne déroge pas à ce constat. Karim Ziani a beau distiller les caviars à la pelle, l'OM ne parvient pas à prendre à défaut une formation nantaise qui se contente de défendre. Titularisé malgré son caprice de dimanche, Hatem Ben Arfa pêche par excès d'individualisme. Tandis que Baky Koné confirme sa maladresse chronique. Seul face à Heurtebis, l'Ivoirien rate son duel (33e).

Les quarante-cinq premières minutes sont très rythmées. Et Marseille les survole sans trembler. Ou presque. Stigmate d'une défense toujours aussi fébrile, Cana et Hilton ne se comprennent pas, laissant Bekamenga filer au but (31e). Mandanda doit s'interposer face à l'attaquant camerounais. L'intervention est musclée : le portier international a pris une béquille à la cuisse gauche. Un quart d'heure plus tard, cette blessure ne va sûrement pas l'aider lorsque, des 35 mètres, Maréval décoche un tir foudroyant. La trajectoire fouettée de l'extérieur du pied gauche guide le ballon en pleine lucarne. Mandanda ne bouge pas. Et Nantes ouvre la marque contre le cours du jeu (1-0, 45e), juste avant le repos. Le gardien olympien cédera sa place à Rudy Riou.

Au retour des vestiaires, l'OM se montre toujours aussi maladroit. Taïwo essaie bien d'imiter Maréval. La tentative du Nigérian est aussi soudaine et puissante que celle du latéral nantais. Mais celle-là passe juste à côté (52e). Les Marseillais n'abdiquent pas, dominent toujours leur sujet. Leur persévérance va être récompensée. 78e minute : Klasnic se heurte à Riou et s'effondre. Les Nantais réclament une faute. M. Piccirillo laisse la contre-attaque olympienne se développer à toute vitesse. De la tête, Samassa sert Koné, dont la demi-volée finit par rentrer avec l'aide de la transversale (1-1). Réduits à dix après l'expulsion - stupide - de Bekamenga, les Canaris plient. Sans rompre. A deux reprises, l'ancien Niçois aura l'occasion d'offrir la victoire à son équipe. A deux reprises, il échouera sur un Heurtebis inspiré (86e et 88e). L'OM peut décidément nourrir des regrets.

"Ma déception ne concerne que le résultat. C'était pratiquement un attaque-défense tout le match et il n'y a pas de raison d'être déçu par la manière. On avait pourtant tellement le match en main... Si je ne suis pas satisfait de notre comportement ce soir, alors je dois faire ma valise. C'est vrai que nous sommes un peu dans une phase où nous sommes malheureux, où nous n'avons pas trop de réussite. C'est plus qu'un peu énervant. Après, quand tu obliges l'équipe adverse à défendre, il faut juste faire attention à ne pas se faire prendre en contre. Ils inscrivent un but fantastique mais c'est leur seule occasion. Un but comme ça, ça se produit une fois tous les trois ans. Mais ensuite, on n'est pas sorti du match."