Lyon fait déjà la loi

Après avoir vu Bordeaux, Marseille, Saint-Etienne, Paris ou encore Nancy évoluer sur le pré, tous animateurs crédibles et potentiels de cette saison 2008-2009 de L1, il restait encore un acteur important du championnat hexagonal à ne pas s'être produit "sur scène" lors de cette première journée de compétition. Et force est de constater que le message délivré par ce dernier, lors de son entrée en matièr,e a le mérite d'être clair. Grâce à son large succès, chez lui, à Gerland, devant Toulouse (3-0), l'Olympique Lyonnais a marqué les esprits.

Pas forcément comme on aurait pu l'espérer. Avec des recrues telles qu'Ederson, Piquionne, Pjanic sur le front offensif et des soutiens utiles telles que Fred ou Baros à l'indéboulonnable talent de Benzema, on s'attendait à voir une formation rhodanienne très offensive, qui plus est à la maison, s'étalonner face au TFC. Eh bien... non. Claude Puel a privilégié pour son second match officiel sur le banc des Gones la conservation et la bonne utilisation du ballon, confiant à Govou, Pjanic et Juninho le soin de pourvoir les deux pieds de Benzema en bons ballons. Stratégie cohérente certes mais longtemps freinée par des Violets disposés à bien défendre, toujours bien défendre, encore bien défendre.

Une attitude trop souvent vue ces dernières saisons sur les pelouses de Ligue 1, un comportement parfois payant... à condition de ne pas avoir face à soi une délégation rhodanienne capable de jouer les ouvre-boîtes sur la moindre petite faute de concentration. Cette erreur, Sirieix la fera pour le grand bonheur de Makoun sur un coup franc parfaitement distillé par Juninho (12e, 1-0). Un signe de mauvais présage pour le futur, confirmé plus tard par les compagnons du milieu de terrain à la longue chevelure. Ces derniers vont en effet imiter l'apathie défensive de l'ancien Auxerrois, laissant Govou sans surveillance sur son côté droit à la 59e minute de jeu et abandonnant quasiment sur corner leur premier poteau à Boumsong (66e). Deux fautes professionnelles transformées aussitôt en but par Benzema, d'abord en demi-volée, ensuite de la tête avec la complicité de la barre transversale rivale. 3-0, la note est salée, très salée, probablement trop salée serait-on tenté de dire pour le TFC, tant les Toulousains ont prouvé par intermittences qu'ils étaient en mesure de gêner l'OL dans cette partie.

L'ennui, c'est qu'avec Lyon, il faut plus que des promesses et de jolies attentions pour espérer réaliser l'exploit. Il faut, à ce niveau, une certaine densité offensive et une présence dans la surface adverse, des manques évidents dimanche soir sur la pelouse lyonnaise que le volontaire Gignac et le nouveau-venu Braaten n'ont pas su faire oublier sur le pré. Pour le grand frisson violet, il faudra attendre la fin de partie et une frappe sans complexe de Sirieix, magnifiquement captée par Lloris (80e). Trop respectueuse, enfermée dans ses convictions défensives et timorée à la seule idée de prendre son destin en main, la formation toulousaine a failli et se retrouve déjà en difficulté au classement.

Bonne dernière de la classe, sa situation contraste forcément avec celle de son bourreau de la soirée, seul leader de la compétition, le tout sans jamais avoir forcé son talent. S'il apparaît évident que l'OL a encore des réglages à faire, que Pjanic doit trouver ses marques, Govou régler la mire (52e) et Juninho retrouver son réalisme sur coup franc direct (55e), Lyon a fait le métier. Sans Cris, mais avec un Bodmer convaincant en défense centrale et avec un Benzema impeccable dans son rôle d'artificier en chef imperméable au doute, la broyeuse présidée par Jean-Michel Aulas est déjà là où elle a l'habitude de l'être. Aux sommets. Lorient, future destination des Gones en championnat, a déjà de quoi plancher cette semaine.

"Il est toujours important de bien débuter la saison et de gagner à domicile. Nous étions bien mieux avec une semaine d'entraînement de plus par rapport au Trophée des champions. Nous avions plus de rythme. Nous avons bien débuté mais après l'ouverture du score, nous nous sommes compliqués la tâche avec moins de simplicité dans le jeu. Nous avons retrouvé nos bases après la mi-temps et nous avons pu faire la différence. Il fallait mieux occuper la largeur car Toulouse évoluait avec un bloc très bas. Ce n'est jamais évident face à ce genre d'équipe qui compte beaucoup sur le début de saison pour prendre des points et prendre confiance".