Quel visage pour Paris ?

Après quinze jours d'agitation en coulisses et la démission annoncée de Charles Villeneuve, le suspense n'a plus cours et une tendance lourde semble se dégager: le représentant Europe de Colony Capital, Sébastien Bazin, qui possède 62,5% des parts du club, va enfin monter en première ligne. "Si je dois assumer, j'assumerai. Ce n'est pas une question de titre. Président ou non, je suis responsable de ce club", a-t-il ainsi déclaré au JDD, dimanche.

Le dirigeant, qui s'est successivement abrité derrière trois personnalités extérieures à Colony pour occuper la présidence (Alain Cayzac, Simon Tahar, Charles Villeneuve), n'a plus vraiment le choix depuis la lettre recommandée envoyée par Villeneuve aux administrateurs dans laquelle l'ancien journaliste réclamait plus de pouvoirs et faisait part de ses inquiétudes au sujet de la gestion du club. Une missive qui a condamné de fait l'ex-chef du service des Sports de TF1 et plongé le PSG dans une période de turbulences dont il a le secret. Restait à connaître l'identité du 14e président du club depuis sa création en 1970 et le scénario de sortie de crise.

L'idée de Bazin est simple: revenir à la formule mise en place durant les années Canal + (1991-2006) avec un président, assisté d'un président-délégué ou d'un manageur général. C'est surtout l'identité de ce dernier qui constitue la principale inconnue et il n'est pas certain que la réponse intervienne dès mardi à l'issue de l'élection d'un nouveau Conseil d'administration. "Quand nous aurons trouvé la bonne personne pour diriger quotidiennement le PSG, nous la nommerons. Ce sera mardi, ou ce sera en mars, ou en avril. Je prendrai mon temps pour ne pas me tromper", a expliqué Bazin au JDD.

"J'ai des pistes, certaines dont personne ne parle et qui pourraient surprendre. Si nous ne trouvons pas tout de suite, je présiderai le conseil d'administration, a-t-il ajouté. Je serai un président non exécutif par intérim en attendant un nouveau directeur général ou un nouveau PDG, s'il tient au titre. " Parmi les noms qui reviennent le plus souvent pour occuper le poste figurent ceux de l'actuel manageur du stade Rennais Pierre Dréossi, de l'ancien directeur sportif de Strasbourg et de Monaco, Marc Keller, et du journaliste Karl Olive.

En attendant de trouver la personne idoine, Bazin a, en tout cas, déjà enfilé le costume de patron opérationnel du club. Jeudi, c'est lui qui est allé discuter avec Peguy Luyindula au Camp des Loges, le centre d'entraînement du PSG, au sujet de la prolongation de contrat proposée à l'attaquant. Mercredi, il avait déjà rencontré les associations de supporteurs pour tenter de lever leurs inquiétudes à propos de la santé financière du club, qui risque de terminer la saison avec des pertes de près de 10 millions d'euros. Outre la recherche d'un président-délégué, la situation comptable du PSG sera l'autre grand chantier de la future présidence Bazin.