Comme un ouragan

"On réussit absolument tout ce que l'on entreprend. Il y a des périodes comme ça. C'est presque dommage qu'il y ait la trêve." Sourire aux lèvres, Ludovic Obraniak savoure le sixième succès consécutif du LOSC. Il semble bien loin le temps où l'international polonais étalait son mal-être dans la presse. C'était il y a pourtant moins d'un mois. Les bienfaits de la victoire, sans doute. Aligné d'entrée dans un poste assez inhabituel de milieu relayeur, l'ancien Messin devait palier l'absence de dernière minute de Yohann Cabaye, parti soutenir sa compagne pendant son accouchement.

Mais même dépourvu de son international espoir, Lille a fait parler la poudre et a infligé aux Nancéiens son traditionnel tarif de quatre buts marqués. C'est dire la réussite qui accompagne actuellement les hommes de Rudi Garcia, qui ont scoré 23 fois sur les six derniers matchs. Pour preuve, Lille ouvrait la marque peu avant la pause sur son unique tir cadré, par l'intermédiaire de sa pépite, Eden Hazard. Plus tard, Frau scellait définitivement le sort du match en inscrivant le troisième but sur penalty, tout simplement le sixième obtenu en six matches par les Dogues. Mais qui mieux que Gervinho symbolise l'actuel état de grâce des Nordistes? Omniprésent, l'Ivoirien a inscrit un nouveau doublé et en a profité pour prendre les commandes du classement des buteurs.

En face, la détresse de l'ASNL contrastait avec l'euphorie lilloise. Les Lorrains n'ont fait illusion que 45 minutes et le second acte s'est apparenté à un calvaire interminable. Il faut dire que les hommes de Correa n'ont pas été vernis. Obligé de remanier sa défense dès la reprise à cause des blessures successives de Chrétien et Ouaddou, le coach uruguayen assistait, impuissant, à l'exclusion du nouvel entrant Joël Sami, coupable d'une faute en tant que dernier défenseur sur le penalty. Pour couronner le tout, Hadji a touché le poteau en fin de rencontre. Voilà la différence entre une équipe à qui tout sourit et une autre qui peine à trouver son rythme de croisière, à fortiori chez elle. C'est déjà le cinquième revers à Marcel Picot pour l'ASNL, qui présente le dix-septième bilan à domicile de toute la Ligue 1. Avec 10 points d'avance sur la zone rouge, les Nancéiens peuvent toutefois envisager 2010 dans la sérénité. Une année sur laquelle le haut du tableau devra vraisemblablement compter avec les Lillois. A condition toutefois de digérer le départ de Gervinho pour la CAN. En attendant, le LOSC passera l'hiver au chaud, solidement installé à la deuxième place.

LA DECLARATION : Pablo Correa (entraîneur de Nancy)
"Mon équipe n'était pas à la hauteur de mes attentes, mais c'est la même impression qu'après le match contre Bordeaux avec une première belle occasion en notre faveur. Nous ne marquons pas et après? Il aurait fallu attaquer le match autrement au niveau de l'aggressivité pour espérer connaître une autre issue. Maintenant je suis satisfait du bilan à la trêve. Nous repartons à 0 pour la deuxième partie de saison."