Retours de flamme?

Son passé en L1: Fernando Morientes n'a passé qu'une seule saison en France, mais il a laissé un souvenir impérissable. A l'été 2003, le Real Madrid n'a plus franchement de place pour lui. Le géant castillan le prête à Monaco. Sur le Rocher, Morientes a toute la confiance de Didier Deschamps. Il se régale des services de Giuly et Rothen et devient un des héros de la fabuleuse campagne de l'ASM. Il termine meilleur buteur de la Ligue des champions avec neuf réalisations et sort notamment... le Real en quarts de finale. Mais en fin de saison, Morientes s'en va. Personne ne l'a remplacé depuis.

D'où revient-il? Quand Morientes est parti de Monaco, il avait 28 ans. Mais il n'a jamais vraiment réussi à prolonger sa réussite azuréenne. De retour à Madrid, il cire le banc pendant six mois avant de partir pour Liverpool, où il rejoint l'imposante diaspora espagnole de Rafael Benitez. Une expérience de 18 mois globalement très mitigée. Puis, en juin 2006, retour au pays, à Valence cette fois. Sa première saison est plus que correcte, mais depuis deux ans, il était porté disparu. Jusqu'à un coup de fil d'un certain Didier Deschamps...

Qu'attendre de lui? En signant à Marseille, Morientes retrouve un entraineur avec lequel il a eu une relation "unique", de son propre aveu. Mais à 33 ans, a-t-il encore assez de gaz pour relancer une carrière à l'arrêt et devenir autre chose qu'un joueur d'appoint pour l'OM? "Je sais qu'en France on tend à douter lorsqu'on évoque les joueurs de plus de 30 ans. Mais il n'est pas usé. Et voyez l'impact d'Inzaghi ou Del Piero, qui ont 36 et 35 ans", souffle Deschamps. Au regard des dernières saisons, c'est tout de même un pari.

Son passé en L1: Prometteur à Saint-Etienne, incontournable à Lyon. Arrivé dans la capitale des Gaules en 1997 en provenance du voisin honni, Grégory Coupet accompagne et participe grandement à l'irrésistible ascension du club rhodanien. Avec Govou et Juninho, le gardien de but international est l'un des trois seuls lyonnais à goûter aux sept titres consécutifs, de 2002 à 2008. En 10 ans, il joue plus de 500 matches avec l'OL, toutes compétitions confondues. Mais sa dernière saison est aussi annonciatrice d'un crépuscule, avec une grave blessure au genou qui le tient éloigné des terrains pendant six mois.

D'où revient-il? De loin, et presque de nulle part. Après un Euro 2008 calamiteux, Coupet quitte Lyon et la France pour l'Espagne et l'Atletico Madrid. Un échec sur toute la ligne. Barré par le titulaire Leo Franco, l'ex Lyonnais ne joue que six petits matches en Liga, dont une soirée catastrophique au Nou Camp face au Barça. Ce soir-là, l'Atletico explose et Coupet en prend six. Mais il ne regrette rien. "Ma sortie a été ratée sportivement mais pas humainement. J'avais besoin de voir autre chose, même si je n'avais pas prévu de revenir en France après mon passage à Lyon. "

Qu'attendre de lui? Depuis l'an dernier, le PSG est devenu expert en recyclage d'anciennes gloires tricolores. Après Claude Makelele et Ludovic Giuly en 2008, le club parisien vient d'attirer Coupet dans son filet pour suppléer Mickael Landreau. A 36 ans, s'offre ce qui sera sans doute l'ultime défi d'une carrière bien remplie. Paris attend beaucoup de son leadership et de sa culture de la gagne. Il a d'ailleurs annoncé la couleur en clamant que Paris devait "viser le titre". "Il a connu de grandes saisons avec de grandes équipes, il arrive au PSG, il voit le potentiel, il prend ses responsabilités. J'aime les gens ambitieux", se satisfait Antoine Kombouaré.

Son passé en L1: Nul. Aly Cissokho disputera avec Lyon ses premiers matches en Ligue 1. Formé à Gueugnon, le jeune arrière latéral a débuté chez les pros avec le club bourguignon, mais en Ligue 2. Il dispute une vingtaine de matches en l'espace de deux saisons. Mais lorsque les Forgerons sont relégués en National au printemps 2008, le Franco-sénégalais se retrouve au chômage. Qui aurait alors pu imaginer que, par une destinée bien étrange, il deviendrait un an plus tard l'arrière gauche le plus courtisé du continent?

D'où revient-il? Qu'espérait ce jeune défenseur de 20 ans en juillet 2008 lorsqu'il pose ses valises au Portugal, à Setubal? Sans doute pas ce qui va lui tomber dessus. Sous les couleurs du Vitoria, Cissokho s'impose rapidement comme un titulaire indiscutable. Il découvre également la Coupe d'Europe, en UEFA. Ses performances tapent dans l'oeil des recruteurs du FC Porto. Le double vainqueur de la C1 l'engage lors du mercato hivernal. Montant du transfert: 300.000 euros. Six mois plus tard, Porto effectuera un bénéfice net de 14,7m d'euros en le revendant à Lyon. Que s'est-il passé entre temps? Cissokho a explosé, notamment en Ligue des champions, face à Manchester United.

Qu'attendre de lui? Lyon a donc déboursé 15 millions pour s'offrir ses services. Uniquement sur la foi de ces six derniers mois. Dire que l'OL prend un risque relève donc de l'euphémisme. Les dirigeants rhodaniens espèrent avoir trouvé en lui le successeur d'Eric Abidal, que Fabio Grosso, malgré son statut de champion du monde, n'a pas su faire oublier. Pour l'heure, l'aventure d'Aly Cissokho a tout d'un véritable rêve. Mais attention au réveil. S'il sonne, ce sera brutal. Reste qu'il est incontestablement une des grandes attractions de ce début de saison. Il lui faudra justifier les attentes... et le montant de son transfert.

Son passé en L1: Difficile de trouver un supporter parisien pour dire du mal de Gabriel Heinze. En trois saisons sous le maillot du PSG, l'Argentin s'impose comme le meilleur défenseur du Championnat de France, ni plus ni moins. Le Parc adore sa "grinta". Intraitable, dur sur l'homme, il devient un vrai patron, de ceux qu'on ne peut remplacer. Preuve de sa réussite parisienne, quand il quitte la capitale en 2004, c'est pour rejoindre Manchester United. Pour lui, Paris fut donc un véritable tremplin vers les sommets de l'Europe. Tout le monde ne peut pas en dire autant.

D'où revient-il? Après son départ de Paris en 2004, Heinze ne va connaitre que le gratin: MU, donc, pendant trois saisons, puis deux années au Real Madrid. Sans jamais se départir de son style, il garnit son palmarès (un titre en Angleterre, un autre en Espagne) mais souffre également de problèmes physiques récurrents (il a joué en moyenne 17 matches de championnat ces quatre dernières saisons). Sa dernière campagne au Real est à l'image de celle du club, en demi-teinte. Pour le moins. Alors, quand les Merengue font des folies sur le marché des transferts et que le besoin de dégraisser se fait sentir, Heinze arrive en tête de liste...

Qu'attendre de lui? Didier Deschamps souhaitait un patron pour sa défense. Il y a de bonnes raisons de penser qu'en Gaby Heinze, le nouveau coach marseillais a trouvé l'homme adéquat pour cette mission. Sa densité athlétique et son expérience (57 sélections avec l'Albiceleste) constituent des atouts importants pour la défense centrale phocéenne, un secteur souvent friable sous l'ère Gerets. S'il a toujours le sens du combat, l'Argentin devra néanmoins prouver qu'il est aussi tranchant que lors de sa période parisienne. Mais qui, dans le contexte moribond de la Ligue 1, peut prétendre à mieux qu'à Heinze?

Son passé en L1: Jaroslav Plasil a 18 ans quand il intègre le centre de formation de Monaco. A l'exception d'un prêt de six mois à Créteil début 2003, le Tchèque passe sept années dans la Principauté, où sa polyvalence et son sens du devoir sont appréciés au milieu de terrain. Il se révèle vraiment lors de la campagne européenne en 2004, même s'il ne devient réellement titulaire que la saison suivante, après le départ de Jérôme Rothen. Il gagne également ses galons d'international, malgré une très forte concurrence dans son secteur au sein de la sélection tchèque.

D'où revient-il? A l'été 2007, Plasil décide de tenter l'aventure en Espagne, à Osasuna. Le club de Pampelune n'est pas un cador de la Liga, mais le Tchèque devient vite un pion essentiel de sa nouvelle équipe. Il s'éloigne de l'Europe, mais ne cultive pas de regret. "J'ai plus d'expérience qu'avant, à tous les niveaux, même si les deux ans passés à Osasuna on ne jouait pas l'Europe, mais il y avait des matches aussi chargés contre le Real Madrid ou Barcelone. C'est ce qui m'a fait progresser aussi", explique l'international tchèque (47 sélections).

Qu'attendre de lui? Plasil, c'est le symbole du recrutement estival des Girondins. Pas une star, donc, mais une très bonne pioche. D'ailleurs, pas sûr qu'au rayon qualité-prix, Bordeaux ait effectué la pire affaire de l'intersaison, par rapport à certains de ses concurrents... D'autant que le champion de France récupère un joueur encore jeune. "Je suis dans le meilleur âge pour un footballeur", rappelle l'intéressé. Le club, lui, a été séduit par son profil. "C'est un joueur non seulement d'expérience mais aussi de talent, qui peut jouer aussi bien à droite qu'à gauche, qui a des qualités techniques hors normes et qui est un gros physique", juge Jean-Louis Triaud.